vendredi 12 mai 2023
ven 12 mai 2023
SEMINAIRE D'HISTOIRE DE PHILOSOPHIE DES TEMPS MODERNES
Par Abbé Louis Mpala in Accueilaucun commentaire, aucun rétrolien

vendredi 12 mai 2023
ven 12 mai 2023
vendredi 7 avril 2023
ven 7 avr 2023
dimanche 2 octobre 2022
dim 2 oct 2022
Qui plus est, ce philosophe congolais ne se limite pas à une position criticiste, mais propose comme un intellectuel d’un grand calibre une alternative, mieux une amélioration à cette démocratie torturée, il est question de la démocratie participativo-prosôponiste. Dans cette forme de gouverner, les citoyens sont appelés à faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en eux en participant aux débats socio-politiques. A cette fin, il n’est nul doute qu’il faille éduquer le peuple et ses futurs gouvernants, car c’est par le truchement de l’éducation qu’on fait venir à la lumière ce qu’il y a de meilleur en nous. Ladite tâche contribue significativement à la conscientisation de la masse populaire. C’est à cette échelle que la parémie, la prosopopée ou le proverbe urge. La parémie ou la prosopopée se veut ici un conseil de sagesse politique et populaire attribuée aux ancêtres anonymes, fruit de leurs expériences de vie d’où l’adage : « l’expérience m’a rendu sage ». Ce sont généralement des courtes formules imagées et figurées.
dimanche 28 août 2022
dim 28 aoû 2022
Ce livre est un fruit de notre équipe de travail au sein du Département de Philosophie de l’Université de Lubumbashi. Nous avons voulu mettre en exergue certains éléments de la culture bemba.
Le texte du Professeur Louis Mpala propose une philosophie de l’existence authentique en partant des écrits du Salésien et chercheur Père Léon Verbeek qui a consacré une grande partie de sa vie à récolter et à transcrire la tradition orale de la zone bembaphone du Sud-Est Haut-Katangais de la république Démocratique du Congo. De ses écrits, Louis Mpala Mbabula tire une anthropologie philosophique qui fait du Muntu un Homo cantor.
Le Doctorant Richard Lubembo Mulamwa Kabeke, de par son texte portant sur la Mélopée comme dévoilement du sens de la mort, renforce la thèse de l’Homo cantor. Il donne la quintessence de la mélopée dévoilant le sens de la mort, passage obligé de tout être humain. En outre, il fait voir que la mélopée répond à un style approprié et elle a ses « spécialistes », les Kilolo, les pleureuses, ces femmes qui ont le talent d’émouvoir les gens se trouvant au deuil et au cimetière. Elles transmettent toute une tradition des chansons funèbres.
L’Assistant Raymond Mbeka Mwamba s’appesantit sur L’éducation par la parémiologie chez le peuple bemba. De ce fait, il parle de l’Homo educandus, l’homme qu’il faut éduquer afin de devenir Homo sapiens. L’homme, toujours à la recherche de la sagesse, est à éduquer et il existe plusieurs moyens d’éducation dont les proverbes.
Provenant du verbe latin ex-ducere, signifiant conduire de… vers…, éduquer, étymologiquement, veut dire faire passer d’un état à l’autre, d’un esprit à l’autre. En effet, les proverbes, sous tous les cieux, vont l’au-delà de l’instruction qui est « la transmission de savoirs et de savoir-faire. Elle utilise des méthodes d’apprentissage »[1]. La confusion entre éducation et instruction proviendrait, peut-être, de nos jours, à l’appellation donnée de par le monde à nombre de « Ministères de l’éducation »[2]. Cependant l’éducation concerne « l’éveil et le développement des potentialités de l’être humain et sa relation à lui-même, aux autres et au monde »[3]. Toutefois, Elena Cardinali complète Marie-Andrée Bertin en précisant que ces potentialités, facultés ou attitudes à réveiller et à développer, sont « déjà inhérentes en nous »[4]. Et puisqu’il en est ainsi, de l’éducation, Mahatma Gandhi renchérit en affirmant que « la vraie éducation consiste à faire venir à la lumière le meilleur d’une personne »[5]. A notre avis, ce qu’il y a de meilleur en l’homme est son aspiration à devenir plus, à être plus tout en étant mieux.
