Professeur Abbé Louis Mpala

dimanche 2 octobre 2022

Qui plus est, ce philosophe congolais ne se limite pas à une position criticiste, mais propose comme un intellectuel d’un grand calibre une alternative, mieux une amélioration à cette démocratie torturée, il est question de la démocratie participativo-prosôponiste. Dans cette forme de gouverner, les citoyens sont appelés à faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en eux en participant aux débats socio-politiques. A cette fin, il n’est nul doute qu’il faille éduquer le peuple et ses futurs gouvernants, car c’est par le truchement de l’éducation qu’on fait venir à la lumière ce qu’il y a de meilleur en nous. Ladite tâche contribue significativement à la conscientisation de la masse populaire. C’est à cette échelle que la parémie, la prosopopée ou le proverbe urge. La parémie ou la prosopopée se veut ici un conseil de sagesse politique et populaire attribuée aux ancêtres anonymes, fruit de leurs expériences de vie d’où l’adage : « l’expérience m’a rendu sage ». Ce sont généralement des courtes formules imagées et figurées.

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dimanche 28 août 2022

Ce livre est un fruit de notre équipe de travail au sein du Département de Philosophie de l’Université de Lubumbashi. Nous avons voulu mettre en exergue certains éléments de la culture bemba.

Le texte du Professeur Louis Mpala propose une philosophie de l’existence authentique en partant des écrits du Salésien et chercheur Père Léon Verbeek qui a consacré une grande partie de sa vie à récolter et à transcrire la tradition orale de la zone bembaphone du Sud-Est Haut-Katangais de la république Démocratique du Congo. De ses écrits, Louis Mpala Mbabula tire une anthropologie philosophique qui fait du Muntu un Homo cantor.

Le Doctorant Richard Lubembo Mulamwa Kabeke, de par son texte portant sur la Mélopée comme dévoilement du sens de la mort, renforce la thèse de l’Homo cantor. Il donne la quintessence de la mélopée dévoilant le sens de la mort, passage obligé de tout être humain. En outre, il fait voir que la mélopée répond à un style approprié et elle a ses « spécialistes », les Kilolo,  les pleureuses, ces femmes qui ont le talent d’émouvoir les gens se trouvant au deuil et au cimetière. Elles transmettent toute une tradition des chansons funèbres.

L’Assistant Raymond Mbeka Mwamba s’appesantit sur L’éducation par la parémiologie chez le peuple bemba. De ce fait, il parle de l’Homo educandus, l’homme qu’il faut éduquer afin de devenir Homo sapiens. L’homme, toujours à la recherche de la sagesse, est à éduquer et il existe plusieurs moyens d’éducation dont les proverbes.

Provenant du verbe latin ex-ducere, signifiant conduire de… vers…, éduquer, étymologiquement, veut dire faire passer d’un état à l’autre, d’un esprit à l’autre. En effet, les proverbes, sous tous les cieux, vont l’au-delà de l’instruction qui est « la transmission de savoirs et de savoir-faire. Elle utilise des méthodes d’apprentissage »[1]. La confusion entre éducation et instruction proviendrait, peut-être, de nos jours, à l’appellation donnée de par le monde à nombre de « Ministères de l’éducation »[2]. Cependant l’éducation concerne « l’éveil et le développement des potentialités de l’être humain et sa relation à lui-même, aux autres et au monde »[3]. Toutefois, Elena Cardinali complète Marie-Andrée Bertin en précisant que ces potentialités, facultés ou attitudes à réveiller et à développer, sont « déjà inhérentes en nous »[4]. Et puisqu’il en est ainsi, de l’éducation, Mahatma Gandhi renchérit en affirmant que « la vraie éducation consiste à faire venir à la lumière le meilleur d’une personne »[5]. A notre avis, ce qu’il y a de meilleur en l’homme est son aspiration à devenir plus, à être plus tout en étant mieux.

Pour que cette aspiration se concrétise, l’éduqué ne sera pas un agent. « L’agent désigne le rouage d’une machine ; il est agi par la finalisation du système ; on lui demande d’avoir des compétences et de ne pas trop penser ; c’est un sujet-agi »[6]. Il n’est pas non plus acteur. Ce dernier se caractérise « par son intentionnalité ; il a des stratégies, est pourvu de conscience et d’initiative. Il a des projets et entrevoit la possibilité d’un changement. S’il est déjà un sujet, il reste néanmoins un exécutant (donc il reste agi) : il interprète sa participation, il joue un rôle mais il n’est pas créateur. Il ne finalise pas lui-même ; il complète la finalisation des autres »[7]. Au contraire, il est appelé à devenir ou à être auteur. Un auteur est « la véritable origine de l’action. Celui-ci projette ses fins et induit le problème de la responsabilité en éducation. Etre auteur, c’est vouloir se situer explicitement au fondement de ses actes. L’intentionnalité est ici pleinement présente. Il s’agit de s’autoriser à, de se donner l’autorisation. C’est ici qu’on peut véritablement parler d’initiateur ou de sujet-créateur, car il  se reconnait la légitimité et la nécessité de décider de certaines choses lui-même »[8]. C’est cela, en fait, que vise l’éducation traditionnelle à travers les proverbes.

