De ce fait, l’ouvrage vise certains objectifs pédagogiques se situant à trois niveaux, à savoir le savoir, le savoir-faire et le savoir être.

 

Au niveau du savoir, une fois informé sur les moyens de réaliser un travail scientifique, l’étudiant sera capable de trouver les endroits où il doit aller chercher les moyens pouvant l’aider à réaliser son travail scientifique. Cela sous-entend que l’étudiant a acquis des connaissances théoriques et il est muni d’un vocabulaire approprié. 

 

Au niveau du savoir-faire, l’étudiant sera capable de concevoir, d’élaborer et de présenter un travail scientifique selon les normes académiques. En effet, « la recherche est précisément l’ensemble des activités qui concourent à la production des connaissances nouvelles, critiques et autocritiques… »[1] et la production de nouvelles connaissances commence avec la conception. Tout relève du savoir-faire. Ce dernier se constituera grâce  aux efforts personnels de la recherche en consultant les documents portant sur un sujet scientifique, en sélectionnant les informations relatives au sujet ; et le savoir-faire se confirmera quand le chercheur sera à même d’évaluer ses informations acquises, de bien présenter les résultats de ses recherches, et ce en appliquant les normes ou directives quant à ce qui concerne la présentation d’un travail fini. C’est à ce niveau que le savoir être s’avère nécessaire. 

 

Au niveau du savoir être, l’étudiant sera capable de faire montre d’un peu d’érudition, mais surtout se découvrira scientifique, et ce à travers  son  esprit critique, rigoureux et se fera reconnaître comme  homme d’exactitude et d’honnêteté intellectuelle (ex : refus du fraude scientifique), homme sans orgueil mais ayant l’humilité scientifique.



[1]   C. DIMANDJA Eluy’a Kondo, Préface  au    M. BINDUNGWA Ibanda, Comment élaborer un travail de fin de cycle ? Contenu et étapes, Kinshasa, 2009, p.7.

PREMIERE PARTIE : VIE SCIENTIFIQUE

 

La vie scientifique est une activité par laquelle on communique et on acquiert une connaissance scientifique. Ne peut  s’insérer dans la vie scientifique que celui qui est initié à la recherche scientifique.

 

1.1.       DEFINITION DE L’INITIATION A LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

 

1.1.1.           Initiation

 

Le concept initiation vient des mots latins  initiatio, iniatiare et initiatum signifiant commencer, commencement et entrée. L’initiation est comprise dans différents domaines (religieux, familial, mystico-religieux, ésotérisme, etc.) comme toute procédure, tout ensemble d’actions ou toute épreuve, et ce après un enseignement approprié, qui conduit à un passage dont la vertu est la transformation du statut social, spirituel ou scientifique d’une personne. De ce fait, l’initiation a pour fonction « de marquer la transition  d’un statut  ou d’un état social à un autre »[1]. Cela entraîne, dans le chef de la personne concernée, un éveil de la conscience qui se traduit par une autre manière d’être, car il y a une nouvelle vision du monde qui supplante la première.

 

Dans la société traditionnelle africaine pratiquant la circoncision, le jeune homme devrait être initié. Cela signifie qu’à un certain âge fixé par les anciens ou sages de la société, le jeune homme sera retiré de la société des femmes et des enfants  pour suivre un enseignement spécialisé en brousse ou en un lieu protégé. A la fin de cet enseignement, suivra la circoncision. Ainsi, il sera intégré dans la société des adultes et à son retour au village, il sera une nouvelle créature avec une nouvelle conscience. C’est par son comportement qu’il montrera qu’il est devenu un autre. Cela vaut aussi pour la jeune fille qui voit ses premières menstrues et qui doit recevoir un enseignement ou une initiation devant créer en elle une nouvelle créature dont le comportement la fera entrer dans la société des adultes et capable  de veiller sur son mari une fois mariée.

 

A dire vrai, par l’initiation, il y a un changement ontologique (au niveau de l’être ou de la nature humaine) et un changement ontique (au niveau de la manière d’être ou du comportement dans le monde). Il y a un moment de deuil car on quitte sa vie habituelle.

 

Par l’initiation, s’opère le phénomène d’enculturation. On est introduit dans la nouvelle culture ou mieux dans une nouvelle communauté assurant un apprentissage et proposant une moralité.

 

Recherche scientifique


[1] A.ZEMPLENI, Initiation, dans  P.BONTE et M.IZARD (dir), Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, Paris, PUF, 2012, p.375.