jeu 23 jan 2025
La Post-Vérité est la nouvelle narration du monde. Elle nous concerne tous. Les fake news, les faits alternatifs, les mensonges et les bullshits mis en circulation par les réseaux sociaux bouleversent nos relations humaines et transfigurent les faits et la vérité. Il y a du NOUVEAU dans l’art de mentir, dans les conneries, etc. car les industries de mensonges et les sociétés des menteurs ont perfectionné les stratégies en volant notre Attention et le ridicule ne tue plus. Le peuple donne le primat à l’émotion sur la raison, l’indifférence à la recherche de la vérité paralyse son esprit critique.
Louis MPALA Mbabula
HOMME-FEMME
QUI ES-TU
A L’ERE DE LA POST-VERITE
?
EDITIONS MPALA
LUBUMBASHI
A toute personne, victime de la Post-vérité, je dédie ce livre.
©EDITIONS MPALA, Lubumbashi, 2024
Dépôt légal numéro 2.20.2024.20 Ier Trimestre
ISBN
978-2-37959-006-1
EAN
9782379590061
+243997021002 abbelouismpala@gmail.com
http://www.louis-mpala.com/
Imprimerie Unilu-Print - Université de Lubumbashi
SOMMAIRE
CHAPITRE DEUXIEME : HOMME-FEMME, QUI ES-TU A L’ERE DE LA POST-VÉRITÉ ? 37
INTRODUCTION
La Post-Vérité est la nouvelle narration du monde. Elle nous concerne tous. Les fake news, les faits alternatifs, les mensonges et les bullshits mis en circulation par les réseaux sociaux bouleversent nos relations humaines et transfigurent les faits et la vérité. Il y a du NOUVEAU dans l’art de mentir, dans les conneries, etc. car les industries de mensonges et les sociétés des menteurs ont perfectionné les stratégies en volant notre Attention et le ridicule ne tue plus. Le peuple donne le primat à l’émotion sur la raison, l’indifférence à la recherche de la vérité paralyse son esprit critique.
« Penser ce qui nous arrive » est l’appel de H. Arendt et telle est la tâche du Philosophe de l’Histoire. Qui est le Sujet de notre Histoire ? Quel est le Moteur de notre Histoire ? Quelle est la Finalité de notre Histoire ? Bref, Qui sommes-nous et Où allons-nous ?
De ce qui précède, quel serait le rôle et l’utilité du philosophe dans un monde qui dénonce rarement les Fake news, qui ne s’indigne pas de promesses non tenues et dans lequel on affirme que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, dans un monde qui ne crie pas au scandale devant les mensonges d’Etat, etc. ?
Puisqu’il faut « penser ce qui nous arrive », à la suite de L. Wittgenstein II confiant au philosophe le rôle de montrer à la mouche « l’issue par où s’échapper de la bouteille à mouches »[1], je m’engage à jouer ce rôle.
D’où le premier chapitre s’appesantira sur la « Post-vérité » et le deuxième et dernier chapitre répondra à la question du titre de l’ouvrage tout en proposant quelques pistes de solution.
Etant donné la « nouveauté » de la post-vérité », le premier chapitre aura plus de pages que le second.
Mon ouvrage se veut un Essai d’une Philosophie de l’Histoire, et ce après avoir travaillé sur le Matérialisme historique, la Mondialisation/Altermondialisme et la Postmodernité.
CHAPITRE PREMIER : DE LA POST-VERITE
Sommes-nous effectivement entrés dans une nouvelle Ere ? Ne vivons-nous pas, à la fois, dans plusieurs ERES de par nos coutumes et traditions, nos habitudes universitaires, vestimentaires, politiques, sanitaires, alimentaires, astrologiques, nos quêtes du bonheur, nos orientations sexuelles, nos représentations religieuses et du monde, etc. ? Nous expérimentons la vie traditionnelle, moderne, postmoderne, hypermoderne, « post-véritéiste », etc.
Que sais-je encore ?
Quelle signification étymologique revêt ce nouveau concept ?
1.1. Définition étymologique
En 2004, Ralph KEYES publia un livre intitulé L’ère de la post-vérité : malhonnêteté et tromperie dans la vie contemporaine[2]. Le titre anglais est The Post-Truth Era, traduit par L’ère de la Post-vérité.
Post-vérité est composée du préfixe latin Post signifiant après. Cet après peut être relatif à l’espace et au temps et il indiquerait une postériorité.
En outre, Post-vérité est aussi composée du mot latin veritas qu’on traduit, en français, par vérité, le vrai.
De ce fait, littéralement, Post-vérité signifie ce qui vient après la vérité, et ce dans l’espace et dans le temps. Qu’en est-il au juste ? Est-ce à dire que la vérité n’existe plus ? Tout tourne autour de la compréhension du préfixe Post.
1.2. Définition du Dictionnaire d’Oxford
Désigné comme mot de l’année 2016 par le Dictionnaire d’Oxford, la Post-vérité est définie par ce dernier comme ce qui se rapporte « aux circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence sur l’opinion publique que ceux qui font appel à l’émotion ou aux croyances personnelles ».[3] Une autre traduction nous renseigne que la Post-vérité fait référence aux « circonstances dans lesquelles des faits objectifs sont moins importants pour la formation de l’opinion publique que le recours à l’émotion et à des croyances personnelles ».[4]
De ces deux définitions, certains mots attirent mon attention : circonstances, faits objectifs, opinion publique, émotion, croyances personnelles. Ainsi peut-on comprendre que la Post-vérité n’est rien d’autre qu’une situation ou circonstances dans lesquelles les faits objectifs cèdent la place aux émotions et aux croyances personnelles quant à la formation ou à l’influence sur l’opinion publique. Bref, qui veut influencer l’opinion publique, doit jouer sur les cordes des émotions et des croyances personnelles en ignorant les faits objectifs.
Cependant, il sied de décortiquer le préfixe Post pour une meilleure compréhension de la Post-vérité.
1.3. De la quintessence du préfixe Post
Le préfixe Post n’a pas une charge chronologique, mais il a « une connotation privative ».[5] Qu’est-ce à dire ?
La notion VERITE à laquelle est accolé le préfixe Post, est « devenue secondaire voire dépourvue de pertinence. La « Post-vérité » a remis en cause le caractère essentiel de la vérité ».[6]
Puisque le préfixe Post a une connotation privative, il révèle une rupture significative : « La vérité elle-même serait devenue caduque ou hors du propos ».[7]
De ce qui précède, l’on retiendra que le préfixe Post ne se réfère pas à une succession temporelle, mais il introduit «une différence qualitative : il signale alors une difficulté ou aucun élément de rupture et de nouveauté. Il indique que nous sommes peut-être à un seuil d’époque, à l’orée d’une configuration inédite ».[8]
Sans avoir la charge chronologique, le préfixe Post attire toujours l’attention des philosophes de l’Histoire. Cette dernière n’étant pas, selon moi, linéaire mais spirale, nous invite à interroger le passé pour savoir s’il est devenu « caduc et inopérant »[9] ; et s’il en est ainsi, l’on doit « jauger » la rupture et savoir si elle ouvre « une autre perspective sur l’avenir ».[10] Voilà qui nous fait comprendre pourquoi Myriam Revault d’Allonnes souligne que les Post « accompagnent, dans le désarroi, une conscience de crise exacerbée et même le sentiment d’une aporie. Nous ne parvenons pas (ou plus) à répondre à ces questions : essentielles : où en sommes-nous de notre présent ? Dans quel monde vivons-nous ? Qu’est-ce que le temps auquel nous appartenons ? [11]
Quand et comment est apparu le concept de Post-vérité ?
1.4. De l’origine du concept Post-vérité
1.4.1. Causes lointaines
A mon humble avis, le mensonge date avec l’apparition de l’homme sur la terre et il était recommandé de ne pas mentir afin de consolider le vivre-ensemble.
L’historien Yuwal Noah HARARI soutient que le phénomène de post-vérité est typique de l’homo sapiens. « Entant qu’espèce, les humains préfèrent le pouvoir à la vérité. Nous consacrons beaucoup plus de temps et d’efforts à essayer de contrôler le monde qu’à essayer de le comprendre (…). Par conséquent, si vous rêvez d’une société dans laquelle la vérité règne en maître et où les mythes sont ignorés, vous n’avez pas grand-chose à attendre d’homo sapiens. Mieux vaut tenter votre chance avec les chimpanzés ».[12]
Platon, héraut du philosophe-roi, propose un pieux mensonge dans l’intérêt de la Cité. Aristote distingue la science (-domaine de la vérité ( ?)-), relevant de la nécessité, de la politique (-domaine des affaires humaines, marquée par la contingence.[13]). Et il reconnaît qu’il est difficile à l’homme politique, dans son exercice, de pratiquer la phronesis, la sagesse pratique. D’où le mensonge ne manque pas au rendez-vous.
Que dire de Nicolas Machiavel ? Il invite le Prince à toujours paraître vertueux, à agir par force comme le lion et à procéder par ruse comme le renard.
Bref, pour lui, « ce qui compte (…), c’est la réalité effective : l’action est liée à l’apparaître parce qu’elle s’exerce dans l’espace public qui n’est qu’un espace d’apparition (…). La politique se joue dans le visible et non dans l’immuable, son régime de vérité est donc celui de la phénoménalité ».[14]
En 1943, nous informe Sébastien Diegues, Alexandre Koyré écrivait : « On n’a jamais autant menti de nos jours. Ni menti d’une manière aussi éhontée, systématique et constante ».[15]
Comme on peut le remarquer, la Post-vérité n’a pas poussé comme un champignon. Celui-ci a aussi besoin des ordures pour pousser. En d’autres termes, il y a toujours quelque chose qui précède.
Les Sophistes ne devraient pas être oubliés quant à leur influence sur l’origine de la Post-vérité de par leur relativisme religieux, scientifique, politique, juridique et socio-culturel.
1.4.2. Causes proches
1.4.2.1. La Postmodernité[16]
Sébastien Diegues reste convaincu que la postmodernité n’a pas « entraîné, encouragé ou même favorisé la post-vérité ».[17] A son avis, « le postmodernisme et la Post-vérité sont tous deux le produit du bullshit, c’est-à-dire le fruit d’une pseudorationalité performative conduisant à la production d’assertions bidon et la croyance qu’on peut accéder à la connaissance simplement en le décidant, plutôt qu’en fournissant le travail qui risquerait d’aboutir à des conclusions non désirables ».[18]
Je ne suis pas son compagnon de route sur ce chemin. Mes recherches doctorales sur la postmodernité prouvent le contraire.
La fragmentation de l’identité individuelle (≠identité de l’individu), le néotribalisme (≠ famille nucléaire)(M. Maffesoli) ou Néo-individualisme (G. Lipovetsky), le primat de l’image (mésocosme) (≠ réalité), l’érosion de l’impératif catégorique (éthique du devoir), la relativisation de la science et de la vérité, le bricolage des histoires-mythes, la logique du contradictoire (coïncidentia oppositorum ajustant les contraires), la célébration de la diversité (vérité et faits alternatifs), le nomadisme (≠ stabilité), la valorisation du sentiment, de l’émotion et de passion, la relativation de l’autorité (≠ autorité), le nivellement (≠hiérarchie), la fragmentation de l’idéologie en mythes (≠ idéologie), la recherche du pseudo-consensus (cum-sensualis = affectivité, ≠ contrat social), l’incrédibilité envers les métarécits et proposition de micro-récits, le relativisme religieux, tout constitue des balises vers le lieu d’atterrissage de la post-vérité.
