lun 5 jan 2009
Au nom de la philosophie africaine, je te baptise: SMET-L'AFRICAIN
Par Abbé Louis Mpala in Sur la philosophie africaine/débat← Mot du délégué de la Faculté de Philosophie (Facultés Catholiques de Kinshasa) à l'occasion de l'éméritat du Professeur SMET | La Transfiguration du politique à l’ère de la Postmodernité par KAPEBA Kila Aimé. Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de Licencié en Philosophie. Directeur:Professeur Abbé Louis Mpala Mbabula →
Je ne voudrais pas appelé Smet l’Africain pour avoir « fait surgir du néant une discipline philosophique : la philosophie africaine… » (page 105).La déclaration du professeur OKOLO me semble gratuite. Je crois que la philosophie africaine, même antique , a existé. Smet n’a pas fait surgir du « néant » la discipline philosophique appelée philosophie africaine ; il a contribué à l’essor et à la diffusion de cette philosophie et c’est à ce niveau que moi africain, je lui en suis gré et me décide de l’appeler Smet- l’A- fricain en répondant au vœu d’OKOLO (page 106).
La meilleure façon de rendre hommage à Smet pour avoir blanchi ses cheveux à lutter et à diffuser la philosophie africaine, est celle de le nommer ou mieux de le baptiser, de son vivant, Smet-l’Africain. Ce nom résumerait tous les témoignages que l’ont peu faire sur lui. Il y ba beaucoup de Smet et de Alfons Josef ; mais il sera ou il est le seul Smet-l’Africain.
AU NOM DE
0. INTRODUCTION
Smet, Sans l’avoir vu, je l’ai connu par ses écrits. En 1984, sa traduction de la philosophie de bantou de Blacide Temples me servit de livre de base pour mon travail de fin de cycle intitulé La conception de l’au- delà dans "La philosophie bantoue" de Placide Temples face à la conception de Moksha dans le Sanatana-Dharma. En 1998, j’ai eu l’occasion, en tant que délégué des étudiants de
Le 12/05/1998, Smet me fut parvenir le livre de M. Buassa -livre qui lui a été consacré- en me demandant de faire une lecture matérialiste de ses efforts. J’ai eu peur de le décevoir en proclamant tout haut que ma présente méditation sur Smet-l’Africain ne remplit pas toutes les conditions, toutefois elle s’en inspire.
Le R.P. Smet, j’ai cru le voir et le comprendre dans l’interview qu’il a accordée à M. Buassa. Ma méditation ira du soupçon à Smet - l’Africain.
I. DU SOUPCON...
Je ne voudrais pas avancer avec un masque. Je présente mon visage. Mon réflecteur est un des trois maîtres du soupçon. J’ai cité Karl Marx. Ce dernier m’a appris à ne pas croire quelqu’un à partir de ce qu’il dit, de l’idée qu’il se fait ou des idées que les autres se font de lui. La praxis est l’un des critères. En d’autres termes, seule la bonne volonté ne suffit pas.
Dès la préface dudit livre, beaucoup de pourquoi ont surgi dans ma tête. Il y est écrit, entre autres, ceci : « Trois choses essentielles nous auraient manqué : l’émergence… » (p.7). Restant fidèle à Marx, je dirais que les temps étant accomplis, un autre aurait pu faire ce que Smet a réalisé ; une autre affirmation de la préface me dérange : « Oui, dans un contexte socio-culturel où il était ‘ indécent’ de parler de ‘philosophie africaine’, le Père Smet s’est appliqué à en écrire l’histoire et celle de diverses positions et méthodes en ce domaines »(p.7). J’ai un soupçon : Smet est blanc. N’est-ce pas là une façon de reconnaître que ce sont toujours les blancs qui ont le droit et le devoir de nous refuser et de nous accorder la même chose ? Smet n’est-il pas le fils de ses propres pères ? Ce n’est qu’un soupçon. Il vaut ce qu’il vaut. Entre nous, ce n’est pas puisque Smet est blanc que son entreprise a réussi ? Encore un soupçon et non un préjugé. Un fait est pourtant vrai : soupçon ou préjugé, l’œuvre de Smet demeure pour nous et la postérité une référence sûre.
Laissons la préface pour reconnaître avec l’introduction (p.12) que Smet a pris le risque d’écrire l’histoire d’une philosophie dont l’existence était problématique. Derrière ce risque, n’y a-t-il pas la volonté de devenir « grand » ? Ce n’est qu’un soupçon. Entre nous soit dit, le R.P. Smet est énigmatique. J’aurais l’occasion d’y revenir. Supportez mon style car je parle à partir d’un lieu théorique et pratique donné.
