jeu 18 dec 2008
La jeunesse de la Postmodernité face au VIH/SIDA
Par Abbé Louis Mpala in Conférences← L'homme comme annimal raisonnable. Cours de logique formelle | La philosophie comme amour de la sagesse-suivi de- Nouvelle conception de la démocratie comme prosoponisme →
Le discours sur le VIH/SIDA est à la mode et le VIH/SIDA est devenu pour certaines ONG une raison d’existence. Autrement dit, le VIH/SIDA est pour une catégorie des gens un « produit » efficace pour arracher l’argent aux organismes spécialisés de l’ONU. Par ailleurs, il n’est un secret pour personne que le VIH/SIDA est une source de revenu pour certaines industries pharmaceutiques.
De ce qui précède, l’on peut se poser la question suivante : qui a réellement intérêt de voir un jour le VIH/SIDA disparaître ? La personne vivant avec le VIH/SIDA sans doute et l’apologiste de la sexualité libre et libérée. En attendant que faire ?
A la question de que faire, d’aucuns parlent de la prévention comme réponse, et ce faute de vaccin. Quelles sont les stratégies de préventions ? La réponse dépendra d’une personne à une autre, car chacun parle à partir d’un lieu théorique et pratique donné comme le dirait Louis Althusser.
Philosophe, nous nous jetons dans l’eau pour proposer une stratégie à côté des autres et la voici : la connaissance de notre mutation épocale. Cette dernière est aussi une des causes de la propagation du VIH/SIDA.
Notre société est entrée dans l’Ere de
Ceci étant et voulant interpeller la jeunesse, il sied de faire connaître à celle-ci les mutations qui s’opèrent sous ses yeux et dont elle est partie prenante. En outre, nous trouvons opportun de lui dire ce qu’est la famille dans
Pour une bonne articulation de notre communication, nous parlerons d’abord de la famille traditionnelle et moderne ; ensuite nous montrerons comment la transvaluation des valeurs est œuvre et enfin, puisqu’il faut sauver l’humanité, nous appellerons la jeunesse à lutter contre le VIH/SIDA.
[1] Cette communication fut conçue pour la jeunesse congolaise (de l’école secondaire) de
POSTMODERNITE FACE AU VIH/SIDA
Pr Abbé Louis MPALA Mbabula[1]
INTRODUCTION
Le discours sur le VIH/SIDA est à la mode et le VIH/SIDA est devenu pour certaines ONG une raison d’existence. Autrement dit, le VIH/SIDA est pour une catégorie des gens un « produit » efficace pour arracher l’argent aux organismes spécialisés de l’ONU. Par ailleurs, il n’est un secret pour personne que le VIH/SIDA est une source de revenu pour certaines industries pharmaceutiques.
De ce qui précède, l’on peut se poser la question suivante : qui a réellement intérêt de voir un jour le VIH/SIDA disparaître ? La personne vivant avec le VIH/SIDA sans doute et l’apologiste de la sexualité libre et libérée. En attendant que faire ?
A la question de que faire, d’aucuns parlent de la prévention comme réponse, et ce faute de vaccin. Quelles sont les stratégies de préventions ? La réponse dépendra d’une personne à une autre, car chacun parle à partir d’un lieu théorique et pratique donné comme le dirait Louis Althusser.
Philosophe, nous nous jetons dans l’eau pour proposer une stratégie à côté des autres et la voici : la connaissance de notre mutation épocale. Cette dernière est aussi une des causes de la propagation du VIH/SIDA.
Notre société est entrée dans l’Ere de
Ceci étant et voulant interpeller la jeunesse, il sied de faire connaître à celle-ci les mutations qui s’opèrent sous ses yeux et dont elle est partie prenante. En outre, nous trouvons opportun de lui dire ce qu’est la famille dans
Pour une bonne articulation de notre communication, nous parlerons d’abord de la famille traditionnelle et moderne ; ensuite nous montrerons comment la transvaluation des valeurs est œuvre et enfin, puisqu’il faut sauver l’humanité, nous appellerons la jeunesse à lutter contre le VIH/SIDA.