Sarah Troubé et Tamara Guénou soutiennent que la post-vérité a franchi « un pas supplémentaire dans cette incrédulité post-moderne : cette incrédulité ne toucherait plus uniquement les grands récits et les institutions de savoir et de pouvoir, mais l’existence même d’une vérité ou de faits attestables (sic) ».[19] Et elles ne manquent pas de dénoncer les conséquences du primat de l’image :
« Les images sont retournées [deepfake], zoomées, déplacées d’un contexte à un autre, plaçant chacun en posture d’expert ou d’enquêteur (…).Ces images sont traitées comme si elles offraient un accès direct à la vérité et étaient susceptibles de parler d’elles-mêmes, court-circuitant toute médiation de l’interprétation-comme si la pulsion épistémophilique était aliénée à la pulsion scopique ».[20]
Matthew d’Ancona qualifiera la philosophie postmoderne de soubassement géologique de la post-vérité. Qu’est-ce à dire ? Elle a pavé la route pour la post-vérité, en ce sens qu’elle soutient l’idée selon laquelle « une société de plus en plus pluraliste doit reconnaître et prendre en compte des voix multiples-celles qui racontent des histoires de genre, d’orientation sexuelle, de minorités, de traduction culturelles ».[21] Et il ira plus loin, car, selon lui, la post-vérité est « une version postmoderne de « contrat social » [tacite]. La notion de réalité objective est remplacée par l’opinion, le folklore, les images pixélisées que nous voyons à l’écran »[22] et qui est un pseudo-consensus.
Loin de l’éthique du devoir, celle de l’impératif catégorique, l’éthique de la post-vérité est celle du menteur. Selon, Myriam Revault d’Allonnes, « le menteur a une éthique douteuse, c’est quelqu’un pour qui la vérité est momentanément «indisponible» ».[23] Et Ralph Keyes, selon Sébastien Diegues, n’a pas tort de dire que la post-vérité autorise des « « approches alternatives à la moralité », puisqu’elle se situe dans un « territoire éthique inconnu » ».[24]
Par ailleurs, Yaël Brahms nous renseigne que, pour Daniel Dennett, la postmodernité a rendu « respectable le cynisme à l’égard de la vérité et des faits ».[25] Pour McIntyre, « la pensée postmoderne est le signe avant-coureur du phénomène post-vérité ».[26] Et pour Matthew d’Ancona, « les fondements et les racines de l’ère de la post-vérité se trouvent dans la philosophie postmoderne ». [27]
1.4.2.2. Autres racines
D’autres racines de la post-vérité se dévoilent dans plusieurs travaux de chercheurs. Matthew d’Ancona pense que l’idée de la « doublepensée » est l’ancêtre de la post-vérité. Cette « doublepensée » consiste à « retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux ».[28]
Sébastien Diegues pointe, pour sa part, « le comportement de chacun [de nous] et la perte du sens moral liés au fait que la différence entre le vrai et le faux a désormais moins d’importance que la préservation des apparences ».[29]
Toutefois, il sied de signaler qu’en son temps, Frankfurt a noté qu’« une conception individualiste de la démocratie et de la liberté d’opinion, perçue comme la nécessité immédiate d’avoir un avis sur tout et la nécessité de « se vendre » pouvait bien être à l’origine du succès du bullshit [conneries de la post-vérité] dans nos société ».[30]
En outre, je citerai, sur la liste, la décrébilisation des médias officiels accusés de ne rapporter que ce qui plait aux autorités politico-administratives et d’être déconnectés des problèmes quotidiens de la population. Ainsi s’effrite la confiance vis-à-vis des médias officiels.
Par ailleurs, j’ajouterai la naissance de l’industrie du mensonge pratiquant des techniques de désinformation.[31] Elle fabrique les informations, corrompt les scientifiques, les journalistes, les hommes politiques, etc.
Bref, cette industrie, à travers ses stratégies et méthodes dont « diviser et récupérer », transforme l’opinion publique en la manipulant. Les Spin doctors, ces conseillers en communication et marketing politique, en sont de grands tireurs des ficelles, surtout lors des campagnes électorales.
Le résumé du livre de J.C Stauber et S. Rampton est clair : « … car les « attachés de presse » ne se contentent plus de fabriquer les dossiers, le « reportage en kit » et les articles préfabriqués qu’utilisent les journalistes et les rédacteurs en chef paresseux. Ils ne se limitent plus à « construire des passerelles vers la prospérité »… Les relations publiques sont devenues un moyen de communication à part entière, une industrie conçue pour modifier notre perception de la réalité, la remodeler et fabriquer du consensus au service de ceux qui tiennent à garder leur pouvoir ». [32]
1.4.3. Occasion
Matthew d’Ancona nous renseigne qu’un consensus existe pour reconnaitre que ce mot est de la plume de l’écrivain serbo-américain Steve TESICH.[33] Dans son article[34] « engendrant » le concept Post-vérité, Steve Tesich déplorait « le fait que la révélation des mensonges d’Etat [le Watergate et l’Iran/Contra, et la première guerre du Golf] ne semblait guère plus susciter d’indignation dans l’opinion ». [35]
En 2004, Ralph Keyes considérait la post-vérité comme le « résultat d’une tromperie à large échelle »[36] et il concluait : « Dès lors, personnes intelligentes que nous sommes, nous avons développé des systèmes pour bricoler la vérité de sorte à pouvoir la dissimiler sans ressentir de honte. J’appelle ça post-vérité. Nous vivons à l’ère de la post-vérité ».[37] En outre, Ralph Keyes nous renseigne que lorsque notre comportement entre en conflit avec nos valeurs, ce que nous tendons à faire est de reconcevoir nos valeurs. En d’autres termes, dans un régime de post-vérité, il existe toujours un moyen de justifier nos actes, et ce moyen ne subit les contraintes ni de la contradiction, ni de la réalité ».[38]
C’est en 2016 que le concept post-vérité a été « élu » le « Mot de l’année 2016 ».[39] En effet, le contexte des élections présidentielles de Donald Trump aux Etats Unis et du référendum au Royaume Uni (Brexit) a popularisé le terme post-vérité. Voilà l’occasion.
1.5. Nouveauté et caractéristiques de la post-vérité
Le mensonge et l’occultation de la vérité ne datent pas d’aujourd’hui. Qu’est-ce qu’il y a comme nouveauté ?
1.5.1. Du nouveau dans la post-vérité
Matthew d’Ancona trouve la nouveauté dans la manière dont le peuple réagit à la post-vérité. Il est indifférent rationnellement, et il y a constat de la primeur de l’émotion et la retraite de la vérité ».[40]
Résumant, explicitement, la pensée de Matthew d’Ancona, Yaël Brahms écrit que, selon Matthew d’Ancona, « ce qui est nouveau à notre époque, ce n’est pas la malhonnêteté habituelle des hommes politiques, mais plutôt la réaction du publique face à cette malhonnêteté-le mensonge est considéré comme la norme ».[41]
Puisque l’indifférence du public face au mensonge et à la malhonnêteté de certains acteurs politiques est un constat amer, Michael Marmot se résigne en disant que « même si les faits constituent le fondement de la vérité, les preuves factuelles ont aujourd’hui perdu de leur validité ».[42]
De ce qui précède, on saura pourquoi Lee McIntyre soutient que « l’innovation dans le phénomène de la post-vérité n’est pas un déni de l’existence de la vérité et des faits, mais plutôt l’assujettissement des faits à des idées préconçues personnelles et à une perspective subjective ».[43] Et s’il en est ainsi, l’on retiendra, avec intérêt, la déclaration de l’historien Yuwal Noah Harari résumée par Yaël Brahms : « Ce qui différencie encore la tendance actuelle des fausses nouvelles, c’est la technologie, qui nous permet d’adapter la propagande sur une base individuelle et de faire correspondre les mensonges aux préjugés individuels ».[44] Cette pensée de Harari corrobore celle de Lee McIntyre pour qui « à l’ère de la post-vérité, certains faits sont plus importants que d’autres, et le critère qu’une personne utilise pour préférer un fait à un autre est la mesure dans laquelle le fait concorde avec son opinion et sa perspective personnelle ».[45]
Myriam Revault d’Allonnes ajoute un autre élément. Autrefois, argumente-t-elle, « nous avions la vérité et le mensonge. Maintenant nous avons la vérité, le mensonge et des énoncés qui peuvent n’être pas vrais mais dont nous estimons qu’ils sont trop insignifiants pour être qualifiés de faux (…). Nous « manions la vérité avec parcimonie », nous l’« édulcorons » ou bien nous l’ « aménageons ». La tromperie fait place à la pirouette ».[46] Un peu plus loin, elle explicite sa pensée en des termes très clairs quant à la nouveauté de la post-vérité qui ne réside pas « dans l’avènement d’une ère de mensonge généralisée qui aurait succédé à une époque où triomphait la vérité (…). Il s’agit de tout autre : d’une indifférence à la vérité, d’un brouillage des frontières, d’un partage devenu inessentiel entre le vrai et le faux ».[47]
Sébastien Diegues opine, quant à lui, que ce qui est nouveau dans la post-vérité n’est pas la dissimulation de la vérité comme telle, mais « la création d’une sorte d’ordre factice, un simulacre de vérité aux antipodes de ses véritables enjeux, créant un faux consensus sur l’état des choses et diabolisant qui songeraient à ne pas « jouer le jeu ». La vérité est certes malmenée, mais uniquement dans le but d’en imposer un double qui conviendrait mieux pour atteindre et imposer des intérêts autrement indéfendables ».[48]
Il ne serait pas anodin d’affirmer que la population, via les réseaux sociaux, participe à et vivifie la post-vérité en démultipliant des fake news. La population en est responsable sur un autre point de vue non négligeable quand elle remercie « les menteurs par des succès politiques, en les exemptant de l’exigence élémentaire d’intégrité, nous nous sommes séparés du devoir citoyen ».[49]
1.5.2. Caractéristiques de la post-vérité
Sébastien Diegues semble tracer la voie qui mène vers les caractéristiques de la post-vérité quand il affirme que
« dans la post-vérité, par définition, tout ce qui est perçu comme réel peut immédiatement être réduit à un point de vue personnel, à une perception subjective, à une fake news, à un reflet de ses préjugés et privilèges de classe, à une question de choix, de culture ou de préférence, à l’application d’un double-standard ou d’un jugement à géométrie variable, en somme à la projection d’une création de l’imagination. Inversement, tout ce qui est faux peut être considéré comme vrai, y compris ce qui n’existe pas et ce qui ne s’est jamais produit ».[50]
De ce qui précède, on comprendra pourquoi d’aucuns avancent qu’en post-vérité, la délibération n’est jamais au rendez-vous. « On acquisse ou on rejette. Le vrai est avec nous, le faux est contre nous, c’est tout simple [car nous sommes en démocratie] (…). Chacun a droit à son opinion, est libre de croire ce qu’il veut (…). Cette atmosphère, cette attitude, cet état d’esprit, c’est donc ce qu’on appelle aujourd’hui la post-vérité ».[51]
Tout en appelant les gens à se réjouir de la post-vérité, Emmanuel Cervera-Marzal ne manque pas de signaler que les pourfendeurs de la post-vérité la qualifient « empire de croyance [à cause de] la multiplication des contre-vérités outrancières professées par les dirigeants politiques (…) et [à cause de] l’indifférence des peuples à l’égard de la vérité. Duplicité en haut, crédulité en bas ».[52]
Tout en s’en prenant aux théoriciens de la post-vérité, Emmanuel Cervera-Marzal énumère certaines caractéristiques de la post-vérité : « Le citoyen, à leur yeux, se laisse duper par les beaux discours du premier démagogue (…). Le réel se serait effondré, en même temps que les tours de Word Trade center ».[53] Et il ajoute : « Les théoriciens de la post-vérité soutiennent que les citoyens sont moins informés qu’autrefois. La faute, disent-ils, incombe au numérique, qui attise les préjugés, qui alimente les dérives sectaires, qui permet à chacun de débiter des propos infondés ».[54]
Oui, force est de constater que la force de la post-vérité « lui vient de n’être jamais tributaire des preuves, mais des sentiments, des impressions ; ce qui est l’essence même de la culture de la post-vérité (…). Les attitudes importent plus que les faits ».[55]
De ce qui précède, je retiens ces éléments résumant les caractéristiques de la post-vérité :
- Perte ou diminution de la valeur de la vérité objective fondée sur des faits. D’où il y a effacement des frontières entre le vrai et le faux. Et cela crée un flou toutes les fois qu’on aimerait distinguer la vérité factuelle de l’opinion ;
- Discrédit de la rationalité et préférence des faits étayant les préjugés et rejet des faits réfutant les préjugés. Cela entraîne « la perte du socle commun permettant l’échange et le débat d’idées ».[56] ;
- Préférence des interprétations et des micro-récits subjectifs au détriment des faits objectifs ;
- Indifférence à l’égard de la vérité et des preuves factuelles. D’où la diminution de la confiance dans les médias officiels, les institutions et dans l’autorité parentale ; méconnaissance de la diversité des points de vue politique, d’où l’intolérance et le lynchage médiatique. Et personne ne réagit.