Pour que cette aspiration se concrétise, l’éduqué ne sera pas un agent. « L’agent désigne le rouage d’une machine ; il est agi par la finalisation du système ; on lui demande d’avoir des compétences et de ne pas trop penser ; c’est un sujet-agi »[6]. Il n’est pas non plus acteur. Ce dernier se caractérise « par son intentionnalité ; il a des stratégies, est pourvu de conscience et d’initiative. Il a des projets et entrevoit la possibilité d’un changement. S’il est déjà un sujet, il reste néanmoins un exécutant (donc il reste agi) : il interprète sa participation, il joue un rôle mais il n’est pas créateur. Il ne finalise pas lui-même ; il complète la finalisation des autres »[7]. Au contraire, il est appelé à devenir ou à être auteur. Un auteur est « la véritable origine de l’action. Celui-ci projette ses fins et induit le problème de la responsabilité en éducation. Etre auteur, c’est vouloir se situer explicitement au fondement de ses actes. L’intentionnalité est ici pleinement présente. Il s’agit de s’autoriser à, de se donner l’autorisation. C’est ici qu’on peut véritablement parler d’initiateur ou de sujet-créateur, car il se reconnait la légitimité et la nécessité de décider de certaines choses lui-même »[8]. C’est cela, en fait, que vise l’éducation traditionnelle à travers les proverbes.
De ce qui précède, l’on saura pourquoi ce livre se veut une contribution à la Philosophie de la culture « comme mémoire, conscience et sentinelle de l’humanité »[9].
Les différentes chansons exécutées selon (et dans de) les différentes circonstances de la vie et les différents proverbes évoqués selon(et dans de) les différentes circonstances de la vie font partie de la mémoire collective d’un peuple donné, en prendre conscience exprime l’authenticité ou la congruence humaine (savoir s’assumer et être courroie de transmission de sa culture) et en faire une sentinelle de son identité culturelle ouvre l’esprit pour découvrir des dénominateurs communs ou des invariants culturels entre différentes cultures et ainsi faire de la diversité culturelle une richesse.
Philosophie de la vie, la philosophie de la culture a certaines tâches comme celles « d’aider l’homme à prendre conscience de sa vie et de son identité qui s’édifient sur la vie et l’identité culturelles à partir des évidences ordinaires de nos vies relationnelles et intersubjectives au sein d’une culture »[10] et de « contempler le caractère fondamentalement symbolique de la vie qui, dans son auto-symbolisation, évite de s’enfermer dans des cultures particulières qu’on pourrait comparer aux monades sans fenêtres de Leibniz »[11].
En publiant ce livre, nous ne voulons pas être des monades sans fenêtres, mais nous sommes au rendez-vous-du donner-et-du-recevoir.
[1] M.-A. BERTIN, L’éducation prénatale naturelle. Un espoir pour l’enfant, la famille et la société, troisième et nouvelle édition, Paris, Editions du Dauphin, 2012, p. 25.
[2]Ibidem, p. 25.
[3]Ibidem, p. 25.
[4] E. CARDINALI, Che cos’ è l’educazione prenatale, Roma, Nuova edutrice, s.d., p. 1.
[5] M. K. GANDHI, Antiche come la montagne, Milano, s.e., 1983, p. 203. Nous soulignons.
[6] J.-P. POURTOIS et H. DESMET, L’éducation postmoderne, Paris, PUF, 2016, p. 306. Nous soulignons.
[7]Ibidem, p. 306. Nous soulignons.
[8]Ibidem, p. 306. Nous soulignons.
[9] J.C. AKENDA Kapumba, « Philosophie et valeurs culturelles africaines. Identité culturelle africaine et universsalisme éthique. Tâches pratiques d’une philosophie de la culture », dans Philosophie africaine. Bilan et perspectives, Kinshasa, Facultés Catholiques de Kinshasa, 2002, p.170 (p.141-173). Souligné par l’auteur.