1.
Nous n’opposerons pas, dans le cadre de cette communication, Tradition à Modernité[3] car les deux cohabitent.
Nous entendons par famille traditionnelle celle qui est élargie et où des oncles maternels comme paternels ont un rôle à jouer dans l’éducation des enfants ou la jeunesse. Toute la société se sent responsable quant à ce qui concerne la socialisation de la jeunesse. Ainsi il ne serait surprenant de voir une tierce personne, sur la voie publique, gronder des jeunes qui se méconduisent. Par famille moderne, nous pensons à la famille nucléaire ou restreinte, celle qui, au Congo-Kinshasa, s’enferme dans une parcelle bien clôturée, protégée par le service de gardiennage ou par des chiens et dont la mention « Imbwa makali=chien méchant » fait fuir le potentiel visiteur[4]. La famille, qu’elle soit traditionnelle ou moderne poursuit un même but : former des jeunes sur qui on peut compter. Ceci justifie certains adages ou proverbes : « La jeunesse d’aujourd’hui est l’espoir de demain » et « imiti ikula e mpanga=les jeunes plantes qui grandissent constituent déjà la brousse ou la forêt ». Pour ce faire, il y aura des valeurs dont on tiendra compte et pour sauvegarder la famille et pour former la jeunesse. Parmi ces valeurs, nous en citerons quelques unes dans le cadre de notre communication.
La hiérarchie renvoie à son tour à une autre valeur, à savoir l’Autorité. Celle-ci s’exprime par des injonctions et des règles à faire appliquer dans la famille, et ce pour la réussite de la vie familiale et individuelle plus tard. Ainsi, l’autorité comme valeur exige l’Obéissance pour sa concrétisation. Celui ou celle qui incarne l’autorité fait appel à l’impératif catégorique[5] dans son agir et se présente comme un exemple à suivre. C’est ici que le concept d’Honneur fait irruption.
Celui ou celle qui exerce l’autorité doit faire preuve de Maîtrise de soi. Celle-ci s’appliquera sur soi-même et sur l’extérieur. Maître de soi, celui ou celle qui guide la famille fera montre de Tempérance, de Modestie et d’équilibre dans sa vie publique et privée, et ce au niveau de l’écoute, du parler, et l’agir. Il y va de son honneur et de celle de sa famille. Par ailleurs, celle ou celui qui détient l’autorité , sera maître des événements , de la nature dans son aspect sacré et profane. Voilà pourquoi on lui reconnaît un certain savoir-faire et savoir-être qui légitimeront son autorité et l’obéissance qu’on lui doit . C’est à ce niveau que Gadamer a raison quand il fait remarquer que « l’autorité des personnes n’a pas son fondement ultime dans un acte de soumission et d’abdication de la raison (comme le croyait l’Aufklärung s’attaquant à l’autorité de l’Eglise), mais un acte d’acceptation et de reconnaissance : nous reconnaissons que l’autre nous est supérieur en jugement et en perspicacité, que son jugement nous devance, qu’il a prééminence sur le nôtre (…). Elle repose sur la reconnaissance, par conséquent sur un acte de la raison même qui, consciente de ses limites, accorde à d’autres une plus grande perspicacité (…). Ainsi la reconnaissance de l’autorité est toujours liée à l’idée que ce que dit l’autre n’est pas arbitraire et irrationnel, mais peut être compris dans son principe. C’est en cela que consiste l’essence de l’autorité que revendiquent l’éducateur, le supérieur, le spécialiste »[6].
La maîtrise se soi, quant à elle, renvoie à
Par ailleurs, afin de stabiliser l’institution famille et de bien socialiser la jeunesse, on valorise les Métarécits. Ces derniers sont compris comme étant des récits sous fformes de croyances religieuses, de doctrines politiques, de mythes fondateurs, etc. auxquels on se réfère pour donner un sens à son existence, pour s’orienter dans la vie et pour faire face à certains mystères de la vie.