1.6. Outils et Acteurs de la post-vérité
La post-vérité a ses outils pour marquer son ère et les acteurs pour la rendre effective.
1.6.1. Outils
1.6.1.1. Internet pour la post-vérité
Internet constitue le Royaume on line et plusieurs personnes sont des Diplômés de l’Université de Google.[57]
Point n’est besoin de souligner qu’Internet est très déterminant pour faire advenir la post-vérité. L’arrivée de l’Internet « individualise la possibilité d’avoir une multitude de sources différences ».[58] Cette multitude de sources différentes nous met face « à un système d’information complément éclaté, où chacun sur Internet peut émettre des informations via des réseaux sociaux ».[59]
De ce fait, l’Internet est considéré par Matthew d’Ancona comme « un cheval qui peut devenir fou ou qui l’est déjà, écrasant sur son passage la vie privée, la démocratie, la régulation financière ».[60]
Vu sous cet angle péjoratif, l’Internet est accusé de permettre et de servir « d’université pour les terroristes et représente un paradis pour les escrocs ».[61]
Vu comme une Université, Internet permet à « tout le monde [de devenir] un « expert » ; tout le monde et personne ».[62]
Se sentant « expert », l’internaute de la post-vérité a la tendance à l’entre-soi que Matthew d’Ancona qualifie de mouvement portant « à chercher des gens qui pensent comme nous ».[63] D’où, il n’est pas surprenant de considérer que, dans cette logique de tendance à l’entre-soi, « la majorité des gens s’en servent pour confirmer leurs idées, non pour y chercher une information impartiale ».[64]
La tendance à l’entre-soi pouvant être nommée le vagabondage et le néotribalisme de la post-vérité, pousse les internautes de la post-vérité « vers ce qu’ [ils aiment], ce avec quoi [ils sont] d’accord ».[65]
Canal d’expression, Internet se veut, pour d’autres, « un outil démocratique, dans la mesure où cet espace donne la parole à ceux qui en étaient privés ».[66] Et comme pour tout canal ou outil, Internet a un sort qui lui est réservé et Manuel Cervera-Marzal le souligne pertinemment. Pour lui, Internet « n’est qu’un outil, un canal, par lequel peut s’écouler un torrent de boue comme une rivière de diamants. On y trouve de tout : du bon et du moins bon. On y trouve des vérités qui n’auraient jamais émergé sans le web, et des mensonges qui eux non plus n’auraient émergé sans le web ».[67]
1.6.1.2. Acteurs actifs de la post-vérité
Les acteurs de la post-vérité dont il s’agit sont les TROLLS. On peut aussi y ajouter les complotistes.
Un Troll est défini par Sébastien Diegues comme étant « un individu cherchant à créer la controverse ou à nuire à autrui au cours d’une conversation ».[68] Le Troll crée la controverse et cherche à nuire à autrui, non seulement au cours de la conversation, mais aussi partout où il peut utiliser les réseaux sociaux et les médias traditionnels pour le faire.
Le Troll se plait à semer la confusion, s’investit à agresser verbalement autrui. C’est un agent provocateur ayant l’ «objectif de déstabilisation et de polarisation des opinions ».[69] Voilà pourquoi certains Trolls sont sélectionnés pour polémiquer et non pour discuter. En effet, « la polémique a partie liée avec un rapport de force, puisqu’elle vise à faire de l’autre un adversaire pour l’éliminer [par n’importe quel moyen] (…). La polémique suppose de chercher à placer l’autre dans une position d’infériorité »[70], contrairement à la discussion qui met les interlocuteurs sur un pied d’égalité et l’ouverture d’esprit en est la qualité du savoir-être. La discussion édifie, enrichit, mais la polémique diminue, ridiculise, etc.
Yaël Brahms nous révèle une autre face des Trolls : « Les trolls et les pirates informatiques utilisent des algorithmes de Big Data pour identifier les faiblesses et les tendances uniques de chaque personne, puis inventer des histoires cohérentes avec celles-ci. Ils utilisent ces histoires pour renforcer les préjugés de ceux qui y croient, pour exacerber les divisions au sein de la société et pour briser le système démocratique de l’intérieur ».[71]
Experts autoproclamés (- Nouveaux Sophistes ? -), les Trolls ne manquent pas de s’exhiber sur des plateaux de télévision, s’invitent dans des studios des radios, créent des YouTube, postent sur les Réseaux sociaux afin de présenter leurs analyses pour encourager les « buzz » et le « clash » et pour se faire « suivre-follow » par des admirateurs qui relaient ou transfèrent leurs « informations » dans des groupes ou forums (fora) en attirant l’attention avec « Urgent ! Urgent ! Alerte ! Alerte ! Partage ! Partage !»
1.7. Les Réseaux sociaux à l’ère de la post-vérité
Les réseaux sociaux, tels les sites internets, le Facebook, le YouTube, le WhatsApp, l’Instagram, le Tiktok, Wechat, Facebook Messenger, Telegram, Snapchat, Douyin, kuaishou, X/Twitter, Sina Weibo, QQ, Pinterest, etc. permettent, en principe, de développer des interactions sociales, de tisser des relations amicales, professionnelles, de partager des idées, des articles, des livres, des audios, des photos, des vidéos, de vendre l’image de marque des entreprises, de faire connaître ses produits commerciaux.
Bref, les réseaux sociaux sont des moyens de communications diffusant plus rapidement des informations et établissant la communication instantanée, en temps réel.
Dans son livre L’ère de la post-vérité, Ralph Keyes rappelle que « les réseaux sociaux sont devenus la première source d’information, au détriment des médias traditionnels, décrédibilisés, alors que sur le Web.2.0., les informations erronées et les sources peu vérifiables abondent (…). Tout cela mène à une mise en cause de la notion de vérité-plus rien n’est « vrai » ou « faux » ».[72]
Les réseaux sociaux concurrencent les journalistes des médias traditionnels (presse écrite, radio, Télévision) et ils deviennent « une source d’information parmi d’autres dans une société où chacun peut être le propre auteur de l’information ».[73]
De ce qui précède, l’on comprendra pourquoi Sébastien Diegues a un ton élevé et sévère : « Les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des légions d’imbéciles, qui, jusque-là, ne parlaient qu’au bar après un verre de vin, sans causer de dommage à la collectivité. On les faisait taire aussitôt, alors que désormais ils ont le même droit à la parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles ».[74]
Manuel Cervera-Marzal n’est pas non plus tendre envers les réseaux sociaux qui
« devancent les organes de presse et les supplantent ainsi peu à peu. Ce faisant, l’opinion se substituerait aux faits. Les gens ont des avis sur tout, mais ils ont surtout des avis. La bêtise l’emporte sur la raison. Ainsi, en démocratisant l’accès à la parole publique, Internet aurait mis en circulation un nombre incalculable de sottises ».[75]
Le clic activant le partage est la porte d’entrée dans le Royaume online. Toujours fustigeant les réseaux sociaux, Manuel Cervera-Marzal dira que le système de réseaux sociaux crée « des communautés clivées qui diffusent en un clic des mensonges les confortant dans leurs opinions et creusant le fossé avec ceux qui ne les partagent pas ».[76]
1.8. Fake news, mensonge, conneries/Bullshit, faits alternatifs
La rédactrice en Chef du Guardian, Katharine Viner, dans son article Médias. Comment le numérique a ébranlé notre rapport à la vérité, montre et explique « comment la technologie et les réseaux sociaux ont bouleversé notre rapport aux faits ».[77]
Les questions qu’elle se pose et nous pose me renvoient aux fake news, aux mensonges, aux conneries et aux faits alternatifs : « Que se passe-t-il quand les faits ne comptent plus, quand les électeurs n’ont plus confiance dans les médias, et quand chacun croit en sa vérité ? »[78]
1.8.1. Fake news
Le concept Fake news est sorti de la bouche de Donald Trump accusant les médias de colporter des fake news. « Non, je ne vous [Acosta, le principal correspondant de CNN à la maison blanche] acorderai pas une question ». Vous représentez les fake news.[79] Et Donald Trump se félicité d’avoir inventé ce mot : « Je pense que l’un des meilleurs de tous les termes que j’ai inventé est « fake ». J’imagine que d’autres gens l’ont utilisé, au cours des années, mais je ne l’ai jamais remarqué ».[80]
Les Trolls, « marchands d’attention » selon l’expression de Tim WU, nous vendent, à « prix exorbitant » (nous achetons des mégabytes), les fake news et pour ce faire, ils se disputent « notre temps, en le considérant comme un produit précieux, en font l’objet d’un marketing. Tous les moyens sont bons, pourvu qu’ils nous distraient et nous retiennent ».[81]
Ils le font sciemment, car ils jouent sur notre corde d’Emotion et de Distraction en éteignant notre lumière de l’esprit critique. Ils savent que « le temps que la vérité mette ses chaussures, un mensonge peut faire le tour de la terre ».[82]
Traduit en français par Infox, terme juxtaposant information et intoxication, la fake news se veut une information mensongère. Fruit ou produit d’une fictionnalisation, la fake news surfe sur notre Emotion, peur, manque de confiance, « somnolence » de l’esprit critique de telle sorte que son « storytelling assure un effet de séduction voire de fascination ».[83]
Le Troll, nous renseignent Sarah et Tamara Guénoun, sait que ce qu’il propage n’a aucun caractère véridique et son propos (-infox-) ne s’apparente pas au mensonge. Au contraire, la Fake news se rapproche « davantage du travail du bonimenteur, qui travaille à faire en lui, plutôt qu’à ce qu’on croie à ce qu’il dit ».[84]
La Fake news n’est pas gratuite. Elle vise, entre autres, à discréditer un leader politique et son parti politique, à porter atteinte à la réputation d’une personnalité, d’une entreprise ou d’un pays ; bref, à contrer une vérité, scientifique soit elle. Se servant des réseaux sociaux pour atteindre son but le plus vite possible, la fake news se propage par le clic-partage, et après de bouche-à-oreille.
