Parler de la Rencontre d’avec Dieu YHWH revient à faire un examen de conscience sur la façon dont on vit non seulement sa vocation en face de Dieu YHWH, mais aussi sur sa façon d’être comme un être-pour-et-avec-les-autres.

                                     

            Sachant que nous ne sommes pas les premiers à être en contact avec Dieu, il est bien sage d’apprendre de l’expérience des autres. Car en dernière analyse, nous empruntons le même chemin même si chacun de nous le parcourt selon sa nature féminine ou masculine, selon son escape et son temps, selon sa culture et sa formation.

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MA RENCONTRE D’AVEC DIEU

A LA LUMIERE DE GRANDES FIGURES

 DU PENTATEUQUE

 

 

                                                                           

 

Professeur Abbé Louis MPALA Mbabula

Université de Lubumbashi

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Département de philosophie

abbelouismpala@yahoo.fr

www.louis-mpala;com

 

 

 

 

 

 

Conférences spirituelles faites aux

Sœurs Salésiennes de KWESU(Kafubu) 

Février-Avril 2003

 

INTRODUCTION

 

Parler de la Rencontre d’avec Dieu YHWH revient à faire un examen de conscience sur la façon dont on vit non seulement sa vocation en face de Dieu YHWH, mais aussi sur sa façon d’être comme un être-pour-et-avec-les-autres.

                                     

            Sachant que nous ne sommes pas les premiers à être en contact avec Dieu, il est bien sage d’apprendre de l’expérience des autres. Car en dernière analyse, nous empruntons le même chemin même si chacun de nous le parcourt selon sa nature féminine ou masculine, selon son escape et son temps, selon sa culture et sa formation.

 

            Cela étant, pour bien nous situer et nous relancer, nous ferons appel aux grandes figures du Pentateuque pour apprendre d’elles  ce que fut leur rencontre d’avec Dieu YHWH. Ainsi nous verrons comment améliorer nos relations non seulement avec Dieu, mais aussi avec celles ou ceux avec qui nous vivons. De leurs erreurs, nous demanderons à Dieu de nous délivrer. Pour leurs qualités, nous prierons Dieu pour qu’Il les écrive dans notre cœur.

 

            Nous devons avoir à l’esprit ce fait : si nous aurons affaire appel aux grandes figures du Pentateuque, c’est parce que ces gens-là étaient humains comme nous, se trouvaient dans les mêmes situations psychologiques et existentielles comme les nôtres et en dernière analyse, en vivant avant nous, ils nous servent de « matériels didactiques ».

            Puisqu’il en est ainsi, commençons par les grandes figures de la Genèse.

                                                

1-      QUELQUES GRANDES FIGURES DE LA GENESE

 

   Nous trouvant devant un livre fondamental et riche en enseignement, nous ne saurons pas parler de toutes les grandes figures de ce livre. Voilà pourquoi nous nous appesantirons sur Adam et Eve, Abel et Caïn, Noé et ses Enfants, Abraham-Sara-Agar et Ismaël, Isaac-Esaü et Jacob, et enfin sur Joseph-ses Frères et Pharaon.

   Ce que chacun a vécu face à Dieu, nous le vivons aussi à notre manière.

 

 

 

1.1.  Ma rencontre d’avec Dieu à la lumière d’Adam-Eve

 

            Créés par amour de Dieu et créés à l’image de Dieu lui-même, c’est-à-dire sans l’avoir demandé, Adam et Eve reçurent de Dieu la bénédiction et la direction de toutes les créatures. Dieu donne à ces deux êtres ce dont ils ont besoin pour s’acquitter de leur mission. Dans cette relation, l’initiative vient de Dieu et c’est une relation d’amour voulant responsabiliser l’homme en lui confiant le gouvernement de l’univers. Dieu les a mis dans le jardin pour le cultiver. L’Homme a appris à travailler, à s’organiser et à parfaire la création. Cette relation de Dieu envers l’homme est sans jalousie ou égoïsme. Pour que toute rencontre soit honnête et libre, il est bon que ceux qui se rencontrent sachent sur quoi doit se fonder, pour perdurer, leur relation. Ainsi UN PACTE POUR LA VIE ou POUR LA MORT fut conclu (Gn 2,16-17). Tout tient à l’OBEISSANCE. Dieu resta fidèle, mais Adam et Eve, poussés librement par le Diable Serpent, soupçonnèrent la malveillance divine et ne voulurent pas demeurer des êtres humains. Ils voulurent être des dieux. Ils n’étaient plus contents d’eux-mêmes depuis que le troisième personnage s’est introduit dans cette relation. Ils ont fait plus attention à ce que disait celui qui est venu de l’extérieur.