De ce qui précède, l’on saura pourquoi ce livre se veut une contribution à la Philosophie de la culture « comme mémoire, conscience et sentinelle de l’humanité »[9].

Les différentes chansons exécutées selon (et dans de) les différentes circonstances de la vie et les différents proverbes évoqués selon(et dans de)  les différentes circonstances de la vie font partie de la mémoire collective d’un peuple donné, en prendre conscience exprime l’authenticité ou la congruence humaine (savoir s’assumer et être courroie de transmission de sa culture) et en faire une sentinelle de son identité culturelle ouvre l’esprit pour découvrir des dénominateurs communs ou des invariants culturels entre différentes cultures et ainsi faire de la diversité culturelle une richesse.

Philosophie de la vie, la philosophie de la culture a certaines tâches comme celles «  d’aider l’homme à prendre conscience de sa vie et de son identité qui s’édifient sur la vie et l’identité culturelles à  partir des évidences ordinaires de nos vies relationnelles et intersubjectives au sein d’une culture »[10] et de « contempler le caractère fondamentalement symbolique de la vie qui, dans son auto-symbolisation, évite de s’enfermer dans des cultures particulières qu’on pourrait comparer aux monades sans fenêtres  de Leibniz »[11].

En publiant ce livre, nous ne voulons pas être des monades sans fenêtres, mais nous sommes au rendez-vous-du donner-et-du-recevoir.



[1] M.-A. BERTIN, L’éducation prénatale naturelle. Un espoir pour l’enfant, la famille et la société, troisième et nouvelle édition, Paris, Editions du Dauphin, 2012, p. 25.

[2]Ibidem, p. 25.

[3]Ibidem, p. 25.

[4] E. CARDINALI, Che cos’ è l’educazione prenatale, Roma, Nuova edutrice, s.d., p. 1.

[5] M. K. GANDHI, Antiche come la montagne, Milano, s.e., 1983, p. 203. Nous   soulignons.

[6] J.-P. POURTOIS et H. DESMET, L’éducation postmoderne, Paris, PUF, 2016, p. 306. Nous soulignons.

[7]Ibidem, p. 306. Nous   soulignons.

[8]Ibidem, p. 306. Nous soulignons.

[9] J.C. AKENDA Kapumba, « Philosophie et valeurs culturelles africaines. Identité culturelle africaine et universsalisme éthique. Tâches pratiques d’une philosophie de la culture », dans Philosophie africaine. Bilan et perspectives,  Kinshasa, Facultés Catholiques de Kinshasa, 2002, p.170 (p.141-173). Souligné par l’auteur.

[10] Ibidem, p.171-172

[11] Ibidem, p.172. Souligné par l’auteur.

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Résumé

Notre approche prosôponiste comme philosophie de la rencontre fait du Sein Maternel le premier lieu de la RENCONTRE, espace anthropologique délicat, entre le Fœtus et le monde interne (Fœtus-maman, fœtus-papa) et externe (fœtus-familles restreinte et étendue, fœtus-famille/Communauté culturelle/Société politico-économique). D’où l’éducation commencera par la dialectique action-réaction sur, avec et par le fœtus. De ce fait, la femme, comme le « berceau d’une nouvelle humanité » (F. Schmidt), est à protéger contre toutes formes de violences, de traumatismes, etc. Il y va de l’avenir de notre humanité (être humain et monde humain). Pour ce faire, tout un arsenal méthodologique, pédagogique, sapiential, écologique et sanitaire sera envisagé. Sans être une destination, l’éducation prénatale naturelle à la paix est un processus se poursuivant, après la naissance, dans d’autres cadres (école maternelle-secondaire, université, église, associations sportives, etc. Tout doit concourir à la « paix positive ». Notre approche se veut une des contributions montrant à la mouche la voie de sortie de la bouteille (L. Wittgenstein 2).

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lundi 8 novembre 2021

PREFACE

De l’Homocentrisme à la philosophie de la culture

 

Préfacer un ouvrage, c’est le situer dans le contexte de sa production historique, social et culturel ; c’est aussi circonscrire ses enjeux théoriques et scientifiques dans le champ du savoir ; c’est enfin en tirer quelques leçons qu’enduit sa lecture.

L’ouvrage de Paul Messi apparait à un moment où l’humanité est confrontée à une crise sanitaire la plus aigüe de son histoire : la Covid-19. Cette pandémie, aux effets dévastateurs, a détruit de vies humaines et plongé l’humanité dans une angoisse profonde. Elle a paralysé toutes les économies du monde, surtout celles des pays pauvres, déjà mises en mal par les processus cumulés de la mondialisation et de la globalisation. Elle sévit partout et de partout à tel point qu’aujourd’hui l’humanité en appelle à la solidarité agissante sans tenir compte des appartenances raciales, religieuses et idéologiques. Alors endiguer la crise signifie faire appel à l’apport de tout homme là où il est, tel qu’il est, avec ce qu’il a comme tares et avatars. Cet élan de solidarité ne peut avoir pour nom et comme principe que l’Homocentrisme[1]. Voilà la première leçon que je tire de cet ouvrage.