Que dire du premier chapitre où l’on parle de la vie et de l’œuvre de Smet ? M. Buassa peut se contenter de ses commentaires faisant de Smet l’homme qui a fait sortir la philosophie africaine de sa « préhistoire ». Quel éloge !Aux chercheurs de vérifier la pertinence de cette affirmation.
Je passe au deuxième chapitre, car je voudrais voir et comprendre Smet à partir de ses réponses aux questions précises et pertinentes. Souffrez que je dise que Smet est ambigu à première vue. A la page 21, paragraphe 3, il parle de « plus tard » sans nous dire en quoi consistait le « avant tout » qui, à mon humble avis, se situerait dans le temps où il suivait les cours de Maquet qui l’ont orienté. Or il me semble que les missionnaires, avant d’aller dans une colonie, suivaient certains cours. Qu’est-ce que Maquet lui a appris sur l’ « âme africaine » avant de parler de la « pensée africaine » ? « Plus tard, dit-il, j’ai compris que l’accoutumance peut rendre agréable ce qui, initialement, semble insupportable » (p.21). S’agit-il tout simplement d’une chaleur ou son « plus tard » a un non-dit ?Encore une fois, il s’agit d’un soupçon. Smet n’éclaire pas notre lanterne sur son affirmation : « Mes premiers commentaires au sujet de la culture africaine provoquèrent des chuchotements et des murmures dans la salle de la part des étudiants. Ils ne semblaient guère intéressés. » (p.22). Pourquoi ? Smet ne s’était –il pas trompé d’auditoire ? De ce dernier apprendra-t-il à être africain comme le suggère mon titre ? Il y a beaucoup d’affirmations de Smet qui font surgir plusieurs pourquoi et qui rendent le R.P. Smet énigmatique, ambigu, silencieux, etc. Je crois que si j’étais un de ses étudiants, je le comprendrais mieux à présent, car j’aurais eu un point de référence.
Cet homme que je soupçonne un peu trop me contraint à le soupçonner encore plus quand il prend des positions fermes ou tranchées devant Hountondji qui « risquait de compromettre toute recherche philosophique à partir de la pensée traditionnelle ou de la littérature orale africaine »(p.25). Toute la page 25 fait preuve de son courage, du rejet de l’a priori, etc. La page 26 en fait autant. Il nous dit qu’il n’est pas tempelsien sans donner le parce que. Parfois Smet me laisse perplexe. Il nous dit qu’il a voulu récupérer l’intuition de Tempels sans nous la citer. Toutefois un parti pris se voit quand Smet affirme que « la pastorale était d’ailleurs son objectif, même en faisant de la philosophie bantoue » (p.26). Qu’on n’oublie pas de nous dire que Tempels voyait aussi la mission civilisatrice de son beau pays
Je passe sous silence l’éloge mesuré que Smet fait à la critique de Franz CRAHAY et à Laleye avec sa Phénoménologie évocative.
II …AU SMET-L’AFRICAIN
Je ne voudrais pas appelé Smet l’Africain pour avoir « fait surgir du néant une discipline philosophique : la philosophie africaine… » (page 105).La déclaration du professeur OKOLO me semble gratuite. Je crois que la philosophie africaine, même antique , a existé. Smet n’a pas fait surgir du « néant » la discipline philosophique appelée philosophie africaine ; il a contribué à l’essor et à la diffusion de cette philosophie et c’est à ce niveau que moi africain, je lui en suis gré et me décide de l’appeler Smet- l’A- fricain en répondant au vœu d’OKOLO (page 106).
La meilleure façon de rendre hommage à Smet pour avoir blanchi ses cheveux à lutter et à diffuser la philosophie africaine, est celle de le nommer ou mieux de le baptiser, de son vivant, Smet-l’Africain. Ce nom résumerait tous les témoignages que l’ont peu faire sur lui. Il y ba beaucoup de Smet et de Alfons Josef ; mais il sera ou il est le seul Smet-l’Africain.
CONCLUSION
Il n’est pas facile de parler de Alfons Josef Smet. Ses étudiants devenus professeurs d’université et ses collègues professeurs ont de la matière, moi, le dernier de ceux-là qui l’ont connu et moi qui aie eu le privilège de prononcer un speech au nom de tous les étudiants défunts et vivants, j’ai voulu soupçonner ce géant arbre grandi sur le sol africain, et à la fin, j’ai cru bon de le nommer Smet –l’Africain ,car il n’y a pas de plus meilleur cadeau à lui offrir qu’en l’appelant ainsi dès son vivant.
Smet-l’Africain, pour tout ce que l’Afrique te doit, nos ancêtres africains vivants –car ils ne sont pas morts-te disent merci à travers moi dont le nom MPALA est venu d’eux et non du vouloir de mes parents.
Texte écrit à Kinshasa, le 05 mars 1999
Abbé MPALA Mbabula Louis