 

            Devant Dieu voulant renouer la rencontre, les humains ne surent pas répondre aux questions, et manquant de franchise, ils s’entraccusèrent . Ainsi la rencontre fut troublée à deux niveaux, à savoir celui de Dieu avec les humains, et celui des humains entre eux.

 

            Malgré cette rupture, Dieu prouva encore son amour en tuant un animal afin de leur confectionner les habits. Le premier sang et sacrifice pour le bien de l’homme a eu lieu.

 

Qu’en penser ?

 

            Comme Adam et Eve, chaque religieuse a été choisie sans avoir présenté le certificat de bonne vie et mœurs. C’est par GRÂCE seulement. Dans la congrégation, l’on a parfois des charges que d’autres pourraient peut-être faire mieux que nous. Libres, Dieu nous demande de lui OBEIR. La question est celle de savoir quand est-ce que la constitution est bien interprétée. C’est ici que chacune, pour son cas, doit se convaincre que Dieu ne l’a pas attirée dans la congrégation pour l’égarer. Que l’on voit ce que Dieu a mis à ma disposition pour réaliser ma vocation. Alors il faut demander à Dieu non pas le pouvoir mais le discernement et l’augmentation de la foi. Ceux-ci sont très nécessaires car le troisième personnage viendra toujours sans être invité. Qu’on le veuille ou non, il nous parlera et soulèvera des questions intimes que nous nous posons. C’est ici qu’il faut être attentive, car il se présentera comme celui qui nous donnera la réponse voulue et il fera tout pour nous faire voir qu’il ne veut pas nous tromper, qu’au contraire il nous aime bien. Voilà pourquoi il est venu à notre rescousse. ICI, l’on doit se souvenir que l’on n’est pas la première à affronter cette situation. L’ouverture envers les autres, de préférence envers les anciennes, est nécessaire et le dialogue-partage avec ses consœurs s’avère importante. Ne jamais oublier de se confier à Dieu. Souvenez-vous que notre Seigneur et Sauveur Jésus avait aussi reçu cette visite et qu’il a renvoyé l’hôte indésirable par référence à Son Père, à sa Parole, les Ecritures Saintes. Mais le combat se poursuivra et celle qui met sa foi dans le Seigneur Jésus vaincra, car lui-même l’a vaincu.

 

            Si l’on se ferme et à Dieu et à ses consœurs, alors on fera confiance au troisième personnage et l’on se trouvera ipso facto isolée en train de soupçonner les autres, en les fuyant, en les haïssant et en interprétant tout de tort à travers. C’est le début soit de la Névrose-se sentir persécutée, menace d’empoisonnement, etc. –soit du départ en disant : « J’ai été déçue ».

 

            Alors pensons à la franchise comme prédisposition à recevoir des autres et de Dieu l’aide dont nous avons besoin pour aller loin dans notre vocation. Celle qui manque de franchise ne voit pas la part de sa responsabilité dans tout ce qui lui arrive, mais elle fait tout tomber sur les autres.

 

            A la lumière d’Adam et d’Eve, notre relation avec Dieu dépend de la façon dont l’on se tiendra devant notre propre conscience, devant les autres, devant l’intrus et devant Dieu lui-même qui nous a librement appelé

 

            Réalistes, nous devons prier Dieu pour nous aider à tenir, car de nos propres efforts nous restons toujours faibles.