         Paul Messi, en faisant graviter toute son argumentation autour de ce concept dans le cadre de la philosophie africaine, a bien compris la préoccupation du philosophe congolais Louis MPALA Mbabula. La singularité des expériences historiques diverses demeure une réalité incontournable, et qu’on peut tirer de chacune d’elles des normes d’intelligibilité susceptibles d’assurer, comme V.Y. Mubimbe l’a écrit, une complémentarité hominisante aux différentes catégories d’hommes. C’est là que Paul Messi rend pertinente cette idée du philosophe congolais : l’élévation de la philosophie doit se conjuguer avec le pronom personnel « JE » sans se diluer dans le NOUS collectif. Le JE est celui de la responsabilité et de son engagement singulier à la philosophie au pluriel, celle des discours pluriels, pour un discours qu’on appelle Philosophie.

         A travers cette philosophie mpalaéienne Paul Massi fait reposer le projet philosophique sur la pluralité des rationalités et des rationalités plurielles. L’universalisme philosophique et culturel que véhicule l’Occident est mis en crise. La philosophie africaine ne peut avoir pour aboutissement des conceptions du monde des penseurs européens ou autres, et ne peut pas prétendre que nous sommes [nous Africains] cet aboutissement. C’est pourquoi chez Louis MPALA Mbabula, la philosophie se comprend en termes de la vie qu’il faut vivre ; et que « tout vrai homme est sensé se poser des questions sur son existence ». Une vision totalement existentielle que Paul Messi fait découler de l’Homocentrisme. Voilà la deuxième leçon que je retiens de cet ouvrage.

         Véritable fil d’Ariane qui permet de pénétrer dans le labyrinthe de l’ouvrage philosophique de Louis Mpala Mbabula, l’Homocentrisme postule, sur le plan méthodologique, l’approche parémiologique, et celle dite des batterie-parémiologique, fondée sur la métaphore de l’Arbre. Ces deux approches ont pour objet les proverbes, la parémie. Paul Messi, à la suite d’Hubert Mono Ndjana, définit celle-ci comme un dépôt ou soubassement de la sagesse ancestrale. Louis Mpala Mbabula considère cette approche comme une des démarches idoines pour percer, à sa manière, le mystère que renferme la philosophie africaine. Partie fondamentale de la philosophie africaine, les proverbes, comme le fait voir Paul Messi, constituent une partie fondamentale de la culture africaine. Ils peuvent être compris dans un contexte où le niveau d’alphabétisation est faible et appréciés dans les milieux plus éduqués. Les proverbes sont aussi un outil, un instrument, qui peut aider les chercheurs en sciences humaines et sociales à comprendre le comportement de l’homme africain, le fonctionnement des organisations sociétales ainsi que politiques africaines. Par ses explications, Paul Messi nous a présenté cette approche parémiologique comme celle qui donne une nouvelle orientation en philosophie africaine, car, note-t-il à la suite de Louis Mpala Mbabula, les proverbes jouent plusieurs rôles dans la philosophie africaine : éduquer, argumenter et conseiller. Ils sont un anologon de la philosophie, c’est-à-dire ils transmettent la vérité qui permet d’atteindre le réel.

         Cette approche parémiologique peut jouer un rôle révolutionnaire, celui d’élever la philosophie africaine à un niveau qu’on peut situer dans une ontologie et anthropologie africaine que dans la philosophie proverbiale. Cette révolution parémiologique n’est possible qu’à partir des batteries parémiologiques, c’est-à-dire un ensemble des proverbes sur et à propos de l’arbre. L’arbre est mémoire d’un peuple.

         Pour le philosophe congolais Louis Mpala Mbabula, l’arbre symbolise l’homme, la sagesse provenant d’une expérience vécue et éprouvée. C’est pourquoi les anciens philosophes ont codifié l’éducation par l’arbre dans les proverbes. L’arbre est une leçon morale vivante pour chaque société, relevant d’une philosophie réaliste et empiriste. Cette métaphore de l’arbre nous renvoie au vitalisme qui traverse la philosophie romantique. Il s’agit de l’arbre de Taine qui, dans les Déracinés de Barrès, l’un des maîtres de Barrès montre, note Luc Ferry, en quel sens l’arbre est un modèle d’éducation. Pourquoi ? Parce que les feuilles, les rameaux, les branches, tout ça, commente-t-il, font partie d’une communauté. On peut aussi dire que l’arbre est symbole de nos traditions et des singularités culturelles. Et ce symbole est celui qu’incarnent nos communautés historiques et de destin. D’une manière incidentielle, l’ approche parémiologique et celle de batteries parémiologiques font inscrire l’œuvre de Louis Mpala Mbabula dans la suite de celle de Hans G. Gadamer qui, contre Les Lumières, a mis en échec les schémas hérités d’un Descartes, d’un Kant, d’un Hegel en réhabilitant la tradition et les préjugés. Nous appartenons à l’histoire, donc à une TRADITION, martèle Hans G. Gadamer et « nous nous tenons dans des traditions, que nous connaissons ces traditions ou non, que nous en soyons conscients ou non, ou que nous soyons si présomptueux que nous croyons pour commencer sans préjugés- tout cela ne change rien à l’action des traditions sur nous et notre compréhension »[2], insiste-t-il. H.G. Gadamer réhabilite, sans doute, des « préjugés légitimes » (condition de la compréhension[3]) qui ne sont pas à confondre aux préjugés  d’autorité et aux préjugés de précipitation.