[10] Ibidem, p.171-172
[11] Ibidem, p.172. Souligné par l’auteur.
dim 28 aoû 2022
Résumé
Notre approche prosôponiste comme philosophie de la rencontre fait du Sein Maternel le premier lieu de la RENCONTRE, espace anthropologique délicat, entre le Fœtus et le monde interne (Fœtus-maman, fœtus-papa) et externe (fœtus-familles restreinte et étendue, fœtus-famille/Communauté culturelle/Société politico-économique). D’où l’éducation commencera par la dialectique action-réaction sur, avec et par le fœtus. De ce fait, la femme, comme le « berceau d’une nouvelle humanité » (F. Schmidt), est à protéger contre toutes formes de violences, de traumatismes, etc. Il y va de l’avenir de notre humanité (être humain et monde humain). Pour ce faire, tout un arsenal méthodologique, pédagogique, sapiential, écologique et sanitaire sera envisagé. Sans être une destination, l’éducation prénatale naturelle à la paix est un processus se poursuivant, après la naissance, dans d’autres cadres (école maternelle-secondaire, université, église, associations sportives, etc. Tout doit concourir à la « paix positive ». Notre approche se veut une des contributions montrant à la mouche la voie de sortie de la bouteille (L. Wittgenstein 2).
lundi 8 novembre 2021
lun 8 nov 2021
De l’Homocentrisme à la philosophie de la culture
Préfacer un ouvrage, c’est le situer dans le contexte de sa production historique, social et culturel ; c’est aussi circonscrire ses enjeux théoriques et scientifiques dans le champ du savoir ; c’est enfin en tirer quelques leçons qu’enduit sa lecture.
L’ouvrage de Paul Messi apparait à un moment où l’humanité est confrontée à une crise sanitaire la plus aigüe de son histoire : la Covid-19. Cette pandémie, aux effets dévastateurs, a détruit de vies humaines et plongé l’humanité dans une angoisse profonde. Elle a paralysé toutes les économies du monde, surtout celles des pays pauvres, déjà mises en mal par les processus cumulés de la mondialisation et de la globalisation. Elle sévit partout et de partout à tel point qu’aujourd’hui l’humanité en appelle à la solidarité agissante sans tenir compte des appartenances raciales, religieuses et idéologiques. Alors endiguer la crise signifie faire appel à l’apport de tout homme là où il est, tel qu’il est, avec ce qu’il a comme tares et avatars. Cet élan de solidarité ne peut avoir pour nom et comme principe que l’Homocentrisme[1]. Voilà la première leçon que je tire de cet ouvrage.
Paul Messi, en faisant graviter toute son argumentation autour de ce concept dans le cadre de la philosophie africaine, a bien compris la préoccupation du philosophe congolais Louis MPALA Mbabula. La singularité des expériences historiques diverses demeure une réalité incontournable, et qu’on peut tirer de chacune d’elles des normes d’intelligibilité susceptibles d’assurer, comme V.Y. Mubimbe l’a écrit, une complémentarité hominisante aux différentes catégories d’hommes. C’est là que Paul Messi rend pertinente cette idée du philosophe congolais : l’élévation de la philosophie doit se conjuguer avec le pronom personnel « JE » sans se diluer dans le NOUS collectif. Le JE est celui de la responsabilité et de son engagement singulier à la philosophie au pluriel, celle des discours pluriels, pour un discours qu’on appelle Philosophie.
A travers cette philosophie mpalaéienne Paul Massi fait reposer le projet philosophique sur la pluralité des rationalités et des rationalités plurielles. L’universalisme philosophique et culturel que véhicule l’Occident est mis en crise. La philosophie africaine ne peut avoir pour aboutissement des conceptions du monde des penseurs européens ou autres, et ne peut pas prétendre que nous sommes [nous Africains] cet aboutissement. C’est pourquoi chez Louis MPALA Mbabula, la philosophie se comprend en termes de la vie qu’il faut vivre ; et que « tout vrai homme est sensé se poser des questions sur son existence ». Une vision totalement existentielle que Paul Messi fait découler de l’Homocentrisme. Voilà la deuxième leçon que je retiens de cet ouvrage.