 

 

 

 

 

1.2.  Ma rencontre d’avec Dieu à la lumière d’Abel et Caïn

 

            Eve a cru en la promesse de Dieu, à savoir qu’elle aurait un enfant. Quand elle en a eu un, elle l’appela Caïn. Elle avait cru que c’est lui qui vaincrait le serpent. Après , elle mit au monde un autre fils qui répondit au nom d’Abel.

 

            Nous devons supposer qu’Adam et Eve avaient expliqué à leurs enfants ce qu’ils furent avant le péché et ce qu’ils sont devenus après le péché. De leur bouche, les enfants ont appris que le sacrifice de l’animal fut pour eux un signe d’amour et du pardon. Autrement dit, c’est par le sacrifice de l’animal que l’homme peut trouver grâce devant Dieu. « Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon », nous dit Hb 9,22.

 

            L’aîné était agriculteur et le puis-né pasteur. Ce dernier, guidé  par la foi ( Hb 11, 4), offrit à Dieu des premiers-nés de son troupeau de petit bétail et de leur graisse. Dieu agréa son offrande. Abel savait qu’il était pécheur devant Dieu et un animal devait mourir à sa place. Donc, c’est par la foi qu’il fit ce sacrifice. Son profond sentiment de pécheur montre qu’il comptait sur le pardon, la clémence de Dieu.

 

            Caïn connaissait le sacrifice que Dieu agrée pour le pardon du péché. Il a offert l’œuvre de ses mains (Tite 3, 5). En d’autres mots, Caïn n’avait pas la même foi et ne considérait pas la valeur du sacrifice. Son cœur, en dernière analyse, n’était pas droit. Voilà pourquoi Dieu rejeta son offrande. A cette occasion se révéla le vrai caractère de Caïn : jaloux, colérique, insensible aux remarques et exhortations, menteur, orgueilleux, meurtrier et insouciant du repentir.

 

            Dieu, troisième personnage, montra sa miséricorde à Caïn, l’interpella et promit de le protéger. Il attend toujours son retour-repentir. Malheureusement, Caïn préféra aller loin de la face de Dieu.

 

                        Que penser de ce qui précède ?

 

            Si nous voulons que notre rencontre avec Dieu soit celle de notre épanouissement, nous devons connaître et vivre la tradition qui fait que notre congrégation tienne. Notre rencontre avec Dieu se fait dans notre vie en partant de notre active et surtout en partant de l’attitude de notre intérieur, conscience et foi. Il ne suffit pas de poser des actes religieux (puisque c’est un devoir), mais l’intention (le profond sentiment) de nous soumettre à Dieu est de rigueur. Dieu voit l’intérieur et nous ne pouvons le tromper. Une rencontre authentique se fait dans la franchise. Par ailleurs, nous sommes invités à ne pas imiter Caïn. Devant le succès des autres, il peut nous arriver de les envier et de les en vouloir au lieu de les apprécier, les approcher et demander leur secret. Ne jugeons pas Dieu d’injuste, prions-le de nous faire voir ce qu’il nous faut pour être agréable à ce Dieu. Sinon la jalousie risque de nous conduire à réitérer l’acte de Caïn. Ainsi il y a le danger d’éliminer les autres en les empoisonnant, en les ensorcelant et en les calomniant. Malheureusement, tout ceci arrive même là où il y a des enfants de Dieu. Mais ne disons pas que Dieu est impuissant, du fait qu’  il n’empêche pas de tels actes. Ce qui est vrai est que Dieu nous parle par sa Parole et par notre conscience. Seulement notre liberté endurcit notre cœur. Même après cet acte Dieu s’approche de Dieu et attend notre repentir. Quand on se croit impardonnable ou quand on s’entête, on préfère quitter le couvent, en disant : « Ni bya bule. Miko déçu ». Cette parole peut provenir soit du persécuté ou du persécuteur.