         Le philosophe congolais, par l’approche parémiologique, a réhabilité la tradition en faisant du proverbe l’objet de la philosophie. Voilà la troisième leçon que je peux recevoir de l’ouvrage de Paul Messi.

         Ces trois leçons qui ressortent de l’ouvrage de Paul Messi se résument en termes d’une lutte idéologique qui  s’inscrit en faux contre l’ethnocentrisme sous ses diverses manifestations. Elles se résument aussi en termes de paradigme méthodologique rendu possible par l’approche méthodologique. Elles se résument, enfin, en termes de réhabilitation de nos traditions, de nos cultures comme objet d’étude en philosophie. Sur ce point, l’Homocentrisme se révèle être un principe directeur de toute entreprise herméneutique.

         Mais que faut-il penser de l’Homocentrisme ?

         L’Homocentrisme, ce concept mis en chantier par le philosophe Louis Mpala Mbabula, est un principe fondateur de toute entreprise humaine. Elle se réfère à l’identité humaine comme individualité et singularité historiques dans la réalisation d’un destin commun et communautaire. Ce concept se prête à toute situation de conflit, de crise, d’impasse théorique, et tant d’autres situations.

         Alors je peux dire, cette fois-ci, que si Paul Messi a consacré tout un ouvrage au philosophe congolais Louis Mpala Mbabula, ce n’est pas par indulgence excessive, mais par mérite : Louis Mpala Mbabula a fait sortir toute la philosophie, notamment la philosophie africaine, de l’impasse théorique et méthodologique[4].

Professeur  Jean Pierre KANKWENDA-ODIA

Docteur en philosophie

Université de Lubumbashi

30 juin 2021

 



[1] Cfr L. MPALA Mbabula, L’Homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et l’afrocentrisme. Préface de Benoit AWAZI, Paris, Edilivre, 2018.

 

[2] H. G. GADAMER, dans C. DUTT  Herméneutique. Esthétique. Philosophie pratique. Dialogue avec Hans-Georg Gadamer, Quebec, Fides, 1998, p. 34-35.

[3] Cfr H. G. GADAMER, Vérité et méthode. Les grandes lignes d’une herméneutique philosophique, Paris, Seuil, 1976, p. 141. 

[4] Cfr L. MPALA Mbabula, Initiation à la philosophie africaine. Pour P. Tempels, Niamkey Koffi et P.J. Hountondji II, Lubumbashi /Chisinau, Ed. Mpala / Generis Publishing, 2020. Ce livre est à lire car il remet les pendules à l’heure en ce qui concerne la problématique de la philosophie africaine (son histoire, son statut, ses méthodes, ses courants, etc.).

 

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Préfacer un ouvrage, c’est le situer dans le contexte de sa production historique, social et culturel ; c’est aussi circonscrire ses enjeux théoriques et scientifiques dans le champ du savoir ; c’est enfin en tirer quelques leçons qu’enduit sa lecture.

L’ouvrage de Paul Messi apparait à un moment où l’humanité est confrontée à une crise sanitaire la plus aigüe de son histoire : la Covid-19. Cette pandémie, aux effets dévastateurs, a détruit de vies humaines et plongé l’humanité dans une angoisse profonde. Elle a paralysé toutes les économies du monde, surtout celles des pays pauvres, déjà mises en mal par les processus cumulés de la mondialisation et de la globalisation. Elle sévit partout et de partout à tel point qu’aujourd’hui l’humanité en appelle à la solidarité agissante sans tenir compte des appartenances raciales, religieuses et idéologiques. Alors endiguer la crise signifie faire appel à l’apport de tout homme là où il est, tel qu’il est, avec ce qu’il a comme tares et avatars. Cet élan de solidarité ne peut avoir pour nom et comme principe que l’Homocentrisme[1]. Voilà la première leçon que je tire de cet ouvrage.



[1] Cfr L. MPALA Mbabula, L’Homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et l’afrocentrisme. Préface de Benoit AWAZI, Paris, Edilivre, 2018.

 



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samedi 29 mai 2021

Le philosophe vieillit en apprenant et rajeunit en apprenant, pense Louis Mpala. L'âge biologique engendre, pour les chercheurs, l'âge scientifique.

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Le philosophe vieillit en apprenant et rajeunit en apprenant, pense Louis Mpala. L'âge biologique engendre, pour les chercheurs, l'âge scientifique.