Véritable fil d’Ariane qui permet de pénétrer dans le labyrinthe de l’ouvrage philosophique de Louis Mpala Mbabula, l’Homocentrisme postule, sur le plan méthodologique, l’approche parémiologique, et celle dite des batterie-parémiologique, fondée sur la métaphore de l’Arbre. Ces deux approches ont pour objet les proverbes, la parémie. Paul Messi, à la suite d’Hubert Mono Ndjana, définit celle-ci comme un dépôt ou soubassement de la sagesse ancestrale. Louis Mpala Mbabula considère cette approche comme une des démarches idoines pour percer, à sa manière, le mystère que renferme la philosophie africaine. Partie fondamentale de la philosophie africaine, les proverbes, comme le fait voir Paul Messi, constituent une partie fondamentale de la culture africaine. Ils peuvent être compris dans un contexte où le niveau d’alphabétisation est faible et appréciés dans les milieux plus éduqués. Les proverbes sont aussi un outil, un instrument, qui peut aider les chercheurs en sciences humaines et sociales à comprendre le comportement de l’homme africain, le fonctionnement des organisations sociétales ainsi que politiques africaines. Par ses explications, Paul Messi nous a présenté cette approche parémiologique comme celle qui donne une nouvelle orientation en philosophie africaine, car, note-t-il à la suite de Louis Mpala Mbabula, les proverbes jouent plusieurs rôles dans la philosophie africaine : éduquer, argumenter et conseiller. Ils sont un anologon de la philosophie, c’est-à-dire ils transmettent la vérité qui permet d’atteindre le réel.
Cette approche parémiologique peut jouer un rôle révolutionnaire, celui d’élever la philosophie africaine à un niveau qu’on peut situer dans une ontologie et anthropologie africaine que dans la philosophie proverbiale. Cette révolution parémiologique n’est possible qu’à partir des batteries parémiologiques, c’est-à-dire un ensemble des proverbes sur et à propos de l’arbre. L’arbre est mémoire d’un peuple.
Pour le philosophe congolais Louis Mpala Mbabula, l’arbre symbolise l’homme, la sagesse provenant d’une expérience vécue et éprouvée. C’est pourquoi les anciens philosophes ont codifié l’éducation par l’arbre dans les proverbes. L’arbre est une leçon morale vivante pour chaque société, relevant d’une philosophie réaliste et empiriste. Cette métaphore de l’arbre nous renvoie au vitalisme qui traverse la philosophie romantique. Il s’agit de l’arbre de Taine qui, dans les Déracinés de Barrès, l’un des maîtres de Barrès montre, note Luc Ferry, en quel sens l’arbre est un modèle d’éducation. Pourquoi ? Parce que les feuilles, les rameaux, les branches, tout ça, commente-t-il, font partie d’une communauté. On peut aussi dire que l’arbre est symbole de nos traditions et des singularités culturelles. Et ce symbole est celui qu’incarnent nos communautés historiques et de destin. D’une manière incidentielle, l’ approche parémiologique et celle de batteries parémiologiques font inscrire l’œuvre de Louis Mpala Mbabula dans la suite de celle de Hans G. Gadamer qui, contre Les Lumières, a mis en échec les schémas hérités d’un Descartes, d’un Kant, d’un Hegel en réhabilitant la tradition et les préjugés. Nous appartenons à l’histoire, donc à une TRADITION, martèle Hans G. Gadamer et « nous nous tenons dans des traditions, que nous connaissons ces traditions ou non, que nous en soyons conscients ou non, ou que nous soyons si présomptueux que nous croyons pour commencer sans préjugés- tout cela ne change rien à l’action des traditions sur nous et notre compréhension »[2], insiste-t-il. H.G. Gadamer réhabilite, sans doute, des « préjugés légitimes » (condition de la compréhension[3]) qui ne sont pas à confondre aux préjugés d’autorité et aux préjugés de précipitation.
Le philosophe congolais, par l’approche parémiologique, a réhabilité la tradition en faisant du proverbe l’objet de la philosophie. Voilà la troisième leçon que je peux recevoir de l’ouvrage de Paul Messi.