 

            Notre rencontre avec Dieu qui se fait en compagnie des compagnes et compagnons est une aventure qui a ses risques. Seule la foi peut nous aider à rester fidèle à Dieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.3.  Ma rencontre d’avec Dieu à la lumière de Noé

 

 

            Né parmi son peuple, marchant devant et avec Dieu, Noé fut le prédicateur de la justice (2 Pi.2,5). Intègre, Juste, Noé vivait en contraste avec ses contemporains violents, impies et corrompus. Dieu patientait (1 Pi 3, 20) et attendait leur repentir et Noé prêchait non seulement par la parole, mais aussi par sa vie pure (Ph.2, 15) et par la construction de l’Arche. Homme, Noé n’était pas absolument sans péché (Rm 3, 10, 23-24). C’est par sa foi, qu’il sera sauvé (Hb 11, 7). Même quand il entra dans l’Arche, il n’en ferma pas la porte et c’est après 7 jours, que Dieu lui-même la ferma derrière lui (Gn 7,4,7,10, 16).

 

            Dieu finit par conclure avec lui une nouvelle Alliance, la deuxième dans l’Histoire sainte. L’Arc-en-ciel en est le signe. Dieu s’engage à ne plus détruire le monde par le déluge, si ce n’est par le feu (2 Pi.3, 6-7, 10, 12). Dieu les bénit, livra entre leurs mains les animaux et leur donna toute chair pour nourriture. Le végétarisme du temps d’Adam et Eve  n’existe plus. A l’homme Dieu demande de ne pas manger du sang, de ne pas tuer un autre homme. N’oublions pas qu’à la suite de Dieu, et d’Abel, Noé immola des animaux pour sacrifice pour dire merci et ainsi commença une nouvelle création.

 

            Quand Noé cultiva le vin, il fut ivre et fut surpris nu par son fils. Il maudit celui-ci.

 

                        Qu’en penser ?

 

            Comme Noé, n’oublions jamais les autres dans notre rencontre avec Dieu. Nous sommes gardiens de nos frères contrairement à ce que pense Caïn. Par la parole et notre vie prêchons et ne nous lassons pas d’espérer le salut ou le repentir des autres. Noé n’a pas fermé la porte de son Arche. Restons ouverts envers les autres, mais évitons d’imiter leur corruption, impiété, injustice, vol, détournement, fornication, etc. Par ailleurs, apprenons à ne pas les condamner mais à les exhorter à revenir à Dieu. A l’homme appartient la prédication et à Dieu revient la conversion.

 

            Mais comme Noé, personne n’est immunisé contre le péché. De l’homme juste, Noé est passé à l’homme planteur, agriculteur. Fuyons ce qui peut nous entraîner aux péchés. Demandons à Dieu de nous aider à découvrir nos mauvais penchants et de nous venir en aide pour les extirper de notre cœur. Au début mouton, après un coup de verre, Noé est devenu lion, à la fin il s’est transformé en cochon. Rappelons-nous que le péché de Noé a entraîné celui de son fils. Le péché se contamine facilement. Au lieu de se plaindre sur son acte, il maudit un de ses fils. Dans notre rencontre avec Dieu, faisons toujours l’examen de conscience pour voir en quoi je suis un scandale pour les autres et ne soyons pas promptes à voir les fautes des autres en fermant les yeux sur les autres. Combien des consœurs n’avons-nous pas chassées et faire chasser pour les mêmes fautes que les nôtres ? N’oublions jamais que nous sommes aussi responsables des autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.4.  Ma rencontre avec Dieu à la lumière d’Abraham

 

            Devant l’échec de Noé et de sa descendance, Dieu voulut se créer un autre peuple. Ainsi il appela Abraham. Dieu lui demanda de quitter la maison de son père, et son pays. Il obéit en partie : Il quitta son pays tout en amenant son père Terah et son neveu Lot et s’arrêta à Harran. A la mort de son père, il reprit le chemin et encore une fois il amena Lot avec lui. Ils s’établirent à Neged et la faim les obligea à aller en Egypte. Dieu l’a-t-il fait quitter sa patrie pour aller mourir de faim ? Pour survivre, il trompa  le roi d’Egypte en faisant passer Sara pour sa sœur (et en fait, elle était sa cousine) et non sa femme. Dieu intervint et une fois son mensonge découvert, le roi d’Egypte l’humilia en le chassant de son pays, honteux et sans grâce. Dieu le sauva, mais il fut honteux pour lui de recevoir la leçon de la part d’un païen. De retour à Bethel, il dressa un autel et fit sacrifice à Dieu. Signe de repentir. Lot était avec lui, mais Lot ne connaissait Dieu comme Abram.