Cependant, il sied de rappeler que la fake news a son ombre, à savoir le fait alternatif.
1.8.2. Fait alternatif
Si le terme ou concept Fake news vient de Donald Trump, celui de fait alternatif, dans son sens consacré à l’ère de la post-vérité, est de Kellyanne Conway, conseillère en communication de Donald Trump.
Arnaud Esquerre nous invite, face à l’idée de faits alternatifs, de nous poser cette question : « Est-ce que l’idée de vérité a du sens ? ».[85]
D’où il est opportun de savoir ce qu’un fait alternatif. Ce dernier s’oppose au fait stable. Celui-ci est objectif, réel, vérifiable. Dans le cas de l’information, le fait stable est vérifiable, c’est-à-dire il y a la possibilité (pouvoir) de « recouper des informations provenant des sources différentes, et pas seulement des médias, concernant un même fait »[86]. De ce fait, le fait alternatif n’a pas de rapport avec la vérité et « c’est facilement montrable et démontrable ».[87]
En outre, signalons que les faits alternatifs s’inscrivent, nous conforme Arnaud Esquerre, dans le registre de la polémique : «Cela s’inscrit dans un monde d’interaction qui est celui de la polémique, au sens où dans la polémique, on considère l’autre comme un ennemi à abattre. Ce qui compte, c’est de fédérer un ensemble de personnes par la position qu’on défend. Donc il faut qu’elle soit relayée par un parti, par des partisans, cela s’inscrit dans des logiques de conquête et de conservation du pouvoir ».[88]
En effet, c’est dans le contexte de polémique que Kellyanne Conway a sorti de son « sac » le terme Fait alternatif « au moment de la polémique sur le nombre de spectateurs présents lors de la journée d’investiture de Donald Trump : faits alternatifs qui ne concernaient pas seulement le comptage de la foule, mais les conditions météorologiques ».[89] Répondant au journaliste Chuck Todd de NBC News voulant savoir pourquoi le porte-parole Sean Spicer a recouru à un « mensonge manifeste », Kellyanne Conway a « temporisé » : « Ne soyez pas trop dramatique à ce sujet, Chuck, vous dites que c’est un mensonge […], notre porte-parole, Sean Spicer a donné des faits alternatifs »[90], à quoi rétorqua Todd : « Les faits alternatifs ne sont pas des faits. Ce sont des mensonge ».[91]
Epousant la pensée de Kellyanne Conway, Sean Spicer dira : « Je pense que parfois nous pouvons être en désaccord avec les faits ».[92]
De ce qui précède, l’on saura pourquoi les faits alternatifs s’inscrivent dans l’art du deal, propre à Donald Trump. Dans cet art, le récit prime sur le fait, et « ce qui importe n’est pas la véracité mais l’impact ».[93]
Dans le royaume de faits alternatifs, « tout le monde interprète les faits à sa manière pour décider s’ils sont vrais ou faux. Hélas, ce qu’on appelle fait n’existe plus ».[94] Nous nageons dans le lac du relativisme émotionnel, expression du cœur et non de la tête.
1.8.3. Conneries et Mensonges
Les réseaux sociaux ne transportent pas seulement les fake news et les faits alternatifs, mais aussi les conneries (bullshit) et les mensonges.
Le premier ouvrage théorisant les conneries est De l’art de dire des conneries d’Harry G. Frankfurt. Ce dernier persiste et signe que « le respect de la vérité et le souci de la vérité font partie des fondements de la civilisation […] La connerie est l’une des déformations de ces valeurs »[95]
Le mot connerie a plusieurs synonymes dont absurdité, baliverne, foutaise, sottise, crétinerie, futilité, bagatelle, baratin « hâblerie » ou déconnade »… « C’est du bullshit »[96]. Ceci étant, Jacques Bolo se moque de Frankfurt qui ferait semblant de parler de la connerie en définissant « ce que tout le monde connaît très bien ».[97]
Stokke, résumé par Sébastien Diegues, soutient que « le bullshit frankfutien tient en quatre caractéristiques :
1. le bullshitteur [producteur de bullshit] est indifférent à l’égard de la vérité ou de la fausseté de ce qu’il raconte ;
2. le bullshitteur est indifférent aux croyances de ceux qui l’écoutent ;
3. le bullshitteur a l’intention de faire croire à ceux qui l’écoutent qu’il n’est pas en train de bullshitter ;
4. bullshitter et mentir sont incompatibles ».[98]
C’est à partir de la caractéristique n°3 que Frankfurt a distingué le bullshitteur du menteur qui « doit toujours garder un œil sur la vérité qu’il dissimule, au risque de se trahir s’il relâche sa vigilance ».[99] Pour Frankfurt, le bullshitteur ne dissimule pas la vérité qui ne le concerne pas, car il ne distingue le vrai du faux au cas où il en aurait besoin selon les circonstances. Sur ce point Frankfurt croisera ses critiques.
Nous trouvant dans la post-vérité, point n’est besoin de signaler que si dans le passé les mensonges étaient généralement « dirigés contre les individus, et principalement contre des ennemis, aujourd’hui, les mensonges sont principalement diffusés au niveau national [et international] à travers les médias de masse pour tromper tout le monde ».[100]
En effet, on ne ment pas pour mentir, « on ment lorsque l’acte s’avère opportun, on ment à ceux qu’on veut manipuler ou dont on veut gagner la confiance. Le mensonge est [une] stratégie, non un impératif catégorique ».[101] Contrairement à ce qu’affirme Manuel Cervera-Marzal, le menteur ment non seulement à ses ennemis, mais aussi et surtout à ses amis qui en souffrent beaucoup, une fois le mensonge découvert.[102] Et la politique reçoit la palme d’or comme étant une partition de mille mensonges ordinaires, moment de trafic « aux mille arrangements quotidiens avec la vérité, aux petits trafics ».[103] Cela n’est pas valable pour un Homme d’Etat.
Je ne partage pas l’idée de Manuel Cervera-Marzal (qui se réjouis de la post-vérité) quand il affirme que les théoriciens de la post-vérité « supposent que jadis seuls les faits comptaient dans le débat politique ; exit les émotions, les idéaux, les narrations, l’imagination ».[104]
L’homo sapiens, a-t-on appris avec l’historien Yuwal Noah Harari, a préféré le pouvoir à la vérité. D’aucuns parleront de L’art du mensonge politique.[105] La question principale est : Faut-il tromper le peuple pour son bien ?, lit-on. Le « SON » bien pose problème : est-ce le bien du peuple ou du menteur ? Puisqu’il s’agira « de faire croire au peuple des faussetés salutaires, pour quelque bonne fin, [voici les principes à respecter] : soustraire les mensonges à toute vérification possible [et ce jusqu’à quand ?] ; ne jamais outrepasser les bornes du vraisemblable [qui a planté ces bornes ? Sont-elles éternelles ?] ; faire varier les illusions à l’infini [et ce sans compter avec l’oubli, la paresse et la fatigue ?] ; rationaliser la production des contrefaçons politiques en instituant « des sociétés des menteurs » [Je souris. Oui, ces sont ces intellectuels organiques dont le ridicule ne tue pas. Cependant, tromper, tromper, il en restera toujours quelque chose] ».[106] Voilà la position magique du menteur. C’est à ce niveau que la « société des menteurs » enseignera que « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » (Henri Queuille) ou « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » (Jacques Chirac). Et ils inculquent : « Seules les promesses non tenues ont un avenir » (De Roland Jaccard). Ces « maîtres menteurs » trouveront toujours, sur leur chemin, des Socrate comme au temps des Sophistes. Ah oui, ils maîtrisent la psychologie du peuple plethos.
Je n’ai pas oublié Benjamin Constant aux prises avec Emmanuel Kant avec le livre Le droit de mentir (face au devoir kantien de vérité).[107]
Revenons à Frankfurt et surtout parlons de ses critiques. A dire vrai, le bullshitteur et le menteur sont les mêmes.
En aucun moment, le bullshitteur ne serait délibérément indifférent à l’égard de la vérité ou de la fausseté de ce qu’il raconte à moins de n’avoir aucune intention de parler ou d’être inconscient du début à la fin de sa connerie. Alors serait-il somnambule. Or le bullshitteur sait ce qu’il fait et sait de quel côté se trouve la vérité.
Serait-il encore indifférent aux croyances de ceux qui l’écoutent ? Cette affirmation n’est pas « tenable non plus (…). Le bullshitteur [prend] très au sérieux les croyances de son auditoire. Sinon, comment pourrait-il prétendre influencer ou impressionner qui que ce soit ? La publicité et la communication politique, qui sont indubitablement des réservoirs infinis de bullshit, se soucient évidemment de ce que croient leurs cibles, et de l’effet qu’elles ont sur leurs croyances ».[108]
En effet, puis-je le confirmer, comme tout flatteur vit au dépens de celui ou celle qui l’écoute, l’existence du bullshitteur dépend de celui ou celle qui lui prête son oreille pour entendre ses conneries. « Au cas contraire, le bullshitteur n’obtiendra pas de vote, ne fera pas de ventes, n’embellira pas son image, ne trouvera pas de soutien ni n’augmentera le nombre de ses adhérents ».[109]
Ceci dit, l’on conviendra que le bullshitteur a une intention bien claire de faire voir et comprendre « qu’il agit dans l’intérêt de ceux qui l’écoutent, et qu’il est donc avantageux de lui accorder de l’attention ! [je souligne] »[110]. L’Attention ! L’Attention ! Il y va du succès de ses conneries. Le moteur du bullshit du bullshitteur est bel et bien qu’il croit en quelque chose ; d’où « si le bullshitteur est peut-être indifférent à la vérité, dit Reisch, il n’est certainement pas indifférent à sa vérité, qui est celle qu’il aimerait favoriser et transmettre ».[111]
Pour ce faire, le bullshit ne voudra pas être pris aux mots et il sait calibrer ou ajuster son bullshit. Bref, il n’est pas con même s’il débite des conneries. Il a un « certain souci pour ce qui est dit, et la manière dont il faut le dire ».[112]
Les menteurs et les bullshitteurs ont tous à que faire avec la vérité. Ils sont menteurs et bullshitteurs parce qu’ils cherchent à atteindre leur but en s’accaparant de l’attention de ceux et celles qui les écoutent et les lisent, et ce en cachant la vérité des faits pour vendre la leur en surfant sur les émotions des auditeurs/auditrices et lecteurs/lectrices. Et les réseaux sociaux sont leurs canaux de prédilection.