Toutes ce valeurs précitées concourent à l’édification de
Disons en passant que l’Ecole, à l’Ere de
Ces différentes valeurs sont remises en question dans l’Ere de
2. TRANSVALUATION DES VALEURS A L’ERE DE
Nous savons qu’il est difficile de définir
Quant à l’origine de cette notion, beaucoup d’auteurs reconnaissent que la notion de Postmodernité est d’origine architecturale. C’est le critique Charles Jencks qui parla du postmodernisme. Celui-ci fit émerger « une architecture capable de combiner des techniques modernes avec une construction de type traditionnel. A la différence de l’architecture moderniste (…), élitiste et exclusiviste, qui ne communique pas avec les utilisateurs et n’établit aucun lien avec la ville et l’histoire, son confrère postmoderne se caractérise par un langage hybride, un « double codage », à la fois populaire et savant, afin de communiquer avec le public »[7]. Toutefois J.P. Delarge dit que le mot postmodernisme a été « probablement créé en 1960 par Daniel Bell, dans son ouvrage End of Ideology, en l’appliquant à un nouveau style architectural »[8]. Cependant, il est coutumier de penser que c’est en 1979 que le philosophe Jean-François Lyotard conserva ce terme dans son livre La condition postmoderne.
Cependant,
Il sied de préciser que
A la notion de Postmodernité se trouvent collés postmodernisme et postmoderne.
David Lyon, dans son Postmodernity, rappelle « la distinction entre le postmodernisme, qui met l’accent sur les aspects culturels, et la postmodernité qui concerne plutôt le social »[12]. Jean Heffer est aussi de cet avis : « Postmodernité et postmodernisme sont étroitement liés, bien que la première renvoie au social et le second, au culturel »[13]. Tout en faisant du postmodernisme un « mouvement esthétique, culturel », Dominique Colas en fait également un mouvement « intellectuel et politique censé succéder à la modernité, soit en l’accomplissant, soit en montrant la vanité, soit en la dégradant »[14]. Comme on peut le deviner, chez lui, le postmodernisme et
Le postmodernisme n’est pas à confondre à
Quant au concept postmoderne, il y a à redire. Chez Engelhardt, postmoderne est synonyme de Postmodernité : « Quand j’emploie l’expression « post-moderne », je veux parler de l’effondrement de l’espoir de pouvoir soutenir un énoncé universel relatif au contenu de la morale. En bref, je suis d’accord avec ceux qui pensent que l’espoir des modernes d’arriver à justifier sur une base rationnelle un contenu de la moralité à l’usage des personnes humaines a échoué »[17]. Yves Boisvert utilise « postmoderne » comme un substantif et un adjectif. Substantif, postmoderne désigne le chercheur et intellectuel faisant de
Dans le cadre de notre communication, loin de parler de saturation , nous optons pour le concept transvaluation. Celle-ci est le fruit du Relativisme qui a pris d’assaut l’institution famille et qui a provoqué et provoque encore la fragmentation de l’identité de l’individu. De ce fait, à la place de la famille s’établit petit à petit le Néo-tribalisme. Celui-ci est une métaphore « pour décrire les rassemblements affinitaires qui (…) paraissent miter le corps social (…). Il y a une multiplicité d’affinités électives qui , dans tous les domaines, constituent ces micro-tribus dont nous sommes parties prenantes au travers des diverses institutions auxquels nous appartenons »[20].
La jeunesse fuit la famille biologique pour s’agréger à la famille sentimentale, affective et même religieuse. A dire vrai, elle veut expérimenter la culture du sentiment. En d’autres mots, les jeunes s’agrègent suivant les occurrences ou les désirs. L’Admiration et le Goût sont les nouvelles formes de valeurs et servent de ciment pour lier les jeunes entre eux.
A la place de l’Identité, on vit l’Identification, car les métarécits ont explosé en micro-récits dont les figures auxquelles on s’identifie ne sont plus les saints, les parents, les maîtres et les héros, mais les Madona, les Céline Dione, les Rambo, les nouveaux gourous, les stars de film ou de publicité dont la coiffure, l’habillement, etc. servent de modèles.
