A la suite de Platon pour qui le peuple grec est avide de savoir et le peuple égyptien avide de gain, certains philosophes sont parvenus à inventer le mythe du Miracle grec  et ont eu la fortune de trouver certaines personnes qui ont mordu à leur « invention ».  Ainsi  l’Eurocentrisme  a trouvé en eux les hérauts et la colonisation se fit une bonne conscience en apportant, selon elle, la civilisation aux peuples prélogiques qui  n’avaient fait, selon Hegel, « aucun pas dans l’histoire »[1] et qui vivaient, selon toujours Hegel, enveloppés «  dans la couleur noire de la nuit »[2]. Il s’agit des Africains sans doute.

 

 D’autres, se sentant infériorisés, méprisés, injuriés et « irrationalisés », ont levé le bouclier et sont partis en guerre contre l’eurocentrisme au nom de l’Afrocentrisme. Ils ont traité Platon et ses frères de plagiaires et des malhonnêtes intellectuels. Si Thalès, Pythagore, Platon et tutti quanti sont allés étudiés en Egypte  la philosophie et d’autres sciences, cela prouve à suffisance, argumentent-ils, que la philosophie est née en Afrique et plus précisément en Egypte. Ils ne sont pas loin d’un autre mythe, celui du Miracle égyptien. Ils ont aussi trouvé des gens pour croire en leur mythe et forment toute une armée d’intellectuels. Comme on peut le deviner, la philosophie est un champ de bataille d’idées où chaque groupe doit savoir prendre position.

 

Le temps est venu pour nous positionner à notre tour et pour crier haut et fort que la philosophie n’est née ni en Grèce ni en Egypte. Elle est née avec le premier homme et elle a l’âge de l’humanité et non du monde. De ce fait, nous prônons l’Homocentrisme.

 



[1] G.W.F. HEGEL, La philosophie de l’histoire, édition réalisée sous la direction de Myriam Bienenstock, traduction française de Myriam Bienenstock, Christophe Bouton, Jean-Michel Buée, Gilles Marmasse et David Wittmann, appareil critique de Norbert Waszek, Paris, Librairie générale française, 2009, p. 189.

[2] Cf. IDEM,  La raison dans l’histoire, Paris, Editions 10/18, Département d’Univers Poche, trad. K. Papaioannou, 1965 [en ligne] http://www.monde-diplomatique.fr/2007/HEGEL/15275 (page consultée le 20/10/2010).

 

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