Ces trois leçons qui ressortent de l’ouvrage de Paul Messi se résument en termes d’une lutte idéologique qui s’inscrit en faux contre l’ethnocentrisme sous ses diverses manifestations. Elles se résument aussi en termes de paradigme méthodologique rendu possible par l’approche méthodologique. Elles se résument, enfin, en termes de réhabilitation de nos traditions, de nos cultures comme objet d’étude en philosophie. Sur ce point, l’Homocentrisme se révèle être un principe directeur de toute entreprise herméneutique.
Mais que faut-il penser de l’Homocentrisme ?
L’Homocentrisme, ce concept mis en chantier par le philosophe Louis Mpala Mbabula, est un principe fondateur de toute entreprise humaine. Elle se réfère à l’identité humaine comme individualité et singularité historiques dans la réalisation d’un destin commun et communautaire. Ce concept se prête à toute situation de conflit, de crise, d’impasse théorique, et tant d’autres situations.
Alors je peux dire, cette fois-ci, que si Paul Messi a consacré tout un ouvrage au philosophe congolais Louis Mpala Mbabula, ce n’est pas par indulgence excessive, mais par mérite : Louis Mpala Mbabula a fait sortir toute la philosophie, notamment la philosophie africaine, de l’impasse théorique et méthodologique[4].
Professeur Jean Pierre KANKWENDA-ODIA
Docteur en philosophie
Université de Lubumbashi
30 juin 2021
[1] Cfr L. MPALA Mbabula, L’Homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et l’afrocentrisme. Préface de Benoit AWAZI, Paris, Edilivre, 2018.
[2] H. G. GADAMER, dans C. DUTT Herméneutique. Esthétique. Philosophie pratique. Dialogue avec Hans-Georg Gadamer, Quebec, Fides, 1998, p. 34-35.
[3] Cfr H. G. GADAMER, Vérité et méthode. Les grandes lignes d’une herméneutique philosophique, Paris, Seuil, 1976, p. 141.
[4] Cfr L. MPALA Mbabula, Initiation à la philosophie africaine. Pour P. Tempels, Niamkey Koffi et P.J. Hountondji II, Lubumbashi /Chisinau, Ed. Mpala / Generis Publishing, 2020. Ce livre est à lire car il remet les pendules à l’heure en ce qui concerne la problématique de la philosophie africaine (son histoire, son statut, ses méthodes, ses courants, etc.).
lun 8 nov 2021
Préfacer un ouvrage, c’est le situer dans le contexte de sa production historique, social et culturel ; c’est aussi circonscrire ses enjeux théoriques et scientifiques dans le champ du savoir ; c’est enfin en tirer quelques leçons qu’enduit sa lecture.
L’ouvrage de Paul Messi apparait à un moment où l’humanité est confrontée à une crise sanitaire la plus aigüe de son histoire : la Covid-19. Cette pandémie, aux effets dévastateurs, a détruit de vies humaines et plongé l’humanité dans une angoisse profonde. Elle a paralysé toutes les économies du monde, surtout celles des pays pauvres, déjà mises en mal par les processus cumulés de la mondialisation et de la globalisation. Elle sévit partout et de partout à tel point qu’aujourd’hui l’humanité en appelle à la solidarité agissante sans tenir compte des appartenances raciales, religieuses et idéologiques. Alors endiguer la crise signifie faire appel à l’apport de tout homme là où il est, tel qu’il est, avec ce qu’il a comme tares et avatars. Cet élan de solidarité ne peut avoir pour nom et comme principe que l’Homocentrisme[1]. Voilà la première leçon que je tire de cet ouvrage.
