Depuis plusieurs années, le débat cokwe était figé entre deux intégrismes majeurs : d’une part celui de l’excuse absolutoire, qui considérait toute réclamation sociétale comme une usurpation du pouvoir. Et d’autre part, la répression aveugle, considérant par principe tout acte comme un crime, ne se préoccupant des conditions du passage à l’acte, et réglant la question par une simple élimination sociale.

Aucun de ces deux extrémismes ne s’occupant d’ailleurs de la question spécifiquement cokwe. Et c’est là que le bât a blessé.

Sur ces entrefaites, il faut replacer cet ouvrage dans une histoire longue et l’appréhender comme un tout sociétal. Le propos de Simon MALINDHA a la facture et les qualités d’un travail de recherche. C’est aussi un essai engagé qui retrace la construction méthodique d’une vision du Peuple Cokwe dont la conduite repose – doit reposer – sur l’intérêt collectif et l’utilité conviviale. Le travail continu de conquête des âmes mené ça et là, adossé à l’organisation et à la gestion actuelles de notre cercle socioculturel, conduit à ce que Simon MALINDHA appelle « la mutation à l’émergence ». Celle-ci fait passer le Peuple Cokwe d’un état où la charité des potentats sonne son glas à un nouvel ordre dans lequel l’univers social cokwe est régi par la visibilité émergente dans un monde où la mondialisation est devenue la règle vitale.

Au sein de ce nouveau style de l’être cokwe, apparaîtront certainement des « prédicateurs » ou des « hommes de qualité » qui formaliseront sans aucun doute cette mutation émergente. En cela, la démarche proposée est crédible et salutaire.

Télécharger