1.9. Stratégies de la post-vérité
De ce qui précède, l’on saura deviner les stratégies mises en œuvre par les Trolls, les menteurs et les bullshitteurs afn que la post-vérité soit une Ere cohabitant avec les autres Eres.
La post-vérité a un Fondement qui fait réussir ses différentes stratégies. Il s’agit de l’effacement de la confiance. On n’a plus confiance dans les médias officiels et traditionnels, dans la hiérarchie, dans l’autorité parentale, dans nos dirigeants et formateurs. Ainsi les compagnes de désinformation trouvent-elles un terrain propice sur le quel pousse l’arbre du Doute.
Cet effacement de la confiance va de pair avec la primauté accordée aux émotions sur les faits. Ceci explique pourquoi « nous accordons une forteresse d’informations autour de nos croyances, et nous regardons assez peu en dehors ; nous ne jetons pas même un regard par la fenêtre pour avoir un autre aperçu ».[113]
Ceci dit, l’effacement de la confiance, la primauté des émotions sur les faits, la confusion et le doute laissant les fake news, les faits alternatifs, les mensonges et les conneries se multiplier à l’infini plantent le décor pour que les nouveaux diplômés de l’Université de Google viennent jouer leur rôle.
Ainsi, ces nouveaux experts autoproclamés ainsi que les anciens spécialistes de marketing ayant subi le renforcement des capacités de la nouvelle Université de Google se feront-ils passer pour de vrais communicateurs. Pour ce faire, ils stimuleront l’humilité intellectuelle, feront preuve de nuance dans leurs déclarations, inventeront des controverses pour se nourrir des attaques et objections dont ils sont auteurs, et après ils joueront à l’indignation, feront mine d’enquêter pour trouver « la vérité », se convaincront eux-mêmes de leur pertinence dans leurs argumentations, de leur perspicacité dans les analyses, de leur originalité dans la proposition des solutions bidons, de leur rationalité dont personne ne doit douter suite à un acheminement pseudo-logique de leurs raisonnements, de leur importance dans la recherche et la création d’un faux consensus des points de vues crées de toutes pièces même pour des problèmes inexistants.[114]
Vrais acteurs, ils jouent bien leurs jeux et attirent l’attention. Dans ces jeux, ils savent se connecter aux émotions des ceux qui les écoutent et les voient, et ils apprécient et expérimentent le primat du Récit sur le Fait.
Oui, ils savourent le « triomphe du viscéral sur la raison, de la simplicité trompeuse sur l’honnêteté complexe ».[115] Dans ce registre, dans lequel le peuple se rend complice par son indifférence qui transfigure la vérité en une question de croyance, c’est l’émotion qui a la primeur et la vérité ne peut que battre en retraite.[116] Cela ne peut être que « vrai », car ces nouveaux acteurs, propres à la post-vérité, exploitent « le biais de vérité », cette tendance à croire les autres sans les mettre en doute.[117]
C’est, enfin, au niveau des stratégies de la post-vérité, que je peux parler de l’industrie du mensonge. Ladite industrie, selon J.C. Stauber et S. Rampton, manipule l’opinion et applique la devise « Diviser et récupérer », fille-ainée de « Divide et impera ». Cette stratégie divise les militants en trois catégories : les Révolutionnaires, les Idéalistes et les Opportunistes.
De ce fait, il est impératif de les diviser en Isolant, d’abord, les Révolutionnaires, en Flattant, ensuite, les Idéalistes et en Récupérant, enfin les Opportunistes.
Par ailleurs, pour atteindre ses buts, l’industrie du mensonge fait des médias officiels sa « poule aux œufs d’or » (expression de Kurt Hollahan) et sait comment profiter de la paresse, de la vénalité ou de la surcharge de travail des journalistes pour rédiger l’information à leur place. Ainsi les médias collaborent-ils avec les lobbys.[118]
Puisqu’il en est ainsi, que sont devenus les hommes et les femmes à l’Ere de la post-vérité ?
CHAPITRE DEUXIEME : HOMME-FEMME, QUI ES-TU A L’ERE DE LA POST-VÉRITÉ ?
Je me souviens toujours de ce que nous disais le Professeur Nketo dans son cours des Questions approfondies de l’anthropologie philosophique. Selon lui, dans tout discours il faut déceler ou extirper les présupposés anthropologiques.
2.1. Ce que sont les Trolls, les menteurs, les Bullshitteurs d’après eux-mêmes
Les Acteurs actifs de la post-vérité cherchent leur « « quart d’heure de gloire », et [pour eux] il faut pouvoir et savoir attirer sur [eux] les feux de la rampe, et aujourd’hui en l’occurrence des médias »[119]. Ils sont habiles, créatifs, imaginatifs, et se font une très haute opinion d’eux-mêmes et le ridicule ne le tue pas.
Fin psychologues et manipulateurs, ils savent anticiper les réactions d’autrui et soignent leur prestige personnel, car « être repris et « aimé » est une récompense en soi, contribuant sans doute pour beaucoup au succès des réseaux sociaux »[120]. Voilà qui les motive à partager leurs articles et désinformations.
Ceci étant, ils ont une extension de soi et sont d’une « grandiloquence morale ». Celle-ci les pousse à se présenter « ostensiblement comme une personne vertueuse dans un environnement social où chacun cherche à montrer une image valorisante de soi »[121]. Se comportant ainsi, ils finissent par « créer une escalade de pureté morale »[122]. Se croyant purs moralement, ils n’hésitent pas à diaboliser les opinions contraires aux leurs et à appeler Troll toute personne qui leur tient tête. Ils prennent cette posture parce qu’ils savent bien que « les réseaux sociaux, contrairement à la vie ordinaire, [leur] offrent un nombre infini d’opportunités pour signaleur [leur] moi vertueux en exprimant à volonté, et à peu de frais, [leur] réprobation du comportement et des opinions d’autrui »(136). Ainsi manifestent-il leur Indignation fallacieuse et de ce fait, ils altèrent les « jugements moraux usuels et nos modes d’interaction »[123]. Voilà comment, dans leur feinte d’indignation, ils défigurent ou transfigurent le sens authentique du sentiment d’indignation ; et s’ils le font, c’est parce qu’il y a des intérêts personnels et mercantiles à gagner.
Dans leur sale besogne, se considérant stratèges (et ils le sont de fait), ils pratiquent ce que le philosophe Colin Mc Ginn appelle le Mindfucking. Ce dernier est un « assaut sur l’esprit, une opération invasive produite sur l’état psychologique d’une personne »[124]. Le Mindfucking n’est rien d’autre qu’une manipulation mentale et un lavage de cerveau, explicite Sébastien Diegues[125].
Toujours stratèges et fins manipulateurs, ils utilisent aussi le Gaslighting désignant « une technique de manipulation visant à remettre en question la perception de la réalité de ses victimes »[126]. Bref, ils anesthésient l’esprit critique et poussent leurs victimes à douter de leur propre ombre.
Créateurs habiles des controverses à partir de rien pour troubler le public et diviser l’opinion, ils savent, par un tour magique, comment « offrir une panoplie d’ennemis contre lesquels le peuple pourrait s’unir »[127].
Une question surgit dans ma tête : de par leur conception de l’homme dont ils seraient la meilleure représentation, sont-ils les vrais sujets de l’Histoire ? Etant Acteurs, ne jouent-ils pas une pièce de théâtre dont le concepteur serait invisible à l’exception des « Souffleurs » qui les paient pour créer une opinion, manipuler le peuple, discréditer tel ou tel adversaire en le transformant en ennemi, détourner et capter l’Attention de paisibles citoyens et créer, en dernière instance la « Démocratie des crédules » ?[128].
Ils se croient tirer les ficelles alors qu’ils sont des marionnettes au service des lobbyings, des industries du mensonge, d’une force monstrueuse à plusieurs têtes. D’où cette question : Qui dirige effectivement le monde actuel ? Quaeretur !
2.2. Ce que sont les « Autres », le peuple victime ou les Acteurs passifs
Comment les consommateurs sont-ils considérés pour que leur Attention soit sollicitée à chaque seconde et minute ? Il y a des présupposés anthropologiques sur lesquels les experts autoproclamés en communication se basent.
Les consommateurs sont manipulables après avoir été catégorisés comme méfiants endurcis « vis-à-vis des faits présentés par l’establishment »[129], car plus d’une fois ils ont été roulés dans la farine et se tournent vers les nouvelles sources d’information. Ainsi prêtent-ils leurs flancs.
Les connaissant méfiants, les manipulateurs font appel « aux émotions ou aux croyances personnelles plutôt qu’à la rationalité et à la réflexion sur les faits objectifs »[130].
La rationalité et la réflexion sur les faits objectifs sous mises sous boisseau et Myriam Revault d’Allonnes parle, avec raison, du crépuscule de la critique[131]. La critique comme « l’instrument, l’examen préalable qui doit faire advenir une vérité ou rectifier une erreur, examiner le bien-fondé, la pertinence (ou à l’inverse la fausseté, le caractère irréfléchi ou mal fondé) d’une position, d’une affirmation, d’un énoncé, d’une thèse »[132] est en berne.
Voilà qui fragmente l’identité et transfigure les consommateurs en des « « exemplaires » parmi d’autres »[133], car personne ne pense par soi-même mais comme tout le monde. Ils sont entrés dans l’étable du troupeau des moutons de Panurge. Il suffit qu’un « Mouton » se jette à l’eau de fake news, des faits alternatifs, des mensonges et des bullshits, les autres le suivent car, de par le clic activant le « Partage », il les a invités à transférer son « nouveau savoir » et ainsi à faire buzz sur l’étoile.
Formant une communauté réelle et virtuelle, les consommateurs sont, pour ainsi dire, « programmés » par les manipulateurs qui anticipent leurs réactions par l’activation du partage par un CLIC qui vont aimer « l’infox » pour l’émetteur et l’ « information » pour le récepteur. Ainsi opèrent-ils le Mindfucking et le Gaslighting. Ces deux techniques de manipulation mentale, de lavage de cerveau et de la remise en question de la perception de la réalité de la part des consommateurs finissent par les rendre abouliques. Tout en sachant que ceci ou cela qui est dit, fait est faux, personne ne bouge, ne se révolte, n’en parle et ne sanctionne. Indifférence totale ! Pire encore, ils croient en des choses qu’ils savent comme étant fausses. Quel paradoxe !
Bref, il y a toute une psychologie bien raffinée par les experts auto-proclamés, et ce en partant de l’attrait visuel et auditif, en passant par des contenus pseudo-pertinents devant attirer l’attention, la captiver et la maintenir, et tout sur le fond des émotions ou des croyances personnelles. Ainsi les consommateurs sont-ils victimes des appâts au clic.
Qui nous révélera le secret détenu par les manipulateurs ? Je me suis tourne vers Gérald BRONNER pour l’entendre répondre à ma question : il s’agit d’ « un secret de polichinelle que les idéologues ont toujours voulu caché. Ce secret, c’est notre médiocrité commune, notre disposition à la crédulité »[134]. Oui, nous sommes des sujets croyants sans pour autant perdre totalement notre rationalité. Dans le cas sous étude, c’est le biais de confirmation qui met sous le boisseau notre esprit critique : « Nous sommes plus sensibles aux informations qui vont dans notre sens qu’à celles qui nous contredisent »[135].