[1] Cfr L. MPALA Mbabula, L’Homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et l’afrocentrisme. Préface de Benoit AWAZI, Paris, Edilivre, 2018.
samedi 29 mai 2021
sam 29 mai 2021
sam 29 mai 2021
mardi 18 mai 2021
mar 18 mai 2021
Le philosophe n’est pas cet homme qui, regardant de sa fenêtre le naufrage du bateau, devient le témoin pour raconter ce qu’il a vu. Le sens d’être du philosophe, dans le cas sous examen, est de voir le sens ou la direction que prend l’histoire humaine afin de lui donner un autre sens, celui de la signification, et ce en proposant une piste de solution , car , à la suite de Wittgenstein II, le philosophe a le rôle de montrer à la mouche la voie de sortie de la bouteille. En effet, en appliquant le paradigme de la simplicité dans la gestion de la res publica, les principes de race et de différentiation nous ont fait entrer dans une « bouteille » dans laquelle nous nous battons et dans laquelle la Covid-19 est venue empirer notre situation infrahumaine. Pour donner une « nouvelle orientation » ou une « signification » à notre vivre-ensemble, le philosophe Emmanuel Banywesize Mukambilwa, nous montre le chemin, celui de la Politique de l’humanité fondé sur l’Humanisme unidiversal, fruit du paradigme de la complexité. Voilà l’essence du philosophe, voilà son sens d’être, voilà sa nature sans laquelle il ne serait pas philosophe, nature résumée en ceci : voir beaucoup, entendre beaucoup, lire beaucoup et voir tout, après, sous un nouveau soleil, celui de la Politique de l’humanité assise sur l’Humanisme unidiversal, une autre voie de l’Humanisme régénéré prôné par Edgar Morin.
mar 18 mai 2021
En effet, depuis que l’Europe s’est donné la “mission civilisatrice” après le partage de l’Afrique comme un gâteau à Berlin, l’Afrique vit dans la tourmente permanente. Soumise par l’Europe armée, réduite à un réservoir d’esclaves et de matières premières, l’Afrique a été colonisée sans son consentement et recolonisée avec son accord [tacite]. Depuis que l’Europe s’est dite blanche et a qualifié l’Afrique de Noire, l’idéologie raciste [parce qu’en fait il existe une seule race, la race humaine], issue du paradigme de la simplicité, justifie des pratiques déshumanisantes de l’Europe envers d’autres continents. Se prenant pour le Vieux continent [par rapport à quel continent ?] et ayant forcé les autres à le croire, l’Europe continue encore à se comporter comme un Maître devant ses Elèves africains qu’elle contraint à l’imiter, à la prendre pour modèle en tout. Elle a créé des “Evolués” au temps de la colonisation; elle a laissé derrière elle des “commissionnaires” qui gouvernent par procuration depuis les pseudo-indépendances. Elle a inventé des termes comme coopération, sous-développement, Tiers-Monde, Mondialisation, etc; et les Elèves africains devaient répéter ces mots après elle. Ainsi la colonisation territoriale s’est muée en colonisation mentale: rien ne peut être reconnu valable pour l’Elève africain si son Maître européen ne le dit pas. L’Elève africain regarde avec le regard [les yeux] de son Maître.
mar 18 mai 2021
En effet, depuis que l’Europe s’est donné la “mission civilisatrice” après le partage de l’Afrique comme un gâteau à Berlin, l’Afrique vit dans la tourmente permanente. Soumise par l’Europe armée, réduite à un réservoir d’esclaves et de matières premières, l’Afrique a été colonisée sans son consentement et recolonisée avec son accord [tacite]. Depuis que l’Europe s’est dite blanche et a qualifié l’Afrique de Noire, l’idéologie raciste [parce qu’en fait il existe une seule race, la race humaine], issue du paradigme de la simplicité, justifie des pratiques déshumanisantes de l’Europe envers d’autres continents. Se prenant pour le Vieux continent [par rapport à quel continent ?] et ayant forcé les autres à le croire, l’Europe continue encore à se comporter comme un Maître devant ses Elèves africains qu’elle contraint à l’imiter, à la prendre pour modèle en tout. Elle a créé des “Evolués” au temps de la colonisation; elle a laissé derrière elle des “commissionnaires” qui gouvernent par procuration depuis les pseudo-indépendances. Elle a inventé des termes comme coopération, sous-développement, Tiers-Monde, Mondialisation, etc; et les Elèves africains devaient répéter ces mots après elle. Ainsi la colonisation territoriale s’est muée en colonisation mentale: rien ne peut être reconnu valable pour l’Elève africain si son Maître européen ne le dit pas. L’Elève africain regarde avec le regard [les yeux] de son Maître.
