Pour le reste, au nom de tous les étudiants, anciens et nouveaux que je représente timidement ici, je voudrais vous rassurer,  professeur Smet, de notre fidélité à votre idéal de chercheur que nous voudrions faire nôtre, à savoir chercher à promouvoir l’homme en le reconnaissant tel et en lui apprenant à se découvrir véritablement comme homme. Car tel nous semble votre  itinéraire philosophique :

 

1° affirmer l’humanité de l’homme africain à lui-même et aux autres,

 

2° lui en faire prendre conscience et

 

3° vivre de son humanité

 

                     Nous vous promettons d’aller en avant et de l’avant  car vos écrits nous servent de béquilles  pour bien marcher.

MOT DU DELEGUE DE LA FACULTE DE PHILOSOPHIE

 

A L’OCCASION DE L’EMERITAT DU PROFESSEUR SMET

 

 

              Pour des milliers de chercheurs à qui le professeur  Smet a toujours paru comme un vaillant combattant portant haut l étendard de la philosophie africaine dans un horizon brumeux de sa contestation, cette cérémonie est de taille.  Ce l’est davantage pour des étudiants qui ont été à l école  d un maître simple, effacé, mais perspicace, rassuré de ses convictions et déterminé à donner le lustre à la philosophie en Afrique, un continent qui, pour le moins qu’on puisse dire, devrait encore franchir, selon certains, le seuil de l’age prélogique.   

 

 

                Le dévouement scientifique de l’éminent professeur Alfons Smet dans les grands foyers d’ effervescence intellectuelle et philosophique que sont l’UNIVERSITÉ DE KINSHASA (Ex-Lovinium), l’UNIVERSITE DE LUBUMBASHI , les Facultés catholiques,… n’est pas, me semble-t-il, à lire comme celui d’un "philosophe fonctionnaireʺ susceptible de tourner au vent de toutes les contingences existentielles et idéologiques, mais comme celui d’un chercheur qui ne trouve satisfaction que dans les progrès, mieux la configuration de la discipline pour laquelle il a presque donné sa vie : la philosophie africaine.

 

 

                 En effet, avec le professeur Smet, le caractère dynamique de la philosophie africaine saute aux yeux. Avec ce savant, ou pour parler à l’africaine avec ce sage, la philosophie africaine est passée d’une phase de contestation à une phase de confirmation. Il a, comme qui dirait, contribué à faire asseoir cette discipline dont la préoccupation majeure ne consistait, un moment donné, qu’en la revendication de son existence et de son statut philosophique. Pourtant, l’histoire de la philosophie africaine nous montre que non seulement cette philosophie ne devrait pas principalement s’évaluer en termes d’homologie par rapport à la philosophie occidentale, mais elle pourrait également être lue à travers d’autres canons que ceux qui nous viendraient de l’Occident. L’apport du professeur Smet dans la fondation d’une philosophie africaine véritablement africaine- et non édulcorée- n’est pas moindre tant il est vrai qu’il s’est beaucoup investi dans l’élaboration de nouveaux outils de recherche en cette matière et dans l’entreprise risquée de l’aventure des langues africaines à la "mythique philosophiqueʺ.  

 

 

                     La révolution qu’on mettrait à l’actif de Smet est mutatis mutandis comparable à celle faite par Tempels. En effet, de même que" la philosophie Bantoue"de Placide Tempels a consacré et par le fait même confirmé la philosophie africaine contre vents et marées de l’époque, de même Smet s’est efforcé d’établir la philosophie africaine sur des bases solides en lui conférant un statut qui lui fait prendre part, tête haute,  au rendez-vous des disciples scientifiques.

 

Des lors, le professeur Smet sert de modèle à toute la génération montante des philosophes que constituent les étudiants en philosophie, une génération appelée à marcher d’une manière non servile, mais responsable et critique sur les pas de nos « ancêtres dans l’esprit philosophique ». Cet esprit seul pourra nous permettre de nous approprier d’une manière permanente et toujours personnelle les sollicitations multiples que le philosophe en tant qu’instance critique de la société doit assumer.

 

Certes, un hommage à une soummité scientifique de votre envergure est un audace tant il est vrai  qu’il blesserait notre humilité. Mais, n’est-ce pas être philosophe que de ne pas sacrifier la vérité qui comme une « lumen  super flumen » dissipe l’obscurité du mensonge et l’ombre de l’erreur.

 

 

Pour le reste, au nom de tous les étudiants, anciens et nouveaux que je représente timidement ici, je voudrais vous rassurer,  professeur Smet, de notre fidélité à votre idéal de chercheur que nous voudrions faire nôtre, à savoir chercher à promouvoir l’homme en le reconnaissant tel et en lui apprenant à se découvrir véritablement comme homme. Car tel nous semble votre  itinéraire philosophique :

 

1° affirmer l’humanité de l’homme africain à lui-même et aux autres,

 

2° lui en faire prendre conscience et

 

3° vivre de son humanité

 

                     Nous vous promettons d’aller en avant et de l’avant  car vos écrits nous servent de béquilles  pour bien marcher.

 

                            Je vous remercie.

         

 

                                                                                  Pour le CEPHI

                                                           Abbé Louis MPLA Mbabula Louis