2.3. Quelles solutions pour faire sortir la mouche de la bouteille à mouches ?[136]
D’aucuns me traiteraient de partial de par mon écrit sur l’Internet et les réseaux sociaux. Oui, je consulte l’Internet, j’ai mes blogs et mes comptes sur Facebook, Instagram, Télégrame, WhatsAp, X, Linkedin, Academia-edu. Qui me visite ou me visitera saura ce que j’en fais.
Si l’Internet et les réseaux sociaux seraient neutres (ce qui reste à prouver) et que tout dépendrait des utilisateurs, j’aurais alors raison de dévoiler ce que nous, les utilisateurs, en faisons et ce du point de vue négatif.
Philosophe de l’Histoire, je ne m’arrêterais pas seulement à dénoncer, mais aussi et surtout à annoncer certaines pistes de solutions, quitte à discuter sur leur pertinence.
A mon humble avis, l’éducation aux médias et à l’information s’avère nécessaire[137]. Cette éducation concerne et les adultes et les jeunes. L’on doit apprendre et réapprendre à regarder et à écouter. Cela suppose le réveil de notre esprit critique pour nous les adultes et l’on doit forger l’esprit critique dans le chef des jeunes afin d’être à même d’analyser les images et les informations diffusées dans les médias traditionnels et dans les réseaux sociaux. Sans être dictateurs, l’Etat et les parents seraient invités à proposer certains réseaux sociaux pendant certaines heures. Cela supposerait, je le sais, que l’Etat ait le contrôle effectif de ces réseaux sociaux. L’Etat n’est-il pas mis aux pas par les multinationales ? Peut-on l’affirmer avec la Chine ?
Cette éducation nous apprendra, c’est un souhait, à distinguer l’information de la rumeur, de l’opinion, de l’anecdote, de fake news, de faits alternatif, du mensonge et du bullshit. Je sais, cela exige toute volonté, une politique et des moyens pour y arriver.
En outre, cette éducation nous ayant permis le développement de notre esprit critique, nous habituera à distinguer les sources d’information, à nous interroger sur leur crédibilité ou validité et à nous prononcer sur le degré de pertinence de ladite information. Je sais, cela exige certaines stratégies dont, entre autres, croiser les sources, faire la chasse aux commentaires, contacter l’auteur au cas où il laisserait ses coordonnées et évaluer le site[138].
Cette éducation traquera ou dénoncera, quant cela est indispensable, les influenceurs, euphémisme de Troll, pour décortiquer les intentions cachées derrière leurs publications. En effet, « les influenceurs fédèrent sur les réseaux sociaux une communauté d’internautes autour d’intérêts communs [liés aux émotions, aux croyances personnelles, à ce qu’on veut entendre]. Lorsque ceux-ci publient des contenus en collaboration avec une marque, cela devient du marketing d’influence »[139].
Devenus des citoyens d’une société numérique engendrât l’Ere de la post-vérité, nous savons, par cette éducation, tant soit peu, développer notre regard et ouïe critiques sur les médias, leurs acteurs et leurs contenus. Cela nous engagera à adopter un comportement relevant d’une éthique de responsabilité actuelle et futur, car la Jeunesse est l’Avenir de demain.
D’autres solutions sont aussi envisageables. Pour découvrir et traquer les fausses informations, la manipulation, les sites sensationnalistes ou « usines à clic », les canulars, certains proposent le Fact-checking qui consiste « à prendre une information (…) et à soumettre son contenu à une vérification factuelle »[140]. Pour ce faire Libération.fr utilise le Checkenews.fr, le site qui répond à nos questions. Hoaxbuter.com est un site qui lutte contre les rumeurs. France 24 utilise l’observers.france.com. Il y a aussi le Decodex qui émet « un jugement global sur chacun des 600 médias références : untel est digne de confiance [on lui colle l’étoile verte = site fiable]n untel moyennement [il a l’étoile orange = site régulièrement imprécis), untel pas du tout [il a droit à une étoile rouge = site diffusant « régulièrement de fausses informations ou des articles trompeurs ».[141] Cette classification pose le problème du statut du Decodex qu’utilise Le Monde. Schneiderman s’interroge, et après lui nous, avec raison : « De quel droit une source d’information [ Le Monde soit-il ?] vient-elle dire que d’autres sources d’information concurrentes sont fiables ou non ? Quelle est sa fiabilité ? ».[142]
Il sied de souligner, par ailleurs, que Fact-checking ne passerait pas le TEST DE TURING, « les protocoles établis par Alan Turing pour distinguer ce qui est humain de ce qui ne l’est pas »[143]. Créé par un être humain, ce teste est faillible. Citons aussi le NOGPT.net qui détecte l’écrit prévenant d’un être humain de celui de l’Intelligence Artificielle (IA).
Un constat amer et réaliste s’impose : « La machine qui sentirait la fumée du menteur n’existe pas encore »[144], car nous avertit Matthew d’Ancona, pour « détecter en direct tous les mensonges, ou la plupart, [elle] devrait inclure la sensibilité aux nuances de langage, à l’insinuation, aux intentions apparentes et à la dimension émotionnelle du contenu ».[145] Surtout que le langage fait partie de l’épiphanie de l’être humain.
Bref, le « BOT », ces « softwares qui infiltrent Internet, et produisent de l’info sur-mesure en imitant les actions humaines »[146], et ce en étant plus rapide et plus précis, a encore une longueur d’avance.
Ce dit, je donne raison à Matthew d’Ancona qui nous prévient « qu’il est naïf de croire que la guerre contre la post-vérité sera gagnée par les seules techniques établies de vérification ».[147]
Ceci, je me tourne d’autres solutions pour compléter celles des techniques de vérification.
Nous sommes conviés à tracer des « lignes de résistance »[148]. Cela consiste à opérer le GRAND REFUS proposé, en son temps, par Herbert MARCUSE : refus « de vivre sous l’eau sans oxygène ou [de] conduire dans une impasse sans nous arrêter »[149] ; refus de l’indifférence (grand défi à relever par tous ; refus de la déception politique « le solvant de la confiance et le signal appelant au confinement [néo]-tribal »[150] ; refus de la perte de notre odorat afin d’être, de nouveau, sensibles à la « puanteur du mensonge »[151] ; refus de « l’effet boomerang » en s’attaquant « frontalement à des idées fausses, à la désinformation, aux rumeurs, [à une théorie du complot] »[152] ; refus de perdre l’esprit de discernement ; refus d’accepter le principe selon lequel tout le monde a le droit de mentir (qui aimerait qu’on répande des mensonges sur son compte, et voir sa réputation entachée ?) ; refus de l’idéologie selon laquelle il ne faut jamais proposer des suggestions ou solutions sous peine d’impacter les raisonnements des autres (= impulsion solutionniste) ; refus de …, refus de …
D’autres encore, pour récupérer les émotions détournées, cherchent à atteindre le Talon d’Achille de la post-vérité par « la satire, et même le sarcasme, la moquerie et le canular (…) ».[153] Pour ce faire, Sébastien Diegues milite pour la réhabilitation de la FICTION. D’où, nous devons être capables d’« inventer des mondes possibles, des univers parallèles, des réalités alternatives, et oui, même des foutaises ». Cette proposition peut faire rire et pourtant, moi qui ai grandi dans un univers où les contes avaient leur sens d’être, je le comprends bien. Tout dépend du contexte.
En effet, la réussite de différentes pistes de propositions données dépend, en dernière analyse, d’un contexte à un autre.
CONCLUSION
Il y a un temps pour introduire et un temps pour conclure. Ma conclusion se veut provisoire, car les recherches continueront si le Dieu Yahvé le permet (comprenez-moi je suis un chrétien et prêtre catholique).
Ma brochure, en voulant, appeler l’homme et la femme à répondre à la question de savoir qui est-il-elle dans notre société numérique de l’Ere de la post-vérité, a un but : montrer à la mouche, selon L. Wittgenstein, la voie de sortie de la bouteille à mouches.
Pour ce faire, j’ai pris soin de définir, dans un premier temps, l’Ere de la post-vérité, d’indiquer ses origines, différentes soient-elles, de révéler sa nouveauté et ses caractéristiques, de présenter ses outils et ses acteurs actifs, d’exhiber ses canaux de communication, d’indiquer ses appâts et ses stratégies de manipulation.
Dans un second et dernier temps, j’ai interpellé l’homme et la femme en les invitant à penser ce que nous vivons.
De ce fait, j’ai parlé des acteurs actifs de la post-vérité qui sont les trolls, les menteurs et les bullshitteurs. Ils ont leur conception de l’homme et agissent en fonction d’elle. Ils surfent sur les émotions et manipulent les acteurs passifs. Ils mettent en marche plusieurs mécanismes quant à ce.
Les acteurs passifs ou le peuple victime est complice de ce qui lui arrive en optant pour le crépuscule de l’esprit critique, en prêtant Attention aux dires des acteurs actifs, en activant le clic de partage, en occasionnant les circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence sur la formation de leur opinion publique et en se jetant dans les bras ouverts de ceux qui font appel à leur émotion et croyances personnelles pour forger leur opinion publique.
Mû par le souci de dépasser les dénonciations et proposer des « annonciations », j’ai proposé certaines solutions, discutables sans doute.
Voilà qui, à la fin, poussera chaque lecteur/lectrice à répondre à la question : Qui suis-je à l’Ere de la post-vérité ?
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Livres et contributions publiés aux éditions Mpala de Lubumbashi (1990-2021) et ailleurs
1 -Que dit la Bible sur la consultation de devin ? Editions Mpala,
Lubumbashi, 1990.
2-Où est Dieu ? Essai philosophico-théologique sur la
souffrance, Editions Mpala, Lubumbashi, 1990.
3-Quel discours pour quel développement ? De la philosophie
de la conversion mentale (en collaboration avec MISENGA Nkongolo et BADIBANGA Mputu), Editions Mpala, Lubumbashi, 1991.
4-Les béatitudes pour qui et pourquoi faire ?, Editions Mpala,
Lubumbashi, 1991
5-Qui est mon frère ? La chrétienté face à la katangaphobie et
à la kasaïphobie, Editions Mpala, Lubumbashi, 1992.
6-La réconciliation ou le triomphe de la vérité sur le mensonge,
Editions Mpala, Lubumbashi, 1992.
7-Éveil de la conscience chrétienne à l’unité du peuple de Dieu,
Editions Mpala, Lubumbashi, 1992.
8-Du découpage du Katanga ou dévoilement de l’escroquerie,
Editions Mpala, Lubumbashi, 1992.
9-À propos du matérialisme dialectique et de ses lois, Editions
Mpala, Lubumbashi, 1992.
10-Où est l’homme ? Essai sur l’hypocrisie, Editions Mpala,
Lubumbashi, 1992.
11-Du royaume de Dieu sur la terre katangaise. Vol.1, Editions
Mpala, Lubumbashi, 1993.
12-Le chrétien face à la politique ou l’éducation à la révolution
intégrale, Editions Mpala, Lubumbashi, 1993.
13-Attention à la démocratie consociative du philosophe
IRUNG Tshitambal ! Editions Mpala, Lubumbashi, 1994 .