dimanche 16 mai 2021
dim 16 mai 2021
La teneur du livre justifie le titre de notre note de lecture. Le philosophe n’est pas cet homme qui, regardant de sa fenêtre le naufrage du bateau, devient le témoin pour raconter ce qu’il a vu. Le sens d’être du philosophe, dans le cas sous examen, est de voir le sens ou la direction que prend l’histoire humaine afin de lui donner un autre sens, celui de la signification, et ce en proposant une piste de solution , car , à la suite de Wittgenstein II, le philosophe a le rôle de montrer à la mouche la voie de sortie de la bouteille. En effet, en appliquant le paradigme de la simplicité dans la gestion de la res publica, les principes de race et de différentiation nous ont fait entrer dans une « bouteille » dans laquelle nous nous battons et dans laquelle la Covid-19 est venue empirer notre situation infrahumaine. Pour donner une « nouvelle orientation » ou une « signification » à notre vivre-ensemble, le philosophe Emmanuel Banywesize Mukambilwa, nous montre le chemin, celui de la Politique de l’humanité fondé sur l’Humanisme unidiversal, fruit du paradigme de la complexité. Voilà l’essence du philosophe, voilà son sens d’être, voilà sa nature sans laquelle il ne serait pas philosophe, nature résumée en ceci : voir beaucoup, entendre beaucoup, lire beaucoup et voir tout, après, sous un nouveau soleil, celui de la Politique de l’humanité assise sur l’Humanisme unidiversal, une autre voie de l’Humanisme régénéré prôné par Edgar Morin.
dimanche 3 janvier 2021
dim 3 jan 2021
Quand on parle de Mgr Tshibangu, un prisme communément répandu tend spontanément à voir et à regarder d’abord son état clérical pour ne considérer qu’ultérieurement son statut scientifique. Le moment est arrivé de faire appel aux opticiens pour nous amener à corriger cette perception : daltonisme ou presbytie, je ne saurais le dire.
Au Congo belge, l’école était entre les mains des missionnaires qui, charité bien ordonnée oblige, sélectionnaient les meilleurs élèves pour les orienter vers les séminaires et les destiner à la prêtrise. Il ne fallait guère en déduire que tous les séminaristes étaient des intellectuels patentés. Quelques figures éminentes s’étaient pourtant distinguées à l’époque, parmi lesquelles l’abbé Stefano Kaoze(1886-1951), l’abbé Malula (1917-1989) et l’abbé Vincent Mulago (1924-2012).Dans ce champ aux multiples fruits, Tharcisse Tshibangu sera identifié très tôt par le curé de la paroisse sainte Barbe de Kipushi, prêtre bénédictin, comme un esprit vif, curieux et plein d’imagination.
Aîné de sa famille, il avait le sens du devoir et les aptitudes d’encadrement des plus jeunes. Il anticipait sur les problèmes et prenait sans cesse des initiatives. Cela sera une constante chez lui durant toute sa formation au petit séminaire de Kapiri-Kakanda, au grand séminaire de Baudouinville/Moba, à l’Université Lovanium et à l’Université Catholique de Louvain. Toujours gai et enthousiaste, c’était un esprit positif qui savait encadrer des compagnons plus jeunes que lui dans les mouvements kiro ou scout. S’il arrive souvent que des hommes férus de recherche et de savoir soient représentés comme des individus solitaires et apathiques, l’étudiant Tshibangu est un bosseur, un chercheur-né, un lecteur infatigable, un écrivain fécond, qui s’intéresse aux cult ures locales, demeure ouvert au monde en correspondant avec les grands esprits de son époque alors qu’il n’a même pas encore de diplôme universitaire. Il ne vit pas dans une tour d’ivoire et s’efforce de mobiliser sans cesse ses camarades, ses collègues pour les conduire plus haut, plus loin, vers plus de connaissances et plus de savoirs.