A cause de l’identification l’autorité parentale est relativisée. La jeunesse fait plus attention aux leaders du néo-tribalisme ( pasteur, gourou, copain, copine, etc.) ; la hiérarchie se nivelle et la jeunesse se moque des aîné(e) et des anciens de qui ils n’ont rien à apprendre et prêtent plus l’oreille à leurs idoles. Les valeurs du néo-tribalisme sont recherchées . Ainsi le parler, le rire, l’habillement, la marche, la coiffure, le beau, etc. ne se réfèrent plus aux valeurs traditionnelles ou familiales.
De ce fait, la stabilité se transforment en Nomadisme. Ce phénomène se caractérise par le fait que la jeunesse se déplace de groupes en groupes et joue tous les rôles à la fois. Ce nomadisme est aussi d’ordre sexuel : tantôt on se considère comme homme, tantôt on se prend pour une femme. Ainsi, les hommes se coiffent comme des filles ; certaines filles se réjouissent d’avoir la barbe et certains garçons ne se gènent pas se faire percer les oreilles. L’homosexualité[21] est comme une expérience à vivre.
Dans ce néo-tribalisme, la maison et l’Ecole ne sont plus des lieux de lien. Par le nomadisme, on trouve d’autres lieux faisant lien. Pensons aux buvettes clandestines, aux stades, au kermès, au cybercafé, aux nouvelles églises, etc. Tous ces lieux servent d’endroits où l’on peut partager l’émotion, où on éprouve le sentiment collectif. Dans le néo-tribalisme, le nouveau lien ne se base plus sur la descendance d’un ancêtre commun, ou encore moins sur la communauté sanguine. Le lien est, au contraire, fondé sur l’émotion partagée, le sentiment collectif. Il y a un vrai « consensus », au sens étymologique de cum-sensualis, « sentiment partagé »[22]. En effet, la jeunese trouve dans ces hauts lieux la possibilité de se reconnaître tout en s’identifiant aux autres.
Comme on peut le voir le néo-tribalisme est devenu un nouveau modus vivendi, une nouvelle socialité avec ses hauts lieux. C’est ici que le néo-tribalisme va de pair avec la thématique de l’espace (espace, territoire, urbanité, localisme). Cela se comprend, car la synergie entre espace et socialité permet d’exprimer le fait de sentir, d’éprouver ensemble, et cela conduit, entre autres, à l’hédonisme et à la prévalence de la forme par rapport au contenu. La socialité dans ce néo-tribalisme se communique grâce à la proximité de l’espace, lequel espace est le lieu d’expérimentation commune même si on n’appartient pas de manière définitive à ce lieu. Ceci explique le nomadisme, ce travelling au travers d’espaces multiples. C’est une autre manière de vivre l’espace.
Les hauts lieux du néo-tribalisme accompagné du nomadisme expriment l’Apologie du Présentéisme. D’après ce dernier, « la vraie vie est sans doute sans projet puisqu’eelle est sans but précis (…). Le présent est divin en ce qu’il est l’expression d’un « oui » à la vie »[23]. C’est le retour du carpe die ou de l’hédonisme.
Le Présentéisme conduit au Primat de l’image. Celle-ci est devenue une mode. L’Internet , la publicité, les films sont les nouvelles écoles de l »’image de marque ». Les personnages de l’Internet comme ceux de la publicite et des films attirent et attisent la convoitise. Le paraître l’emporte sur l’être.
A dire vrai,
Cette transvaluation des valeurs expose la jeunesse à plusieurs maux dont la transmission du VIH/SIDA, car
2. APPEL A
VIH/SIDA
La jeunesse étant informée sur la transvaluation des valeurs, il ne lui reste qu’à prendre conscience du fait qu’elle ne doit pas être le jouet de différents groupes auxquels elle s’identifie.
Nous pensons que la prévention contre le VIH/SIDA consiste aussi à remettre à la famille son vrai rôle et à faire comprendre à la jeunesse que le conflit des générations n’existe pas pour celui qui voit en ses parents et aîné(e)s des personnes qui se battent pour elle, et ce pour un bon futur, car la vie ne se réduit pas seulement au présent.