14-Bioéthique biblique ou appel à la conscience humaine ,
Editions Mpala, Lubumbashi, 1995
15-Science et foi ou appel à la maturité humaine. Préface de
KASAMWA Tuseko, Editions Mpala, Lubumbashi, 1995.
16-Éducation à la conscience et à la raison. Introduction à la
philosophie de Masada, Editions Mpala, Lubumbashi, 1995.
17-Critique de l’anthropologie philosophique de Karl MARX,
Editions Mpala ,Lubumbashi, 1999.
18-Lecture matérialiste de « La philosophie bantoue » de
Placide TEMPELS. Préface de MAYELE Ilo 2000. Préfacé en 1999 par Basiono et en 2000 par le Philosophe Mayele Ilo
19-Actualité et limites de la Bolingocratie du
Philosophe MVUMBI, Editions Mpala, Lubumbashi, 2000.
20-La dialectique : de Héraclite d’Éphèse à Georges Gurvitch,
Editions Mpala, Lubumbashi, 2000.
21-La dialectique comme méthode de recherche scientifique,
Editions Mpala, Lubumbashi , 2001.
22-Pour vous chercheur. Directives pour rédiger un travail
scientifique. Préface de NGOIE Mafuta, Editions Mpala, Lubumbashi 2001.
23- « Hors-jeu » pour le philosophe MABASI. Etude critique de
« Science et philosophie en Afrique », Editions Mpala, Lubumbashi, 2002.
24-L’histoire a-t-elle un sens ? Petite introduction à la
philosophie de l’histoire de Karl MARX et de Friedrich ENGELS, Editions Mpala, Lubumbashi, 2002.
25-La conception du travail chez Karl MARX. Préface critique
de Tom ROCKMORE, Editions Mpala, Lubumbashi, 2002.
26-Pouvoir et limites de la raison. Cours d’histoire de la
philosophie moderne occidentale, Editions Mpala, Lubumbashi, 2002.
27-Euthanasie : pour ou contre ? Approche philosophique.
Préface de Maurice CAILLET, Editions Mpala, Lubumbashi, 2002 .
28-La passion de connaître et la recherche du bonheur. Cours
d’histoire de la philosophie antique, Editions Mpala, Lubumbashi, 2003.
29- A quand « L’identité post-tribale au Congo-Kinshasa » de
Malemba ?, Editions Mpala, Lubumbashi, 2004.
30-Petite introduction aux sources d’information. Préface de E.
BANYWESIZE, Editions Mpala, Lubumbashi,2005.
31-L’Altermondialisme à l’assaut de la mondialisation. Regard
critique. Préface du Pr Nkombe Oleko, Editions Mpala, Lubumbashi, 2007.
32-L’homme comme animal raisonnable. Cours de logique
formelle, Editions Mpala, Lubumbashi, 2008.
33-La philosophie comme amour de la sagesse. Cours de
philosophie, Editions Mpala, Lubumbashi, 2008.
34-Éducation à la citoyenneté et à la prévention contre le
VIH/SIDA (en collaboration avec Honoré Mitonga), Editions Mpala, Lubumbashi, 2008.
35-Approche philosophique de la violence sexuelle. Cas de la
République Démocratique du Congo, Editions Mpala, Lubumbashi, 2009.
36-Le Congo-Kinshasa face à son indépendance 50 après.
Approche philosophique. Préface du Professeur Emmanuel Banywesize, Editions Mpala, Lubumbashi, 2010 .
37-Nakalebalika paliba KATUMBI Chapwe Moïse naba
KATUMBA Mwanke Augustin, Editions Mpala, Lubumbashi, 2011.
38-Qu’est-ce que “La Révolution de la Modernité”? Débat
idéologique, Editions Mpala, Lubumbashi, 2012.
39-Pour la démocratie prosôponiste, préface du professeur E.
Banywesize, Editions Mpala, Lubumbashi, 2013.
40-Lubumbashi, cent ans d’histoire (sous la direction
d’AMOURI-MPALA Lutebele), L’Harmattan, Paris, 2013.
41- La conception de l’arbre dans la philosophie africaine.
Approche parémiologique, dans AMURI MPALA-LUTEBELE ( dir), Des symphonies pour la croissance verte. Littérature et dynamiques de l’environnement, L’Harmattan, Paris, 2014, p.248-254.
42-Histoire de la philosophie de l’antiquité chrétienne et du
Moyen Age (en collaboration avec Marcel VERHUSLST), Editions Mpala, Lubumbashi, 2014.
43- Attention aux impostures religieuses ! Cas de l’Enfer et du
Ciel, Editions Mpala, Lubumbashi, 2015.
44-Pour la philosophie africaine, préface du professeur Taty
Mabika, Edilivre, Paris, 2015.
45-Pour une nouvelle narration du monde. Essai d’une
philosophie de l’histoire, Edilivre, Paris, 2016.
46-Philosophie pour tous. Introduction thématique à la
philosophie occidentale et à la philosophie africaine, Edilivre, Paris, 2016.
47-La postmodernité à l’assaut de l’Afrique traditionnelle.
Critique de la philosophie au marteau, Editions Mpala, Lubumbashi, 2017.
48-Hegel et Marx face au sens de l’histoire. Regard critique sur
la philosophie de l’histoire, Edilivre, Paris, 2017.
49-La réincarnation existe-elle ? Arguments pour et contre,
Editions Universitaires Européennes, Beau-Bassin, 2018.
50-Pour réussir à rédiger un article scientifique, Editions
Mpala, Lubumbashi, 2018.
51-L’Homocentrisme par-delà l’eurocentrisme et
l’afrocentrisme. Préface de Benoit AWAZI, Edilivre, Paris, 2018.
52-Stefano Kaoze : la sagesse bantu et l’identité négro-
africaine. Mélanges offerts à l’abbé Stefano Kaoze à l’occasion du centième anniversaire de son ordination sacerdotale, L’Harmattan, Paris, 2018, en collaboration avec Olivier NKULU Kabamba.
53-La philosophie négro-africaine en marche. Dialogue avec le
philosophe camerounais Hubert MONO Ndjana (sous ma direction), Edilivre, Paris, 2019.
54-Guide méthodologique pour doctorant (en collaboration
avec NGANDU Mutombo Marcel), Editions Mpala, Lubumbashi, 2019.
55-Initiation à la philosophie africaine. Pour P. Tempels,
Niamkey Koffi et P.J. Hountondji II, Lubumbashi /Chisinau, Ed. Mpala / Generis Publishing, 2020.
56-Covid-19 face à la philosophie de l’histoire de Kant,
Hegel,Marx et Mpala. Vers un nouvel espace anthropologique, Editions Mpala, Lubumbashi,, 2020.
57-Apprendre à vire et à mourir en temps de Covid-19.
Actualité d’Epicure. Préface du Pr Jean Claude ABADA MEDJO (Université Maroua/Cameroun) et Postface du Pr Grison-Trésor KAKUMBI Belumba (Unikis), Editions Mpala, Lubumbashi, 2020.
58-Pour et contre la démocratie prosôponiste. Débat avec B.
Tshibangu Kabaji, A. Kabeya Kabadile, S. Ngoy Ilunga, C. Kalumba Nsaki, M. Kayumba Cansa, Editions Universitaires Européennes, Beau Bassin, 2020 livre traduit, en 2021, en neelandais ( Uitgeverij Onze Kennis), en polonais ( Wydawnictwo Nasza Wiedza), en espagnol ( Edicoes Nosso Conhecimento), en italien ( Edizioni Sapienza), en anglais (Our Knowledge Publishing), en russe ( Sciencia Scrpits), en allemand ( Verlag Unser Wissen) et en portugais ( Ediciones Nuestro Conocimento).
59-Pour vous chercheur. Directives pour rédiger un travail
scientifique suivi de Recherche scientifique sur Internet, neuvième édition augmentée, préface de Mayele Ilo, Editions Mpala, Lubumbashi, 2021.
60- Homo cantor et educandus. Pour une philosophie de la
culture, Editions Universitaires Européennes, Beau Bassin, 2022 livre traduit en neelandais ( Uitgeverij Onze Kennis), en polonais ( Wydawnictwo Nasza Wiedza), en espagnol ( Edicoes Nosso Conhecimento), en italien ( Edizioni Sapienza), en anglais (Our Knowledge Publishing), en russe ( Sciencia Scrpits), en allemand ( Verlag Unser Wissen) et en portugais ( Ediciones Nuestro Conocimento). Editions Mpala, Lubumbashi, 2022.
61-Homme-Femme, qui es-tu à l’ère de la post-vérité ? Editions Mpala,
Lubumbashi, 2024.
[1] L.WITTGENSTEIN, Tractatus logico-philosophicus suivi de Investigations philosophiques. Traduit de l’allemand par Pierre Klossowski et introduction de Bertrand Russell, Paris, Gallimard, 1961, p.227,§ 309.
[2] R. KEYES, The Post-Truth. Dishonesty and Deception in contempory Life, New York, St Martin’s Press, 2004.
[3] DICTIONNAIRE D’OXFORD, cité par M. REVAULT D’ALLONNES, La faiblesse du vrai. Ce que la post-vérité fait à notre monde commun. Postface inédit, Paris, Seuil, 2021, p.21. Je souligne
[4] M. D’ANCONA, Post-vérité. Guide de survie à l’ère des fake news. Traduit de l’anglais par Lise Vermont, Paris, Plein jour, 2018, p.16. Je souligne
[5] Ibidem, p.302.
[6] M. RAVAUT D’ALLONNES, op.cit., p.22.
[7] Ibidem, p.22. Souligné par l’auteur.
[8] Ibidem, p.23. Je souligne.
[9] Ibidem, p.26-27
[10] Ibidem, p.26-27
[11] Ibidem, p.27. Souligné par l’auteur.
[12] Y. N. HARARI, « Les humains sont une espèce post-vérité », dans The Observer, 5 août 2018. [en ligne] https://amp.theguardien.com/culture/2018/aug/05/yuwal-noah-harari-extract-fake-news-sapiens-homo-deus (page/consultée le 19/05/2024)
[13] RFI, « L’ère de la post-vérité » [en ligne] https://w.ww.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-jourrnal-de-la-philo/l-ere-de-la-post-verite-37411908 (page consultée le 20/04/ 2024).
[14]Ibidem.
[15] A. KOYRE, cité par S. DIEGUES, op.cit, p.306.
[16] On peut lire avec intérêt mon livre Pour une nouvelle narration du monde. Essai d’une philosophie de l’histoire, Edilivre, 2016, p.207-247.
[17] S. DIEGUES, op.cit., p.312.
[18]Ibidem,, p.313. Souligné par l’auteur.
[19] S. TROUBE et T. GUENOU, « Post-vérité, complots, fake news : d’une fictionnalisation de la vérité au mythe de la facticité », dans Cahiers de psychologie clinique 2020/2(n°55), p.169 (p.165-184). Voir https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2020-20-page-165.htt (page consultée le 18 avril 2024).
[20] Ibidem, p.169-170
[21] M. D’ANCONA, op.cit., p.107.
[22] Ibidem, p.107. Je souligne.
[23] M. RIVAULT D’ALLONNES, op.cit., p.29
[24] R. KEYES résumé par S. DIEGUES, op.cit., p.303
[25] Y. BRAHMS, « Philosophie de la post-vérité »,[en ligne] https://www.inss.org.il/ publication/philosophy-of-post-truth/(page consultée le 19/5/2024).