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mardi 18 mai 2021

Le philosophe n’est pas cet homme qui, regardant de sa fenêtre le naufrage du bateau, devient le témoin pour raconter ce qu’il a vu. Le sens d’être du philosophe, dans le cas sous examen, est de voir le sens ou la direction que prend l’histoire humaine afin de lui donner un autre sens, celui de la signification, et ce en proposant une piste de solution , car , à la suite de Wittgenstein II, le philosophe a le rôle de montrer à la mouche la voie de sortie de la bouteille. En effet, en appliquant le paradigme de la simplicité dans la gestion de la res publica, les principes de race et de différentiation nous ont fait entrer dans une « bouteille » dans laquelle nous nous battons et dans laquelle la Covid-19 est venue empirer notre situation infrahumaine. Pour donner une « nouvelle orientation » ou une « signification » à notre vivre-ensemble, le philosophe Emmanuel Banywesize Mukambilwa, nous montre le chemin, celui de la Politique de l’humanité fondé sur l’Humanisme unidiversal, fruit du paradigme de la complexité. Voilà l’essence du philosophe, voilà son sens d’être, voilà sa nature sans laquelle il ne serait pas philosophe, nature résumée en ceci : voir beaucoup, entendre beaucoup, lire beaucoup et voir tout, après, sous un nouveau soleil, celui de la Politique de l’humanité assise sur l’Humanisme unidiversal, une autre voie de l’Humanisme régénéré prôné par Edgar Morin.

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En effet, depuis que l’Europe s’est donné la “mission civilisatrice” après le partage de l’Afrique comme un gâteau à Berlin, l’Afrique vit dans la tourmente permanente. Soumise par l’Europe armée, réduite à un réservoir d’esclaves et de matières premières, l’Afrique a été colonisée sans son consentement et recolonisée avec son accord [tacite]. Depuis que l’Europe s’est dite blanche et a qualifié l’Afrique de Noire, l’idéologie raciste [parce qu’en fait il existe une seule race, la race humaine], issue du paradigme de la simplicité, justifie des pratiques déshumanisantes de l’Europe envers d’autres continents. Se prenant pour le Vieux continent [par rapport à quel continent ?] et ayant forcé les autres à le croire, l’Europe continue encore à se comporter comme un Maître devant ses Elèves africains qu’elle contraint à l’imiter, à la prendre pour modèle en tout. Elle a créé des “Evolués” au temps de la colonisation; elle a laissé derrière elle des “commissionnaires” qui gouvernent par procuration depuis les pseudo-indépendances. Elle a inventé des termes comme coopération, sous-développement, Tiers-Monde, Mondialisation, etc; et les Elèves africains devaient répéter ces mots après elle. Ainsi la colonisation territoriale s’est muée en colonisation mentale: rien ne peut être reconnu valable pour l’Elève africain si son Maître européen ne le dit pas. L’Elève africain regarde avec le regard [les yeux] de son Maître.

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En effet, depuis que l’Europe s’est donné la “mission civilisatrice” après le partage de l’Afrique comme un gâteau à Berlin, l’Afrique vit dans la tourmente permanente. Soumise par l’Europe armée, réduite à un réservoir d’esclaves et de matières premières, l’Afrique a été colonisée sans son consentement et recolonisée avec son accord [tacite]. Depuis que l’Europe s’est dite blanche et a qualifié l’Afrique de Noire, l’idéologie raciste [parce qu’en fait il existe une seule race, la race humaine], issue du paradigme de la simplicité, justifie des pratiques déshumanisantes de l’Europe envers d’autres continents. Se prenant pour le Vieux continent [par rapport à quel continent ?] et ayant forcé les autres à le croire, l’Europe continue encore à se comporter comme un Maître devant ses Elèves africains qu’elle contraint à l’imiter, à la prendre pour modèle en tout. Elle a créé des “Evolués” au temps de la colonisation; elle a laissé derrière elle des “commissionnaires” qui gouvernent par procuration depuis les pseudo-indépendances. Elle a inventé des termes comme coopération, sous-développement, Tiers-Monde, Mondialisation, etc; et les Elèves africains devaient répéter ces mots après elle. Ainsi la colonisation territoriale s’est muée en colonisation mentale: rien ne peut être reconnu valable pour l’Elève africain si son Maître européen ne le dit pas. L’Elève africain regarde avec le regard [les yeux] de son Maître.