Nous appelons la jeunesse à s’éduquer à la responsabilité et à l’engagement, à la solidarité et à la coopération, à la prévention de la violence et de l’incivilité, à la honte, à la conscience, à la raison et à la spiritualité[24], car il y va de la survie de l’humanité.
CONCLUSION
La lutte contre le VIH/SIDA n’est pas propre aux seuls médecins et aux organismes non gouvernementaux. Mais il y a indignation quand on se rend compte que le VIH/SIDA est devenu un fonds de commerce.
Sachant que le philosophe a la tête pour penser, des yeux pour voir, une bouche pour parler et des doigts pour écrire, il est de son devoir d’apporter le fruit de ses recherches pour conjurer l’ennemie VIH/SIDA qui ne le laisse indifférent devant le ravage causé.
Fort de cette conviction, nous avons jugé bon de proposer notre stratégie pour combattre le VIH/SIDA. Ceci étant, nous pensons que la jeunesse sera prévenue de cette maladie si nous lui faisons connaître une des causes de la propagation de cette maladie. L’ Ere de
Voilà pourquoi notre appel s’adresse à la jeunesse pour faire attention, car le néo-tribalisme, le nomadisme, le culte de l’image et l’exaltation du corps n’émancipent pas l’être humain , mais le conduisent vers une chute de l’humain qui est en elle.
[1] Docteur en Philosophie de l’Université de Lubumbashi, l’Abbé Mpala Mbabula est Professeur Associé à l’Université de Lubumbashi. Ses recherches portent sur le matérialisme historique, la mondialisation, l’Altermondialisme, la modernité et la postmodernité. Il est aussi Directeur du Centre Universitaire de Kasumbalesa, Extension de l’Université de Lubumbashi.
[2] Cette communication fut conçue pour la jeunesse congolaise (de l’école secondaire) de
[3] Nous savons que Jean Baudrillard voit juste quand il affirme que « la modernité n’est ni un concept sociologique, ni un concept politique, ni proprement un concept économique. C’est un mode de civilisation qui s’oppose au mode de la tradition, c’est-à-dire à toutes les autres cultures antérieures ou traditionnelles : face à la diversité géographique et symbolique de celles-ci, la modernité, insiste-t-il, s’impose comme une, homogène, irradiant mondialement à partir de l’Occident » (BAUDRILLARD, J., Modernité, dans Encyclopedia Universalis. Corpus 12, Paris, Encyclopaedia Universalis 1988, p.424. Signalons que Philippe Engelhard, dans L’homme mondial. Les sociétés humaines peuvent-elles survivre ? (Paris, Arléa, 1996), pense que « la modernité n’est pas l’apanage exclusif de l’Occident. Les sociétés occidentales n’ont certainement pas eu le monopole de l’Aufkärung ni de la subversion de la tradition » (p.308). Pour appuyer sa pensée, il fait appel à l’historien romantique français Michelet pour qui « de l’Inde jusqu’à 1789, descend un torrent de lumière, le fleuve de Droit et de Raison » (MICHELET, cité par Ib., p.309). Nous adressant à la jeunesse congolaise, il est facile de voir la différence existant entre une famille élargie-telle qu’elle est encore expérimentée dans le monde rural et semi-urbain – et la famille restreinte qui se retranche dans des clôtures ayant des écritures suivantes : « Imbwa makali=chien méchant ».
[4] Un proverbe dit : « Icimuti ca myunga tabayenamako nangu uli ne cintelelwe=on ne s’appuie pas contre un arbre à épines quand bien même on aurait besoin de son ombrage lors de la fatigue ». Ceci montre que les anciens préfèrent mourir de faim au lieu d’aller frapper à la porte d’un frère dont la maison porte une telle écriture.