[26] Ibidem
[27] M. D’ANCONA, op.cit., p.118.
[28] Ibidem, p.118.
[29] S. DIEGUES, op.cit., p.305.
[30]Ibidem,, p.311.
[31] Cf. J. STAUBER et S. RAMPTON, L’industrie du mensonge : relations publiques, lobbying et démocratie. Traduit par Yves Coleman, Marseille, Agone, 2012.
[32] « L’industrie du mensonge : Lobbying, Communication, publicité et médias » [en ligne] https://www.fnac.com/a1552295/John-Stauber-L-Industrie-du-mensoge-Lobbying-Communication (page consultée le 21/5/2024)
[33] Cf. M. D’ANCONA, op.cit.
[34] S.TESICH, « A Government Of Lies », dans The Nation, january 6/13, 1992, p.12-14 [en ligne]hppts://pdfroom.com/books/governement-of-lies-article/bG5wwIOJ5q4 (page consultée le 5/4/2024).
[35] S. DIEGUES, Total Bullshit ! Au cœur de la Post-vérité, Paris, PUF, 2021, p.304.
[36] Ibidem, p.303. Je souligne.
[37] R. KEYES, cité par Ibidem, p. 303. Souligné par l’auteur.
[38] Ibidem,, p.303-304. Je souligne.
[39] Dictionnaire d’Oxford, « Mot de l’année 2016 », 2016 [en ligne] https : //en.oxfordictionaries.com/word-of-tre-year-2016 (page consultée le 18/05/2024).
[40] Cf. M. D’ANCONA, op.cit., p.42.
[41] Y. BRAHMS, art.cit. Je souligne.
[42] Ibidem. Je souligne.
[43] Ibidem. Je souligne.
[44] Ibidem. Je souligne.
[45] Ibidem. Je souligne.
[46] M. REVAULT D’ALLONNES, op.cit., p28. Je souligne.
[47] Ibidem,, p.34. Je souligne.
[48] S. DIEGUES, op.cit., p.306-307.
[49] M. d’ANCONA, op.cit., p.74.
[50] Ibidem, p.326. Je souligne.
[51] Ibidem, p.9. Souligné par l’auteur.
[52] E. CERVERA-MARZAL, Post-vérité. Pourquoi il faut s’en réjouir, Lormond, le Bord de l’Eau, 2019, p.35. Je souligne.
[53] Ibidem, p.35-36.
[54] Ibidem, p.48. Je souligne.
[55] K. MENNIGER, cité par M. D’ANCONA, op.cit., p.85. Je souligne.
[56] M. REVAULT D’ALLONNES, op.cit., p.138.
[57] L’expression est de Jenny McCathy, nous informe Matthew d’Ancona.
[58] A. ESQUERE, Le vertige des faits alternatifs. Conversation avec Régis Meyran, Paris, Textuel, 2018, p.23.
[59] Ibidem, p.23.
[60] M. D’ANCONA, op.cit., p.61. Je souligne.
[61] Ibidem, p.61. Je souligne.
[62]Ibidem,, p.74. Je souligne.
[63] Ibidem, p.64.
[64] Ibidem, p.63.
[65] Ibidem, p.65.
[66] M. CERVERA-MARZAL, op.cit., p.50.
[67] Ibidem, p.51. Je souligne.
[68] S. DIEGUES, op.cit., p.322. Note1.
[69] Ibidem, p.323.
[70] A. ESQUERRE, op.cit., p.111.
[71] Y. BRAHMS, art.cit. Je souligne.
[72] A. ESQUERRE, op.cit., p.17.
[73] Ibidem, p.25. Je souligne
[74] S. DIEGUES, op.cit., p.320. Je souligne. Il est intolérant ( ?).
[75] M. CERVERA-MARZAL, op.cit., p.49. Je souligne.
[76] Ibidem, p.49-50.
[77] Cf. K. VINER, « Médias. Comment le numérique a ébranlé notre rapport à la vérité », dans Courrier International.com, septembre 2016.
[78] Ibidem, cf. https://courrierinternational.com, article/médias-comment-le-numerique-ebranle-notre-rapport-verite (page consulté le 25/5/2024.
[79] Ibidem, Je souligne.
[80] M.D’ANCONA, op.cit., p.71. cf.https://www.theguardian.com/us-news/2017/jam/11/trump-attacks-cnn-buzzfeed-at-press-conference
[81] Donald TRUMP, cité par S. DIEGUES, op.cit., p.307.
[82] Cf. M. D’ANCONA, op.cit., p.65.
[83] Ibidem, p.65-66. Je souligne.
[84] Ibidem, p.66. Je souligne
[85] A. ESQUERRE, op.cit., p.55.
[86] Ibidem,, p.27.
[87] Ibidem, p.29.
[88] Ibidem, p.98.
[89] M. REVAULT D’ALLONNES, op.cit., p.32.
[90] K. CONWAY, cité par WIKIPEDIA, « Faits alternatifs » [en ligne] https://fr.m.wikipedia.org.wiki/Faits.alternatifs (page consultée le 26/5/2024). Je souligne
[91] WIKIPEDIA, art.cit.
[92] SPICER, cité par M. REVAULT D’ALLONNES, op.cit., p.32.
[93] M. D’ANCONA, op.cit., p.23. Je souligne.
[94] Ibidem, p.22.
[95] H.G. FRANKFURT, De l’art de dire des conneries (on Bullshit). Traduit de l’anglais par Didier Sénégal, Paris, Ed. Mazarine, 2017 (2005).
[96] H.G. FRANKFURT, cité par O. LARMAGNA-MATHERON, « La dernière connerie de Harry Frankfurt » [en ligne] https://www.philomag.com/articles/la-dernière-connerie de-harry-frankfurt (page consultée le 27/05/2024).
[97] J. BOLO « Connerie/méthodologie-Février 2017. Harry G. Frankfurt, De l’art des conneries (on Bullshit) » (2005) [en ligne] https://www.exergue.com/h/2017-02/tt/frankfurt-conneries.html (page consultée le 28/05/2024).
[98] STOKKE résumé par S. DIEGUES, op.cit., p.74.
[99] S. DIEGUES, op.cit., p.309.
[100] Y. BRAHMS, art.cit. Je souligne
[101] M. CERVERA-MARZAL, op.cit., p.10. Je souligne. Lire aussi mon livre Où est l’homme ? Essai sur l’hypocrisie, Lubumbashi, Mpala, 1992.
[102] Cf. Ibidem, p.11.
[103] Ibidem,, p.13.
[104] Ibidem, p.35.
[105] S. JONATHAN, L’art du mensonge politique, s.l., Editions Jérôme millors, 2007
[106] « L’art du mensonge politique » [en ligne] https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/l-art-du-mensonge-politique-suift-jonathan-9782841372058 (page consultée le 30/05/2024.
[107] B. CONSTANT et E. KANT, Le droit de mentir, Paris, Mille et une nuits, 2003.
[108] S. DIEGUES, op.cit., p.95.
[109]Ibidem, p.96-97.
[110] Ibidem, p. 96-97. Souligné par l’auteur.
[111] Ibidem, p.97. Souligné par l’auteur.
[112] Ibidem, p.102.
[113] Rob BROTHERTON, cité par M. D’ANCONA, op.cit, p.82.
[114] Pour cette section, je me suis inspiré se Sébastien Diegues quand il parle de la post-vérité prise pour une post-fiction (S. DIEGUES, op.cit., p.334.).
[115] M. D’ANCONA, op.cit., p.29. Je souligne.
[116] Cf. Ibidem, p.42.
[117] Cf. Ibidem, p.45.
[118] Cf. BLOG ENERGIE ET DEVELOPPEMENT, « Les grosses et petites ficelles de l’industrie du mensonge » [en ligne] https://reporterre.net/Les-grosses-et-petites-ficelles.de (page consultée le 21/05/2024).
[119] « L’art de dire des conneries (on Bullshit) de Harry G. Frankfurt » [en ligne] https : //metreya.org/2017/03/25/de-lart-de-dire- des conneries-on-bullshit-de harry-g-frankfut/ (page consultée le 29/05/2024). Je souligne.
[120] S. DIEGUES, op.cit., p.319.
[121] Ibidem, p.320. Je souligne.
[122] Ibidem, p.320. Je souligne.
[123] Ibidem, p.321.
[124] Ibidem, p.321.
[125][125] Colin McGinn, cité par Ibidem, p.325.
[126] Cf. S. DIGUES, op.cit., p.325.
[127] Ibidem, p.325-326.
[128] M. D’ANCONA, op.cit., p.26.
[129] G. BRONNER, La démocratie des crédules, Paris, PUF, 2013.
[130] DICTIONNAIRE D’OXFORD, cité par M. REVAULT D’ALLONVES, op.cit., p.21.
[131] M. REVAULT D’ALLONNES, op.cit., p.22. Je souligne.
[132] IDEM, Le crépuscule de la critique, Paris, Seuil, 2022.
[133] Ibidem, p.9.
[134] Ibidem, p.14.
[135] « Conversation avec Gérald Bronner : ce n’est pas la post-vérité qui nous menace, mais l’extension de notre crédulité » [en ligne] https://theconversation.com/conversation-avec-gerald-bronner-ce-nest-pas-la-post-verite-qui-nous-menace-mais-l’extension-de-notre-credulite-73089 (page consultée le 15/05/2024).
[136] Question inspirée par L. WETTGENSTEIN, op.cit., §309.
[137] Une brochure en collaboration avec les spécialistes en Sciences de l’Information et de la Communication est indispensable. Cette brochure qui se veut de « petite taille » pour être lue en un clin d’œil ne me permet pas de développer cette thématique. Je l’annonce.
[138] Mon livre Pour vous chercheurs. Directives pour rédiger un travail scientifique suivi de Recherche scientifique sur Internet, Lubumbashi, Mpala, 2021 est recommandé quant à ce. Mais, qui lit encore les livres ? ou mieux combien lisent-ils encore les livres scientifiques ?
[139] CLEMI (centre pour l’éducation aux médias et à l’information, « Les essentiels : éducation aux médias et à l’information », p.5 [en ligne] https://www.clemi.fr/fileadm/liser-uploard/CLEMI_lesEssentiels2022_int-PDF (page consultée le 19/02/02024).
[140] M. CERVERA-MARZAL, op.cit., p.17.
[141] D. SCHNEIDERMAN, cité par Ibidem, p.20.
[142] M. D’ANCONA, op.cit., p.139.
[143] Ibidem, p.140. Je souligne.
[144] Ibidem, p.139.
[145] Ibidem,, p.145.
[146] Umberto ECO, cité par Ibidem, p.160.
[147] M. D’ANCONA, op.cit., p.160.
[148] Ibidem, p.160.
[149] Ibidem, p.159.
[150] S. DIEGUES, op.cit., p.330-331. A ce propos Manuel Cervera-Marzal pense qu’«il est improductif de combattre les fake news. Il faut les ignorer. Elles se dissipent toutes seules (…). Leur répondre, c’est les alimenter » (M. CERVERA-MARZAL, op.cit., p.59. Certes, mais ça dépend de quel fake news s’agit-il. Contexte, parfois, oblige de répondre.
[151] Ibidem, p.335.
[152] Ibidem, p.337.
[153] Ibidem,p.335.