Avec circonspection, il est resté au-dessus de la mêlée
Univers politique n’a pu éclabousser sa sagesse immaculée
Gardien passionné des idéaux éclairés de M’zée
Un cœur où l’élévation par trahison n’engendre que nausée
Semence de la grandeur jetée dans le sillon d’un peuple fécond
Tout germe et fleurit autour de lui dans un silence profond
Intègre prophète vénéré du voisin, de son frère ignoré
Ni vent impétueux ni temps vertigineux, rien n’effacera ce nom adoré
O souffrance, ô malheur, ô douleur sans cure
Rancœur d’une nation toujours endeuillée
Abime engloutissant l’espérance de tout un peuple
Inépuisable bibliothèque du Congo, tu es consumé
Seul sur les laves chaudes du Kahuzi-Biega, tu as dressé ta tente
Otant ta vie, la mort ne t’a pourtant pas effacé, oasis de sagesse
Nous te pleurons et si nous t’enterrons, jamais nous ne t’oublierons