[5] Cet impératif se formule de trois façons et commence toujours par « agis… ». La première formule est : « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle » (KANT, E., Fondements de la métaphysique des mœurs, Traduction nouvelle avec introduction et notes par Victor Delbos, Paris,Librairie Delagrave, 1954, p.137). En d’autres termes, avant d’agir, l’on doit se poser la question de savoir si son action pourrait être faite par tout le monde. Autrement dit, « je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle » (Ib.,p.103). C’est cela qui doit constituer, en dernière instance, le canon permettant d’apprécier moralement notre action. La deuxième formulation de l’impératif catégorique est : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen » (Ib., p. 150-151). L’on doit voir en un homme une fin et non seulement un moyen. Cela exige le respect de l’homme. L’on ne peut violer la dignité humaine. La troisième formule est : « Agis extérieurement de telle sorte que le libre usage de ton arbitre puisse coexister avec la liberté de chacun suivant une loi universelle » (KANT, E., La metafisica dei costumi, Bari, Laterza, 1983, p. 35. C’est nous qui soulignons et c’est notre traduction 19, et KANT, E., Critique de la raison pratique, (Bibliothèque des textes philosophiques). Nouvelle édition entièrement revue.Traduction par J. Gibelin, Paris, Vrin, 1965.p. 136. En d’autres mots, Kant invite l’homme à agir de telle sorte que sa volonté puisse se considérer comme étant elle-même la liberté. Il y a coexistence des libertés.
[6] GADAMER, H. G., Vérité et méthode, Paris, 1976, p. 119.
[7] HEFFER, J., o.c.,p.230
[8] DELARGE, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Paris, Ed. Gründ, 2001, 1020.
[9] - Modernité et postmodernité, texte résumé et adapté d’Yves BOISVERT, Le Postmodernisme, Québec, Boréal Express, 1995, [en ligne]http://…
[10] - MAFFESOLI, Une sociologie pour « réenchanter le monde ». Propos recueillis par Fraga Tamazi, dans Sciences de l’homme et sociétés 73 (décembre 2004/Janvier 2005), p.16.
[11] - ID., Eloge de la raison sensible, [en ligne] http://www.grep-mp.org/conferences/Parcours-15-16/raison-sensible.htm (page consultée le 13/10/2005).
[12] -David Lyon, résumé par LAMBERT, Y., Lyon (David), Postmodernity, dans Archives de Sciences Sociales des Religions 110 – 79 (avril – juin 2000), [en ligne] http://www.ehess.fr / centres / ceifr / N110/079. htm (page consultée le 11/08/2005)
[13] - HEFFER, J., La fin du XXe siècle. De 1973 à nos jours, Paris, 2000, p.231.
[14] - COLA, D., Dictionnaire de la pensée politique. Auteurs. Œuvres. Notions, Paris, Larousse, 1997, p.207.
[15] Cf. Ib., p.208.
[16] - Le professeur Ulombe Kaputo qui enseigne le postmodernisme au niveau de la littérature anglaise de
[17] - ENGELHARDT, Cité par ANDLER, D., LARGEAULT, A. et SAINT – SIMON, B., Philosophie des sciences I, Paris, 2002, p.202 – 203.
[19] Ib.
[20] MAFFESOLI, M., Eloge de la raison sensible, [en ligne] http://www.grep-mp.org/conferences/Parcours-15-16/raison-sensible.htm (page consultée le 13/10/2005).
[21] Que l’on interroge la nature qui a voulu qu’il y ait un sexe masculin et un autre féminin et que la société réponde de l’existence de l’homosexualité.
[22] MAFFESOLI, M., Note sur la postmodernité. Le lieu fait lien suivi de La hauteur de quotidien. A propos de l’œuvre de Michel Maffesoli, Paris, Le Félin, 2003 , p 61-62 ;.
[23]ID., L’instant éternel. Le retour du tragique dans les sociétés postmodernes, Paris,
[24] Pour ces différentes formes d’éducation, on peut lire avec intérêt notre livre Quelles stratégies et pour quelle éducation à la démocratie en RDC ?, Lubumbashi, Ed. Mpala, 2003. Ce livre est disponible sur le site www.louis-mpala.com