Comme Cicéron, Hubert Mono utilise l’argument ad rem et l’argument ad hominem. L’ouvrage de Tchapda étant écrit sur la base d’un soupçon, Hubert fait voir que les exemples historiques évoqués par Tchapda le contredisent, et ce à son insu. S’agit-il d’une étourderie philosophique ? Il y a de quoi le croire, surtout que Tchapda, au dire d’Hubert, se livre «  à ce qu’il interdit désormais aux autres » (p. 23) et « s’octroie à lui-même le droit du mot de la fin » (p. 23) , celui de prendre « congé de ce débat plus distrayant que combattant » ( Tchapda cité par Hubert, p. 23). Et Tchapda fait croire que ses réflexions sont «  les prolégomènes » de la lutte. Et par une ironie (que je  découvre dans le style d’Hubert), Hubert félicite  « un joli programme » (p. 23). Oui, Hubert s’en moque, car Tchapda est sur les fausses traces de Dumont qui croyait comme lui que les discussions sur l’existence de la philosophie africaine ont fait manquer à l’Afrique noire le train du développement. « Voilà pourquoi elle est mal partie ». Comme pour enfoncer les clous sur « l’étourderie philosophique » (cette expression est mienne), Hubert fera surgir ou mieux mettra à nu ce que d’aucuns appelleraient les « convulsions philosophiques » (l’expression est mienne), et ce en utilisant la moquerie et l’ironie comme style. Il met en dérision « l’affiche géante » annonçant la parution du livre et sa vente dans toutes les « libreries » (sic) en lieu et place de « librairies ». Télécharger ici