 

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dimanche 16 mai 2021

La teneur du livre justifie le titre de notre note de lecture. Le philosophe n’est pas cet homme qui, regardant de sa fenêtre le naufrage du bateau, devient le témoin pour raconter ce qu’il a vu. Le sens d’être du philosophe, dans le cas sous examen, est de voir le sens ou la direction que prend l’histoire humaine afin de lui donner un autre sens, celui de la signification, et ce en proposant une piste de solution , car , à la suite de Wittgenstein II, le philosophe a le rôle de montrer à la mouche la voie de sortie de la bouteille. En effet, en appliquant le paradigme de la simplicité dans la gestion de la res publica, les principes de race et de différentiation nous ont fait entrer dans une « bouteille » dans laquelle nous nous battons et dans laquelle la Covid-19 est venue empirer notre situation infrahumaine. Pour donner une « nouvelle orientation » ou une « signification » à notre vivre-ensemble, le philosophe Emmanuel Banywesize Mukambilwa, nous montre le chemin, celui de la Politique de l’humanité fondé sur l’Humanisme unidiversal, fruit du paradigme de la complexité. Voilà l’essence du philosophe, voilà son sens d’être, voilà sa nature sans laquelle il ne serait pas philosophe, nature résumée en ceci : voir beaucoup, entendre beaucoup, lire beaucoup et voir tout, après, sous un nouveau soleil, celui de la Politique de l’humanité assise sur l’Humanisme unidiversal, une autre voie de l’Humanisme régénéré prôné par Edgar Morin.

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dimanche 3 janvier 2021

Quand on parle de Mgr Tshibangu, un prisme communément répandu tend  spontanément à voir et à regarder d’abord son état clérical pour ne considérer qu’ultérieurement son statut scientifique. Le moment est arrivé de faire appel aux  opticiens pour nous amener  à corriger cette perception : daltonisme ou presbytie, je ne saurais le dire.

Au Congo belge, l’école était entre les mains des missionnaires qui,  charité bien ordonnée  oblige, sélectionnaient les meilleurs élèves pour les orienter vers les séminaires et les destiner à la prêtrise. Il ne fallait guère en déduire que tous les séminaristes étaient des intellectuels patentés.  Quelques figures éminentes  s’étaient  pourtant  distinguées à l’époque, parmi lesquelles l’abbé Stefano Kaoze(1886-1951), l’abbé Malula (1917-1989) et l’abbé Vincent Mulago (1924-2012).Dans ce champ aux multiples fruits, Tharcisse Tshibangu sera identifié  très tôt par le curé de la paroisse sainte Barbe de Kipushi, prêtre bénédictin, comme un esprit vif, curieux et plein d’imagination.

Aîné de sa famille, il avait le sens du devoir et les aptitudes d’encadrement des plus jeunes. Il anticipait sur les problèmes et prenait sans cesse des initiatives. Cela sera une constante chez lui durant toute sa formation au petit séminaire de Kapiri-Kakanda, au grand séminaire de Baudouinville/Moba, à l’Université Lovanium et à l’Université Catholique de Louvain. Toujours gai et enthousiaste, c’était un esprit positif qui savait encadrer des compagnons  plus jeunes que lui dans les mouvements kiro  ou scout. S’il arrive souvent que des hommes férus de recherche et de savoir soient représentés comme des individus solitaires et apathiques, l’étudiant Tshibangu est  un bosseur,  un chercheur-né, un lecteur infatigable, un écrivain fécond, qui s’intéresse aux cult ures locales, demeure ouvert au monde en correspondant avec les grands esprits de son époque alors qu’il n’a même pas encore de diplôme universitaire. Il ne vit pas dans une tour d’ivoire et s’efforce de mobiliser sans cesse ses camarades, ses collègues pour les conduire plus haut, plus loin, vers plus de connaissances et plus de savoirs.

Nous savons tous que les bénédictins sont des  gens d’études, attachés à leurs monastères et engagés dans la conservation et la transmission de la culture  classique. Saint Benoît  (vers 480-547)  considéré comme l’évangélisateur de l’Europe est aujourd’hui le saint patron de l’Europe, proclamé tel par le Pape Paul VI en 1964. Quand on a été nourri dès son jeune âge du lait des bénédictins, s’investir dans la culture ne saurait être une corvée. Mais, saint Benoît luttait pour la foi, ce problème ne se pose pas outre mesure pour le jeune Tshibangu, bercé par la jamaa takatifu (sainte famille) depuis sa tendre enfance. Croire semble aller de soi, le problème est celui de la promotion et la diffusion de la culture. Les bénédictins  sont  une bonne école,  parmi les moines les plus ordonnés dans la construction, le style de vie et le sens de la recherche sur le long terme.

Parti  avec ses bagages bénédictins à Baudouinville, il se frotte aux nouvelles traditions des  Missionnaires d’Afrique connus sous le nom des Pères blancs, à cause de leurs tenues blanches, et qui  se  distinguèrent par des travaux d’ethnographie et de géographie africaines, lesquels firent d’eux des références en matière d’exploration scientifique du continent africain.

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Conforté par les expériences diverses relatées dans cet ouvrage, je conseille instamment et avec insistance, d'éviter le monisme méthodologique pour faire avancer la science sociale au Congo et créer un esprit scientifique propre aux Congolais. Je note qu'il existe trois types de méthode scientifique comme mode de constitution et de validation des connaissances.[1]

Il y a d'abord la déduction, que j'assimile au courant de pensée théologico-métaphysique et qui opère par syllogisme, en partant de la cause aux effets, du principe aux conséquences, du général au particulier. On l'assimile souvent au sophisme qui consiste en un raisonnement en apparence logique, mais conçu délibérément pour tromper ou faire illusion ou manipuler les consciences. Bien que l'on ne puisse pas pouvoir vérifier par les faits que les théories émises par cette méthode, cela ne signifie nullement qu'elles sont résolument fausses. Dès lors, la métaphysique comme méthode d'approche s'invite dans toute recherche scientifique qui se fonde toujours sur une conception philosophique certaine.