 

1.5.  Ma rencontre avec Dieu à la lumière d’Abraham et sa famille

 

            Abraham reçut l’ordre de Dieu de quitter la maison de son père et de quitter son pays. Mais il quitta son pays et non son père Terah et son neveu Lot. Il séjourna à Harran où mourut son père. Il y resta. Après, ils s’en allèrent de là à Neged. La faim les obligea à aller en Egypte où il trompa sur Saraï afin de n’être pas tué. Dieu intervint et Pharaon le chassa et retournèrent au Canaan honteux et en disgrâce (Gn 12, 17-20). Il revint à Bethel là où il avait batti un autel pour son Dieu (Gn 12, 8). Pendant toutes ses pérégrinations, il était avec Lot qui ne semblait pas reconnaître l’Amour de Dieu comme Abram.

 

            Abram et Lot ne manquaient de se quereller à cause des querelles de leurs serviteurs. A la fin, Abram décida de se séparer de Lot à qui il demanda de choisir le premier où il irait. Abram ne manqua pas de délivrer Lot pris comme prisonnier et sur son chemin de retour, il rencontra Melchisédek à qui il remit un 1/10 de son butin et de qui il reçut la bénédictio.     Après Abram devint Abraham.

 

                        Que penser de cette histoire ?

 

            Comme ce dernier, Dieu, en faisant de nous de religieuses et religieux, nous prie de quitter notre pays et famille. Mais si nous quittons facilement le pays, ce n’est pas le cas avec notre famille. Combien de fois n’avons-nous pas été freiné dans notre pastoral par nos familles ? Ainsi il nous arrive de nous partager entre les devoirs familiaux et les devoirs apostoliques.

 

            La tromperie d’Abraham et les blâmes reçues de Pharaon nous révèlent nos tromperies et le fait que c’est parfois les « païens » qui nous remettent sur la bonne voix à travers leurs critiques. Mais Dieu, lui, continue à nous aimer  et à nous protéger.

 

            Les coups de bec avec Lot nous montre qu’il nous arrive aussi de vivre à couteau tiré avec nos consœurs-confrères, mais Dieu pourvoit toujours pour trouver la solution comme celle de nous déplacer afin que notre contre témoignage n’entrave pas l’œuvre divine.

 

            Religieuses et religieux, comme Abraham, nous sommes appelés à donner la dîme. Nous avons ce devoir et cela pour soutenir les prêtres et les paroisses.

 

            Comme Abram est devenu Abraham, nous sommes appelés à changer, si pas le nom, du moins notre attitude. Voilà une des façons de rencontrer Dieu dans notre vie faible religieuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1.6.  Ma rencontre avec Dieu à la lumière d’Isaac-Rebecca-Esaü-Jacob

 

            Isaac et Rebecca ont eu deux jumeaux. Isaac aimait bien Esaü qui était chasseur et qui lui préparait des mets préférés. Rebecca chérissait Jacob son cadet et qui se tenait toujours à ses côtés. Esaü, amoureux de la bouffe, a vendu son droit d’aînesse contre un plat de haricot. Par ailleurs Isaac supportait la méconduite sexuelle d’Esaü qui courait après les femmes « païennes ».