Nous savons tous que les bénédictins sont des gens d’études, attachés à leurs monastères et engagés dans la conservation et la transmission de la culture classique. Saint Benoît (vers 480-547) considéré comme l’évangélisateur de l’Europe est aujourd’hui le saint patron de l’Europe, proclamé tel par le Pape Paul VI en 1964. Quand on a été nourri dès son jeune âge du lait des bénédictins, s’investir dans la culture ne saurait être une corvée. Mais, saint Benoît luttait pour la foi, ce problème ne se pose pas outre mesure pour le jeune Tshibangu, bercé par la jamaa takatifu (sainte famille) depuis sa tendre enfance. Croire semble aller de soi, le problème est celui de la promotion et la diffusion de la culture. Les bénédictins sont une bonne école, parmi les moines les plus ordonnés dans la construction, le style de vie et le sens de la recherche sur le long terme.
Parti avec ses bagages bénédictins à Baudouinville, il se frotte aux nouvelles traditions des Missionnaires d’Afrique connus sous le nom des Pères blancs, à cause de leurs tenues blanches, et qui se distinguèrent par des travaux d’ethnographie et de géographie africaines, lesquels firent d’eux des références en matière d’exploration scientifique du continent africain.
dim 3 jan 2021
Conforté par les expériences diverses relatées dans cet ouvrage, je conseille instamment et avec insistance, d'éviter le monisme méthodologique pour faire avancer la science sociale au Congo et créer un esprit scientifique propre aux Congolais. Je note qu'il existe trois types de méthode scientifique comme mode de constitution et de validation des connaissances.[1]
Il y a d'abord la déduction, que j'assimile au courant de pensée théologico-métaphysique et qui opère par syllogisme, en partant de la cause aux effets, du principe aux conséquences, du général au particulier. On l'assimile souvent au sophisme qui consiste en un raisonnement en apparence logique, mais conçu délibérément pour tromper ou faire illusion ou manipuler les consciences. Bien que l'on ne puisse pas pouvoir vérifier par les faits que les théories émises par cette méthode, cela ne signifie nullement qu'elles sont résolument fausses. Dès lors, la métaphysique comme méthode d'approche s'invite dans toute recherche scientifique qui se fonde toujours sur une conception philosophique certaine.
Il y a ensuite l'induction, méthode considérée comme scientifique par excellence, et qui consiste à partir des observations pour aboutir à établir les lois, les théories qui régissent les faits observés. Ici, la rigueur s'invite fort car les erreurs même bénignes peuvent conduire à des résultats tronqués, mitigés. Cependant, la marge d'erreur reconnue n'autorise pas que l'on considère les résultats obtenus comme vrais définitivement. Ces derniers doivent se prêter à d'incessantes remises en question, bases du progrès scientifique dans tous les domaines de recherche. Cette étape de la vérification des hypothèses émises au départ, sur un fond philosophique généralement (déduction), est fondatrice de la science. Indispensable donc.
Le dernier type de recherche concerne "l'abduction : la découverte faite par hasard ou par curiosité. A l'inverse du truisme 'L'exception confirme la règle', les exceptions détruisent les théories. La capacité à organiser les découvertes fortuites est liée aux personnalités et conduit à une recherche qui prend appui sur la curiosité... elle peut permettre de découvrir des parties du monde inexplorées. C'est la recherche à la Christophe Colomb, la sérendipité - découverte par chance." [2] C'est la découverte par hasard et par sagacité, recette à laquelle on ne s'attendait pas, alors que l'on cherchait parfois autre chose !
En définitive, c'est en associant sans exclusive les trois méthodes qu'on fait avancer la science.
Enfin, il faut, pour les pays Africains, assigner l'optique utilitariste aux recherches dans tous les domaines. Face aux multiples défis qui gangrènent nos sociétés, la science doit servir à quelque chose, notamment à éclairer les actions visant à affronter ces défis. On n'a pas droit au luxe que peuvent se permettre les autres en la matière.
[1] Me lire dans Sociologie et Sociologues africains... op. cit. ; Notes de Cours de Méthodes de recherche en sciences sociales, G2 SPA, FSSAP/UNIKIN et dans L'émergence par la science. Pour une recherche scientifique citoyenne au Congo-Kinshasa, L'Harmattan, Paris, 2017.
[2] Didier Raoult, Recherche, Le trio gagnant, in Le Point, n° 2320 du 23 février 2017, p. 10.