Il y a ensuite l'induction, méthode considérée comme scientifique par excellence, et qui consiste à partir des observations pour aboutir à établir les lois, les théories qui régissent les faits observés. Ici, la rigueur s'invite fort car les erreurs même bénignes peuvent conduire à des résultats tronqués, mitigés. Cependant, la marge d'erreur reconnue n'autorise pas que l'on considère les résultats obtenus comme vrais définitivement. Ces derniers doivent se prêter à d'incessantes remises en question, bases du progrès scientifique dans tous les domaines de recherche. Cette étape de la vérification des hypothèses émises au départ, sur un fond philosophique généralement (déduction), est fondatrice de la science. Indispensable donc.

Le dernier type de recherche concerne "l'abduction : la découverte faite par hasard ou par curiosité. A l'inverse du truisme 'L'exception confirme la règle', les exceptions détruisent les théories. La capacité à organiser les découvertes fortuites est liée aux personnalités et conduit à une recherche qui prend appui sur la curiosité... elle peut permettre de découvrir des parties du monde inexplorées. C'est la recherche à la Christophe Colomb, la sérendipité - découverte par chance." [2] C'est la découverte par hasard et par sagacité, recette à laquelle on ne s'attendait pas, alors que l'on cherchait parfois autre chose !

En définitive, c'est en associant sans exclusive les trois méthodes qu'on fait avancer la science.

Enfin, il faut, pour les pays Africains, assigner l'optique utilitariste aux recherches dans tous les domaines. Face aux multiples défis qui gangrènent nos sociétés, la science doit servir à quelque chose, notamment à éclairer les actions visant à affronter ces défis. On n'a pas droit au luxe que peuvent se permettre les autres en la matière.



[1] Me lire dans Sociologie et Sociologues africains... op. cit. ; Notes de Cours de Méthodes de recherche en sciences sociales, G2 SPA, FSSAP/UNIKIN et dans L'émergence par la science. Pour une recherche scientifique citoyenne au Congo-Kinshasa, L'Harmattan, Paris, 2017.

[2] Didier Raoult, Recherche, Le trio gagnant, in Le Point, n° 2320 du 23 février 2017, p. 10.

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j’affirme que le chercheur doit se constituer, selon les mots d’Edgar Morin en observateur-concepteur. Cette notion rend pertinente la permanence de la vigilance épistémologique à chaque instant du travail scientifique, considéré  comme un exercice permanent d’observation, de construction et de reconstruction des connaissances sur des faits sociaux eux-mêmes soumis à une dynamique, et non comme la production des solutions épistémologiques absolument définitives. L’observateur-concepteur doit être un penseur autonome, autonomie signifiant, « dans le domaine de la pensée, l’interrogation illimitée, qui ne s’arrête devant rien et qui se remet elle-même constamment en cause »[1].

Dans le même ordre d’idées, B. Verhaegen écrit :

 « Nous pensons que la critique méthodologique doit se poursuivre consciemment tout au long de la recherche concrète et de l'effort théorique. Ceci pour deux raisons : la première, c’est qu’il n’y a pas, en sciences sociales, de connaissances définitivement acquises, ni de théories s’imposant de manière absolue. Il ne saurait donc y avoir a priori que des méthodes imparfaites. En second lieu, il existe une relation de dépendance entre la méthode et la recherche pratique qui n’est généralement pas reconnue : si on admet que la recherche est conduite en fonction d’options méthodologiques qui en influencent le cours et les résultats, on ignore la relation inverse : l’exercice d’une méthode au cours d’une recherche modifie à son tour les options méthodologiques de départ soit dans le sens d’une clarification et d’une plus grande prise sur la réalité, si la recherche a abouti à une meilleure connaissance de l’objet, soit dans le sens d’un rétrécissement du champ méthodologique et d’une perturbation de sa valeur, si l’opacité des phénomènes sociaux n’a pu être dissipée par l’éclairage méthodologique, ce qui est généralement le cas. Nous voulons dire par là que tout savant qui ne considère pas sa méthode comme une variable en partie dépendante de sa propre recherche, est amené à transformer ses options méthodologiques en idéologie dans la mesure où la réalité sociale s’avère résistante à la démarche de connaissance ou travestie par ses résultats »[2].

On perçoit dès lors le danger de rester figé dans une option méthodologique donnée, en niant toute possibilité d’émergence de méthodologies alternatives. A ce sujet, je vous convie instamment à la lecture de l'ouvrage collectif intitulé Terrain et exigences méthodologiques écrits par une équipe des chercheurs de l'Université de Kinshasa sous la direction d'Héritier MAMBI Tunga Bau et de Philémon MWAMBA Mubunda.[3]



[1] C. CASTORIADIS, « L’individu privatisé », in Le Monde Diplomatique, février 1998, p. 23, Version électronique (http://www.mondediplomatique.fr.1998/02/castoriadis/10046.html.