 

            Rebecca, voyant la complaisance d’Isaac à l’égard d’Esaü, n’a pas voulu voir Esaü bénéficier de la bénédiction patriarcale qui lui revenait de par son droit d’aîné. Ainsi elle força Jacob à usurper les bénédictions préparées pour Esaü. Elle réalisa son forfait et cela en partant du défaut de la bouffe dont souffrait Isaac. Ce dernier, de son retour, et ayant appris tout ce qui s’est passé, a pris la décision de tuer son frère après la mort naturelle de son père. D’après la tradition Esaü aurait demandé à Ismaël de tuer son frère Isaac à l’exemple de Caïn et d’Abel. Ismaël a refusé en l’invitant à tuer son propre père. Esaü a décliné l’offre, car cela n’avait jamais eu lieu dans l’Histoire. Fratricide, oui ; Parricide, non. Rebecca, ayant appris le projet d’Esaü, pria Jacob de s’en aller, car elle ne voulait pas les perdre tous deux. Le temps ayant emporté la colère d’Esaü, quand ce dernier a rencontré son frère, devant la peur de ce dernier, il embrassa afin de manifester sa joie. Sous l’insistance de Jacob, Esaü accepta son don.

 

                        Que retenir de cette épisode ?

 

            Isaac représente nos supérieurs qui ont souvent des préférences et qui se laissent prendre par celles-là ou ceux-là qui connaissent leurs défauts. Ainsi leurs yeux se ferment sur les dons et flatteries reçus de leurs protégés à qui ils promettent des promotions. Il arrive aussi que les autres parlent à ceux qui sont au sommet et qui déjouent ainsi leur plan de promouvoir les flatteurs protégés. Cela étant, les supérieurs ne manquent pas de dire à leurs protégés que si la promesse n’est pas faite, c’est parce que telle ou tel autre a averti le sommet. Ce qui crée l’inimitié et les rancunes. Quand bien même cela aurait eu lieu, faisons confiance au temps qui balaie tout et ainsi soyons prêts à nous réconcilier et à ne pas nous venger. Sans cela, nous ne verrons pas ce que Dieu a comme plan sur chacun(e) de nous et comme lui-même nous dirige à partir de nos qualités et défauts. Voilà une des façons de rencontrer Dieu dans notre vie religieuse.

1.7.  Ma rencontre avec Dieu à la lumière de Joseph et ses frères

 

            Jacob aimait Joseph grâce à ses qualités. Joseph aimait ses frères et innocemment il leur interprétait les rêves. La Jalousie s’est emparé du cœur de ses frères qui ont fini par le vendre et qui ont trompé leur père.

 

            En Egypte, Joseph a connu la prison pour avoir refusé de courir avec la femme de son patron. Par l’interprétation du rêve, il obtint la libération et eut un bon poste dans l’administration pharaonique.

  

            Suite à la famine, il reçut ses frères à qui il demanda de lui ramener leur père et c’est après qu’il leur révéla son identité.

 

                        Quelle leçon peut-on tirer de cette histoire ?

 

            Joseph est l’image de l’un(e) ou l’autre parmi nous que nous jalousons pour ses qualités et pour l’estime qu’il (elle) a de la part de notre supérieur. Au lieu de l’admirer, il nous arrive d’échafauder sur lui (elle) tout un plan pour le (la) disqualifier jusqu’à le (la) faire partir soit de la congrégation ou de la maison. Mais tôt ou tard, nous aurons besoin de lui ou d’elle, car la vérité ayant triomphé, il (elle) peut exercer une fonction où il (elle) sera incontournable. Que celui ou celle qui aura la place de Joseph se conduise comme ce dernier et n’ait pas la vengeance dans son cœur, car tout ce qui nous arrive concourt à notre bien, nous dit Saint PAUL. Voilà une des façons de rencontrer Dieu dans notre vie religieuse.

   Pra ici nous mettons fin à la Genèse, mais découvrons quelques noms de Dieu dans ce livre :

ADONAÏ = Seigneur Gn 2, 4 ; Gn 15, 2

YAHVE = Dieu l’Eternel

SHADAI = Dieu Tout-Puissant Gn 17, 1

EL ELION = Dieu Très Haut Gn 14, 18

YAHVE JIRE = Dieu pourvoyeur Gn 22, 8, 13-14

EL OLAM = Dieu  éternel Gn 21, 33

 

Fin première partie.