[2] B. VERHAEGEN, «  Méthode et problèmes de l'Histoire Immédiate », Cahiers économiques et sociaux, Vol. VIII, n° 3, Sept. 1970, pp. 471-488.

[3] Cf. Ph. MWAMBA Mumbunda et H. MAMBI Tunga-Bau (dir), Terrain et exigences méthodologiques, LHarmattan, Paris, 2016.

 

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dimanche 20 décembre 2020

« L’homme d’aujourd’hui face à la terre, reprit la Tortue, a renié ses racines terrestres et s’est proclamé supérieur de par sa Raison (et pourtant nous semblons plus raisonnables que lui). Il s’est autoproclamé maitre de l’univers. Il est allé plus loin en s’établissant propriétaire[1] de la Terre. Peut-il nous montrer  l’acte par lequel la Terre a accepté d’être propriété de l’être humain, poussière qui doit rentrer à la poussière, à la terre ?

Se sentant Prométhée désenchaîné, l’homme, de par sa techno-science, est devenu un « Démiurge »[2] rendu fou par Jupiter pour avoir bu le vin de la rationalité instrumentale. Comme un apprenti sorcier, il ne sait plus dompter les « esprits impurs qui le poussent à faire de tout ce qui existe une « marchandise ». Il trafique même ses propres fils humains. Ainsi, votre rapport fondamental avec la Nature a pris la forme de la guerre et de la propriété, vous dit Michel Serres[3].

Les mégapoles, fruits de l’intelligence humaine, attirent toujours les gens avec ce qu’elles ont de positif. Les êtres humains s’y entassent[4] et souvent ils ne respectent plus les règles de vie et de construction. Indifférents les uns aux autres, ils le sont aussi envers la Nature qu’ils polluent naïvement. Le bruit, le déchet, les sachets n’effraient personne. Les règles d’urbanisme n’existent plus. Tout cela concourt à la pollution culturelle qui crée la mentalité de trouver «  tout comme étant normal ».

Et quand dans les médias on dénonce les méfaits de la techno-science sur le quotidien de vie des êtres humains, les sceptiques parlent « de purs mythes médiatiques »[5] alarmistes. Ainsi, les climato-sceptiques traitent l’écologie comme étant la nouvelle religion contemporaine ayant pour « dieu l’environnement, des prophètes illuminés [à savoir les écologistes] et des pécheurs impénitents »[6]. Voilà qui explique des « prophéties environnementales »[7] sur la disparition de la Terre et des villes. Ils pensent, au contraire, que « l’homme est un démiurge [sage] assez puissant pour menacer l’équilibre de la nature [et] assez puissant pour le contrôler »[8]. Bref, trêve du fanatisme de l’Apocalypse et à bas la « séduction du désastre »[9].

Les climato-convaincus sont qualifiés d’ « affolés sensibles »[10] à la moindre alerte et les climato-sceptiques, par leurs déclarations, sont devenus « fous à force de rester calme »[11] et ils sont reconnus comme les « marchands du doute »[12] qui, pour se calmer, invitent les pays du Sud à demeurer des éternelles « sentinelles climatiques »[13] en protégeant les forêts, poumons de la Terre.



[1] Ibidem, p.59.

[2] S. KANGUDI Kabwatila, L’homme comme démiurge de la nature,  dans Revue Philosophique de Kinshasa  vol.XV, n°37-38, (2006), p.35-41.

[3] Cf. M.SERRES, op.cit., p.58-62

[4] Cf. A. GRANDJEAN, art.cit.

J.-M. FEDIBA cité par L.OBADIA, Religion, Ecologie, Climat dans les sciences humaines et sociales . Un tournant politique, dans Archives de Sciences sociales des religions, n°18, (janvier-mars 2019), p.198.

[5] Cf. L.OBADIA, Religion, Ecologie, Climat dans les sciences humaines et sociales . Un tournant politique, dans Archives de Sciences sociales des religions, n°18, (janvier-mars 2019), p.191-204.

Ibidem, p.198.

[6] J.-M. FEDIBA cité par L.OBADIA, art.cit., p. 198.

[7] Ibidem, p.198.

[8] C. ALLEGRE cité par L.OBADIA, art.cit., p.198.

[9]P. BRUCKNER cité par L.OBADIA, art.cit., p.199.

[10] L.OBADIA, art.cit., p.191.

[11] B. LATOUR cité par L.OBADIA, art.cit., p.191.

[12]L’expression est tirée du titre du livre de N. ORESKES et E.M. CONWAY , Marchands de doute, Paris, Le Pommier, 2012 cité par A. GRANDJEAN, art.cit., p.379, note 36.

[13] B. HERIARD, Réduire les inégalités écologiques et sociales ? Un chantier pour la doctrine sociale de l’Eglise, dans Revue d’éthique et de théologie morale/ HS 2018, p.84.

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